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Les décision des élus au fil de l'histoire.

Comment nos élus ont-il réagi au cours des événement de 1800 à 1950

1800-1950 : 150 ans qui ont vu des changements politiques, techniques et sociaux d’une ampleur encore inconnus en France ou dans tout autre partie du monde en si peu de temps. Notre pays a oscillé entre République, Consulat, Empire et Royauté, entre démocratie et dictature. Il est passé de la bougie à l’électricité, du cheval à l’automobile au train et à l’avion, du lavoir à la machine à laver.

Comment notre village a-t-il perçu et subi toutes les nouvelles lois, tous les changements de gouvernement, tous les progrès techniques et la modernité et comment a-t-il vécu les moments difficiles ou heureux d’un pays en totale mutation ? Comment les élus et les représentants de la population ont-ils fait face et décidé de ce qui était le mieux pour la commune ? C’est ce que nous voulons vous faire vivre en nous appuyant sur les textes exacts des délibérations du Conseil municipal pendant 150 ans.

Nous avons aussi pris le parti de montrer un maximum de documents tels qu’ils ont été rédigés. Il nous a semblé que la transcription fidèle des documents existants serait un gage d’authenticité et faciliterait la compréhension du texte et des intentions de leurs auteurs. Même si leur rédaction en français ancien pour les premières années nous parait surprenante elle constitue à elle seule une véritable invitation au voyage dans le temps et permet à notre imagination de s’appuyer sur la réalité pour recréer l’atmosphère du village dans le passé.

Nous nous sommes donc intéressé de savoir, principalement au travers des registres des délibérations municipales, de quelles façons les élus ont fait appliquer les directives du pouvoir central et de quelles manières cela avait affecté la vie du petit village rural de Vernouillet.

Notre seule ambition est de faire mieux connaître Vernouillet et son passé aux gens qui y vivent.

Ce document ne prétend pas raconter toute l’histoire de Vernouillet mais c’est un fil rouge entre les événements nationaux et les petites histoires de notre commune.

1800 ou l’An Neuf

Au tout début de la période qui nous intéresse la mise en pratique de toutes les réformes ne se passe pas sans quelques difficultés. Tout d’abord le découpage du royaume en duchés, comtés et autres marquisats doit faire place à une autre organisation. En effet l’assemblée constituante a créé le 15 janvier 1790, 83 départements eux même divisés en districts, cantons et communes.

Pour nous situer dans le temps nous sommes en l’an IX, Bonaparte au sommet de sa gloire s’installe au sommet de l’Etat par le coup d’Etat du 18 Brumaire de l’an VIII (9.11.1789) comme Premier Consul.

Pour les responsables et le Maire en particulier, acclamer un jour la république crier vive Bonaparte quelques temps plus tard, ensuite acclamer l’Empereur et s’exclamer vive le Roi en moins de quinze ans a dû constituer un exercice pour le moins périlleux !

Ne soyez pas surpris par l’ordre d’apparition des mois du calendrier romain, ils ne sont là qu’à titre de repères et dans leur équivalence du calendrier républicain qui commençait au solstice d’automne le premier jour de l’année étant le 21 septembre. Ce qui pourra sembler des fautes d’orthographe dans les textes en italique est la transcription fidèle de ce que nous avons lu, quand aux tournures de phrases, mêmes si elles sont déroutantes au début, elles ne compromettent jamais le sens et elles ont l’immense avantage de nous replonger plus aisément dans le passé. 

 Notre histoire commence donc le premier jour de l’an IX  c'est-à-dire le 21 septembre 1799. 

 Du Consulat à l’Empire

La France est sous le régime du Directoire jusqu'au coup d’état du 18 Brumaire (9 novembre 1799) qui place Bonaparte aux commandes du pays avec le titre de Premier consul.

1800– 17 février. An IX. L’administration selon Bonaparte

L’importance des Préfets 

 Dès le 28 Pluviôse de l’an IX Bonaparte s’attaque à de grandes réformes et à la réorganisation de l’administration. Il place à la tête des départements un préfet, à la tête des arrondissements un sous-préfet et à la tête des communes un maire nommé par le préfet (ou le premier Consul !) et assisté d’un conseil municipal. C’est un gouvernement centralisé à l’extrême avec des fonctionnaires qui envahissent la France, les préfets et sous-préfets règnent désormais sur les conseils locaux. Ils sont choisis par Bonaparte, son frère Lucien, ou la famille Beauharnais et en dernier recours par les autres consuls !

C’est à partir de cette date que l’on constate que la vie municipale est de plus en plus régie par les directives préfectorales en application des lois votées par les assemblées. Les arrêtés préfectoraux et les rapports du Maire au préfet pour rendre compte abondent comme en témoigne l’épaisseur des registres d’archives que nous avons pu consulter.

La toute nouvelle puissance des préfets

Vernouillet a comme maire Arnoult Laroche qui a déjà exercé cette fonction entre 1791 et 1793, il a été  nommé avec son adjoint Pisson par le préfet de Seine et Oise le Citoïen Garnier le 10 juin 1799.

Nomination de Arnoult-Pierre Laroche

« Le Préfet du Département de Seine et Oise nomme le Citoïen Laroche notaire pour remplir la fonction de maire en la commune de Vernouillet 3ème arrondissement de ce Département.

Il se rendra à son poste le Décadi 30 Prairial, présent mois, jour fixé de son installation et il entrera de suite en exercice ;

A Versailles le 8 Prairial, huitième année Républicaine

G. Garnier »  photo du document à rajouter

Célébration de la République

1799– 21 septembre, mais début de l’An IX premier vendémiaire.

L’an IX de la République Une et Indivisible le premier Vendémiaire le Maire Laroche a reçu des instructions  du préfet pour donner un maximum d'éclat à la fête.

« Je me suis transporté au temple de cette commune pour y célébrer l’anniversaire de la fondation de la République, annoncé ce matin par une salve de douze coups et par le son de la cloche, pour avertir les hameaux de se rendre au corps du village. Accompagné du citoïen Alexandre Labdans, l’un des vainqueurs reconnu de la Bastille et d’un fort détachement de la garde nationale de cette commune. Pour la publication j’y fait lecture de la circulaire du citoïen préfet du département de Seine et Oise et de sa lettre d’instruction pour les conscrits reçus aujourd’hui » et des suites après avertissement pour la troisième fois aux jeunes citoïens dans le cas de la conscription et aussi dans le délai alors sous la peine exposés.

J’ai prononcé un discours analogue de circonstance puis alors répété : Vive la République...Vive la République.

De retour dans la salle de la Mairie j’ai dressé le procès-verbal et j’ai arrêté qu’expédition du présent sera adressé au citoïen Préfet dans le plus court délai pour la célébration de la fête de ce jour.                                 Signé Laroche, Maire et ses adjoints Legueux et Bouffard.

Quand ici on parle du temple il s’agit tout simplement de l’église qui est devenue bien national après la dépossession des biens du clergé par la Constituante, on aura noté les appels à la conscription avec sanction à l’appui si le délai est dépassé, le respect des ordres préfectoraux et l’établissement du contrôle hiérarchique centralisateur. Laroche a donné à cette cérémonie tout le faste possible il a paradé devant les notables, les Tautest, Persan et Girardin car la présence de Labdans est certes honorifique mais elle engendre aussi la crainte d’un mauvais rapport en haut lieu et Laroche doit de plus référer au préfet de la réussite de la fête.

1799 - 16 octobre, mais début de l’An IX. Le maire, officier de Police

 La réforme administrative et judiciaire voulue par la constituante en 1791  sera confortée par le Consulat qui institue un tribunal de justice de paix par canton par la loi du 27 ventôse (18 mars 1800) loi qui établit l’Institution judiciaire : justice de paix, tribunal civil, tribunal criminel, cour d’assise, cour de cassation et cour d’appel.

Heureusement il reste des espaces de liberté et de responsabilité directe du Maire par exemple comme officier de police, la délibération qui suit le démontre. C’est en même temps une anecdote tragi-comique qui nous laisse bien imaginer la vie quotidienne des habitants du village.

« Le 26 vendémiaire sur la dénonciation à moi faite par Marie Ferret, femme de François Roger compagnon maçon, d’être atteinte ainsi que sa fille aînée qui faisait avec elle le sentier montant aux Buffottes, de plusieurs grains de plomb d’un coup de fusil lâché par le fils de la veuve Aubin Sablé qui était avec deux enfants à  défendre Charles Boy de cueillir les châtaigniers du citoïen Jacques Bouffard cultivateur de cette commune. Un grain de plomb l’a atteinte au gras de la jambe gauche et plusieurs sur le coté gauche. Pourquoi de tous ces faits elle allait rendre plainte au citoïen juge de Triel.

Considérant que la police rurale est confiée au maire et pour le bon plaisir du citoïen préfet de Seine et Oise, j’ai arrêté pour le bien public qu’il est défendu à tous les jeunes gens mineurs non établis comme chef de famille de se transporter dans les champs sous aucun prétexte » Il n’est pas précisé si le Maire a dû procéder au constat de visu de la blessure de ces pauvres femmes !

Cette histoire nous instruit sur le fonctionnement de la justice, le maire est responsable de la police rurale, mais déjà il est fait mention d’une plainte au juge de Triel.

Les citoyens et en tout cas le maire semblent donc bien au fait des nouvelles juridictions auxquelles ils sont soumis. Malheureusement on y apprend aussi que les guerres ont fait des ravages chez les adultes puisque de jeunes mineurs sont amenés à les remplacer comme chef de famille et dans les travaux des champs.

1799 – 9 novembre, Le coup d’Etat du 18 brumaire An IX.

 Bonaparte est nommé Premier Consul, par un coup d’Etat d’une cinquantaine de députés seulement, les autres consuls sont Seyes et Roger-Ducos

Les guerres ont coûtées cher en vie humaines et ont appauvri les campagnes, la commune a des soucis d’argent.

 Le 14 décembre 1799, début de l'an IX, le conseil recherche des économies possibles, les ressources financières étant au plus bas on  essaie de supprimer certaines dépenses. Doit on conserver un corps de garde ? «puisque d’autres communes ne le font plus  et supprimer ainsi les frais occasionnés par la location au citoïen Zacon d’un logement pour un corps de garde et de son chauffage par un poêle avec la fourniture d’un corde de bois et de deux chandelles par jour » (la corde est une unité de mesure de petit bois de chauffage encore utilisée en Bourgogne par exemple).

Quand aux réparations de la couverture de l'église indispensables et urgentes, il n'y a plus de faîtières et la charpente pourrit, la commune est dans l’incapacité d'en assumer la dépense et s’en remet pour obtenir une subvention «  à la bonté paternelle du gouvernement».

Et pourtant la commune a été obligée par ordre du préfet de fêter le 14 Juillet « avec toute la solennité requise, elle a du acheter trois douzaines de pétards à 25 centimes pièce, trois douzaines de lampions à 15  centimes pièce».

 Manifestement ces soucis d’argent montrent que les responsables communaux ne savent plus comment se sortir de ce mauvais pas et n'ont même plus la possibilité de créer d’impôts supplémentaires, d’ailleurs l’adjoint aux maire « incite les citoïens à suivre l’exemple de la commune de Champseuil de pourvoir volontairement un nombre de journées dans la morte saison pour le nettoiement et la réparation des chemins et pour le charroi des pierres qu’il y sera nécessaire » autrement dit si les habitants ne sont plus en mesure de payer il ne reste qu'une possibilité : réaliser les travaux de première urgence directement par les villageois. C’est presque un retour des corvées auxquelles les petites gens avaient depuis peu échappé, et nous verrons par la suite que le paiement des impôts en nature c'est-à-dire en journée de travail sera légalisé et codifié. 

1800 – 2 janvier. An IX. Attentat contre Bonaparte

Il existe bien sur en France, quelques personnes qui voient d’un mauvais œil la confiscation du pouvoir par Bonaparte, les jacobins et les royalistes en particulier. Il n’est donc pas étonnant que l’on cherche à éliminer le premier Consul. C’est l’attentat manqué de la rue Sainte Nicaise.

Le maire rend un hommage un peu trop appuyé à Bonaparte

Le maire rend compte au conseil de l’attentat qui visait à tuer le premier consul « constaté par les différentes autorités constituées de Paris et pour lequel des scélérats ont non seulement fait périr de nombreuses victimes mais encore voulait l’y inclure et nous priver des bienfaits résultants de tous ses travaux et de ceux de nos invincibles armées » Suit une lettre du maire au premier consul. Extraits : »… mais permettez nous citoïen Consul d’ajouter notre vœu à ceux des autorités constituées. Justice prompte et sévère contre cette frénétique engeance que l’amnistie a rendue incurable. Vouons le ciel de refuser  à toutes leurs machinations et faire pacte avec les Enfers, et bien! qu’ils y soient précipités les monstres ! Périssent les traîtres, Vive Bonaparte. Tels sont les vœux des français et de votre respectueux et dévoué concitoïen, maire de la commune de Vernouillet, 3ème arrondissement

Signé Laroche »

Notre maire ambitieux et excessif comme à son habitude, n’hésite pas à s’adresser directement au Premier Consul. Il n’a certainement pas connaissance des investigations de la police du redoutable et efficace ministre de la police Fouché qui possédait la liste des comploteurs fichés depuis longtemps et qui seront fusillés. En tous cas sa supplique a été exaucée.

1800 – 28 février. An IX. La question religieuse

Il faut se souvenir que la Constituante avait décrété en juillet 1790 la constitution civile du clergé : les membres du clergé devenaient des fonctionnaire publics et les biens du clergé tombait dans le domaine public. Ce qui explique, en partie, que les assemblées des citoyens  se tenaient à l’église qui était de toutes façons le seul bâtiment  ayant la capacité d‘accueillir une grande partie de la population. A cette date, Bonaparte et le gouvernement n'ont pas encore changé ces dispositions anciennes. C’est seulement à partir du 15 juillet 1801 que le schisme provoqué par les révolutionnaires cessera avec la signature du  concordat entre le Pape Pie VII et Bonaparte. Mais pour l'instant la demande du préfet est claire il exige, peut être de façon très symbolique, que le maire  prenne  possession des clefs de l'église.

Comme il en a le droit et le devoir, le maire veut les clefs de l'église

Le 10 Ventôse (28 février) heure de midi Laroche fait lecture devant l’assemblée au temple des arrêtés du gouvernement concernant  «la réduction du nombre de juge de paix, de l’arrêté du Premier Consul pour l’exécution du système décimal des poids et mesures »

 Il fait ensuite lecture de la lettre du préfet : « qui ordonne de me référer et de me conformer à sa lettre du 19 Pluviôse et qu’en conséquence le citoïen Hotot ministre du culte catholique avoir persister et persister à refuser la remise des clefs du Temple que je lui avais demandé en l’assurant de les lui rendre chaque fois que l’exercice de son ministère le nécessiteroït. J’allais faire lever la serrure d’entrée pour en changer les gardes et en remettre ensuite les clefs au ministre que la commune choisirait. Ce qui a été fait par le citoïen Jean-Baptiste Bourson serrurier en cette commune auquel j’avais ce matin adressé un réquisitoire à cet effet. Quelques citoïens m’aïant fais des observations je les ai renvoïé à se pourvoir en devers le citoïen Préfet »

On ne peut pas savoir si le curé Hotot est malgré tout resté jusqu'à la nomination par le maire de Vernouillet  en 1801 du nouveau curé, François Legorgeu, ou si la paroisse a été sans titulaire pendant quelques mois.

1800 – 19 mars. Neuf germinal, An IX. Proclamation pour la Paix avec l’Empereur des Etats de l’Empire Germanique

Comme chaque jour le maire ouvre le courrier mais aujourd’hui les nouvelles demandent une réaction immédiate :

Du neuf germinal du dit An neuf dix heures du matin, ouverture faite des paquets à moi donnés venant de la préfecture, y ay trouvé tant dans le bulletin des loix n° 73 que dans le paquet de la préfecture la Proclamation du citoïen Bonaparte Premier Consul Pour la Paix avec l’Empereur des Etats de l’Empire Germanique ensemble avec divers autre papiers.

Arrêté que demain décadi* lecture et publication seront par moi faites de la dite Proclamation aux quatre carrefours de cette commune,

Que pour rendre cette cérémonie autant pompeuse que possible les citoïens composant le conseil municipal seront invités de se rendre en la salle de la mairie,

Qu’il sera requis un détachement de cinquante citoïens de la garde nationale avec le drapeau pour partir à neuf heures précises de la mairie de se rendre en faire la première publication au carrefour de la rüe Culoisel de suite une seconde au carrefour dit de la Croix, la troisième au carrefour de la rüe du Bout au Large et la quatrième et dernière au carrefour du Caveau. Que tous les habitants  sont invités d’illuminer les croisées de leurs maisons donnant sur la rue, aussitôt la nuit close, permettant ainsi que le porte l’arrêté des Consuls  à manifester plus amplement notre joie du 25 messidor pour la fête de la Fédération.

Que les habitants seront invités de s’abstenir de tous travaux et que cet heureux jour sera annoncé par trois volées à six heures du matin et ainsi d’heure en heure jusqu’à midi. Et qu’extrait du présent sera lu et publié ce jourd’hui heure de midy »

*Le décadi correspond au Dimanche dans le calendrier Républicain

Le lendemain Laroche défilera comme prévu dans les rues de la commune, accompagné de son adjoint Pisson, du Commandant de l’Etat Major à la tête de cinquante gardes nationaux, des membres du conseil municipal et de la population réunie pour cet événement. Le maire à la tête du cortège, placé sous le drapeau avec le citoïen Pierre Martin ancien sergent des Grenadiers et encadré par deux officiers de la garde nationale, n’a pas suivi exactement l’itinéraire prévu puisqu'il se rend aux carrefours du Clos Hamelet (rond point de l'Europe), du Bout au Large (carrefour des rues Gloriettes, Bourdillon, Marsinval), du Caveau de la rue Chaude* ou des Grous (Caserne pompiers). A chaque halte la garde a formé le cercle autour du maire et des notables pour la lecture de la Proclamation. Le cortège s’est rendu ensuite jusqu’à «l’Arbre de la Liberté autour duquel après s’être rangée l’assistance a écouté la Proclamation précédée du salut ordinaire et d’une décharge de mousqueterie. Enfin, en face de la mairie, la dernière lecture a été suivie de chants des airs chéris de la nation accompagnés des violons des jeunes musiciens de la commune en mémoire de nos victoires et en honneur à Bonaparte, et de nos braves armées.  Dont ce de quoi la cérémonie finie a été dressé le présent procès verbal auquel tout le conseil le commandant et les officiers de la garde ont signé avec nous maire de Vernouillet »

Ces manifestations républicaines organisées sont censées supplanter les fêtes religieuses et paroissiales les seules fêtes qui rassemblaient toute la population, elles sont bien accueillies après les années difficiles et instables de la période révolutionnaire et de guerres, mais le choix d'une date unique pour tout le pays a pour but principal de faire sentir à toutes les régions quelles ne forment plus qu'une seule nation.

*Le Caveau faisait partie de la ferme ou se trouve actuellement le centre de secours des pompiers, plusieurs personnes nous ont confiées s'y être abrité pendant les bombardements de la dernière guerre.

1800 – 11 mai. An IX, 1er  au 15 Prairial.

Le maire a reçu des instructions préfectorales pour organiser les élections suivant les dispositions d’une nouvelle loi de Bonaparte qui redonne à la République le suffrage universel et au peuple le droit de le plébisciter ! Les citoïens, éliront dans les communes des notables à l’échelon du Département et ceux-ci éliront des notables nationaux.

Les premières élections  au suffrage universel à Vernouillet 

Le maire, Laroche adresse donc une longue communication aux habitants pour leur expliquer le mode de scrutin :

« Citoïens,

Un acte de la plus haute importance va commencer le premier Prairial en exécution de la loi du 13 ventôse an neuf. Le gouvernement vous appelle  tous pour lui désigner ceux d’entre vos concitoïens ou présens ou absens pour le service public sur qui il peut et doit fixer son choix.

Depuis l’adjoint jusqu’à vos législateurs et mêmes Consuls vous allez proposer le choix tant pour la nomination première que pour remplacement par destitution et mort, tous les magistrats que la Constitution de l’An huit appelle à gouverner l’Etat dans toutes ses parties et sections.

Pénétrés de l’auguste fonction que vous allez remplir, il n’y a point de doute que  écoutant  la voix de votre conscience vous appellerez tous ceux que vous connaîtrez les plus dignes de gérer les affaires publiques.

Cette commune forme deux séries de chacune 123 votants ou aïans droit de voter et pour recevoir vos votes il y a deux directeurs de scrutin à chacun desquels deux scrutateurs sont adjoints.

Le Citoïen Girardin est directeur d’une série complémentaire comprenant le Clos Hamelet, la rue Culoisel, la rue des Pinsons ou de Triel, celle de St Etienne, de la Rochelle et en remontant suivant la place du carrefour de la Croix à gauche. Les citoïens Etienne Beaugrand, André Bouffard et Louis Bouffard sont scrutateurs. Le citoïen Jean-Baptiste Bouffard (fils de Jacques) est directeur de la deuxième série qui comprend la rue du Bout au Large, le citoïen Pierre Morlet la rue Chaude et les hameaux de Brézolles et Marsinval, les scrutateurs sont les citoïens Gilles Renon et Jean Baptiste Guibert.

Depuis le premier Prairial jusqu’au quinze du même mois vous pourrez porter vos votes au scrutin chez le directeur de votre série et en cas d’absence chez le plus âgé des deux scrutateurs de 8 heures du matin à midi et de 4 heures de relevée jusqu’à 8 heures du soir.

Vous aurez soin de bien écrire ou faire écrire les noms dans le cas ou il s’en trouve de pareils de les distinguer par les professions ou le nom de père en fils ou d’aîné ou de jeune d’un tel ou d’une telle. Vous aurez soin de bien distinguer les absens (la loy entend par absens ceux qui sont âgés de vingt et un an sont aux armées ou dans les places quelconques de l’Etat hors du territoire français. »

Vous aurez trois scrutins à fournir :

Le premier sera composé de 12 noms présens ou absens pris dans l’autre série

Le deuxième contiendra également 12 noms de votre série

Le troisième qui est dit supplémentaire sera composé indéfiniment de tous ceux qui dans l’arrondissement communal sont dignes d’occuper des places dans le conseil

Il y avait 246 ayants droit au vote, en deux séries de 123, mais il n’y a eu que 171 votes et 75 votes manquants. La combinaison des trois scrutins a permis à 49 personnes  éligibles de compter leurs partisans, les mêmes familles ayant souvent plusieurs candidats.

Sur la liste nationale Didier Challan, tribun a obtenu 18 voix

Sur la liste au Conseil Départemental René Louis Girardin a obtenu 33 voix et le sieur Chandellier 26 voix

Sur la liste municipale A. Laroche a obtenu 98 voix, Ph. Pisson 95, A.L.Churlet 61, G. Morlet 53, L. Pottier 52, Ch. Pottier 50, L.G. Zacon 50, J.Ch. Churlet 49, H. Aubrun 49, T. Bouland 47, A. Fouché 46, Ch. Martin 46, J.Ch.F. Martin 46…les dix premiers seulement pouvant former le Conseil municipal.

Cette première élection au suffrage universel est assez étonnante, elle permet de savoir qu'il y avait 246 hommes en âge de voter, mais malheureusement ce mode de scrutin ne durera pas et on reviendra assez vite au vote par les électeurs censitaires ou plus gros contribuables de la commune.

1800– 30 Juillet. An IX Nomination des conseillers municipaux

A l'issue de ce scrutin démocratique, Arnoult Laroche est confirmé dans sa fonction de maire il a été  nommé avec son adjoint Pisson par le préfet de Seine et Oise, le citoïen Garnier. On ne retrouve pas les dix premiers conseillers élus le 15 prairial, car depuis, deux ont démissionné et un autre est décédé.

L’an neuf de la République Une et Indivisible, le dix huit thermidor, quatre heures de relevée pour la notification par moi faite a chacun des membres du conseil municipal de leur nomination à ladite place pour le citoïen préfet de Seine et Oise à dater de la  fin du présent mois. Reçu cejourd’hui les citoïens Jean-Louis Blaret, Pierre Beaugrand, André Bouffard,  Jacques Philippe Mesnil, Pierre Helenne, Gilles Renou, Germain Marlet, Louis Guibert, Jean-Baptiste Bouffard et François Churlet. Se sont rendus à mon invitation pour prendre communication de l’arrêté sus daté ce que je leur ai donné et ont alors déclaré accepter ladite fonction et ont signé.

Les noms de ces conseillers municipaux reviendront de père en fils ou frères et cousins tout au long de l’histoire de Vernouillet, ils font partie des plus anciennes familles de la commune qui ont assuré tout au long des ans  le fondement de la population du village.

L'administration financière tisse sa toile

Au niveau national, il faut citer en 1800 la fondation de la Banque de France qui eut le privilège d’émettre des billets acceptés comme papier monnaie. Mais c’est aussi à cette époque que s’est mise en place l’Administration financière, avec une Direction des contributions directes pour la confection des rôles par département (Versailles pour la Seine et Oise), un percepteur par canton (Poissy pour Vernouillet) et un receveur particulier par arrondissement et au chef lieu du département un receveur général qui concentrait toutes les recettes.

1800 - 16 novembre – An IX.  Le budget communal donne des signes de faiblesse

Le moins que l’on puisse dire c’est que la commune n’est pas riche, sa population composée en majorité de paysans et plus particulièrement de vignerons a bien du mal à assurer des recettes suffisantes pour satisfaire aux dépenses indispensables au bon fonctionnement du village, les appels à contribution de l’état via le préfet sont donc ressenties comme insupportables. On retrouve à de très nombreuses reprises des difficultés  à boucler le budget communal et le conseil s’interroge souvent pour savoir si l’on doit abandonner tels ou tels travaux et il se refus le droit de lever un nouvel impôt connaissant le manque de ressources financières de la majorité des habitants.

Ceci est confirmé par des prévisions de dépenses bien modestes pour l'an IX

Dépenses prévues pour l’an IX

  • Frais de bureau, papier, encre, pains à cacheter et commission :56 francs
  • Bois de chauffage, cordes et peines: 40
  • Chandelles: 9
  • Faux frais tant en voïages qu’autrement: 48
  • Registres  des passeports, certificats de vie, de résidence, enregistrement des bulletins des lois et pour les visas

     de congés de permission des militaires: 6

  • Pour le citoïen chargé d’annoncer par la cloche les assemblée: 12
  • Pour l’abonnement au bulletin des lois: 6
  • Pour le conducteur de l’horloge et nettoiement : 39
  • Pour le maçon qui assiste pour la visite des fours et cheminées: 6
  • Pour une clef de clocher, nettoïage de l’horloge, huile et fil de fer:1.5

Mais si la commune manque de moyens elle a des idées

L'organisation du travail est en route...

« L’assemblée a observé que les douze francs alloués pour faire les publications des lois et autres actes publics sont pour le citoïen Nicaise Legueux (instituteur et secrétaire de mairie) qui est chargé de sonner une volée tous les jours à l’heure de douze heures pour avertir tous les citoïens de se rendre chez eux pour le repas, vu que dans beaucoup de familles souvent ceux qui la composent sont dans différents chantiers et ne viennent que longtemps l’un après l’autre faute d’avoir un signe de ralliement ce qui fait perdre beaucoup de temps précieux à la culture des terres».

C'est aussi une façon pour les élus de se servir d'un équipement qui est devenu communal et de minimiser le signe ostentatoire de la puissance de l’église que constitue le carillon.

1801– 14 février. An IX .Traité de paix avec l’Autriche

«Aïant reçu la nouvelle extraite du Journal Officiel, de la signature du traité de paix entre la République Française et l’Empereur d’Autriche, de Bohême et de Hongrie signé à Lunéville le 20 Pluviôse, j’ai mandé le citoïen Legueux chargé de la sonnerie pour les publications et l’ai chargé d’annoncer (n’aïant point d’autres moïen plus bruïan et gai) par une volée de cloche demain d’heure en heure jusqu’à midi. Cette heureuse nouvelle dont je ferai lecture à la dite heure demain en même temps que la publication des loix». 

La paix intérieure et avec les nations étrangères est accueillie avec soulagement par tout un peuple, le village peut enfin souffler, la vie reprendre son cours normal.

La communication du maire vers ses administrés, le garde champêtre : un homme clé

Le maire ne dispose à cette époque que de deux moyens de communication, l’assemblée des habitants convoquée par volée de cloches et le garde champêtre qui va faire ses annonces de rue en rue. Le garde champêtre qui fait aussi respecter les décisions municipales est donc un personnage important. Le Conseil est saisi de façon récurrente des décisions à prendre concernant l’augmentation, la nomination ou le renvoi des gardes champêtres « l’un pour cumul d’inconduite, ivresse et dettes envers les gens qui lui font confiance » et sur les préposés qui ont la charge de faire sonner les cloches. Ces fonctionnaires municipaux sont payés en conséquence de leurs services, environ 400 francs pour le garde champêtre et 12 francs pour le sonneur de cloches qui cumule d’autres fonctions heureusement, puisque dans le cas présent il est instituteur et secrétaire de mairie.

Contrairement à ce qui est souvent dit toutes les cloches des églises de France n’ont pas été fondues pour en faire des canons, les révolutionnaires ont certes eu la volonté d’amoindrir le symbole qu’elles représentaient de la toute puissance de l’Eglise sur les Paroisses, il semble bien qu'ils aient veillé à en conserver une dans chaque clocher comme moyen de communication et d’alerte avec les habitants.

1801 - 13 Août. An IX.  Bonaparte, Premier Consul à vie. 

La cérémonie de proclamation doit être lue aux habitants de tous les villages de France. C’est encore une illustration des pouvoirs des préfets qui ordonne l’organisation de ces manifestations  nationales. Il n’est certainement pas agréable pour la municipalité de devoir se plier à ces contraintes que les ressources humaines ou financières du village ont bien du mal à supporter. Mais notre maire semble beaucoup aimer se mettre en avant au cours de ces cérémonies, nous allons le constater de nombreuses fois encore.

«L’an X de la république une et indivisible le 25 thermidor, vu la circulaire du citoïen préfet en date du 21 de ce mois qui charge de publier avec la solennité convenable le « Senatus Consulte » qui proclame Napoléon Bonaparte, Premier Consul à vie le 27 de ce mois (13 août) arrêté que le réquisitoire sera adressé au commandant de la garde nationale de cette commune pour commander un détachement de 30 hommes pour ledit jour du mois courant 8 heures du matin pour se rendre à la mairie, 8 heures 30 de se rendre au temple ou la proclamation dudit Senatus Consulte sera faite en présence de tous les citoïens rassemblés, assister ensuite au service et au Te Deum qui sera chanté, d’assister à la messe et au discours analogue à cette solennité à laquelle seront invités les membres qui composent le Conseil Municipal. »

1801- 16 novembre. An X. Fête du 18 brumaire pour la Paix

Cérémonie solennelle à Vernouillet, Vive l’Europe !

Discours du maire A. Laroche pour la fête du 18 Brumaire pour la Paix.

C’est un discours fleuve qui montre avec quel soulagement cette Paix a été accueillie par la population car le lourd tribut payé pour ces guerres contre les coalitions étrangères et les guerres de conquêtes, aussi bien en hommes qu’en contribution financière, a laissé des traces douloureuses. Cela explique peut être les espoirs exagérés qui sont exprimés dans cette harangue dont on appréciera, ou pas, le lyrisme :

« Il luit enfin ce jour tant désiré. Cet heureux jour ou toute l’Europe partage l’admiration des vertus de notre gouvernement, s’est unie à nous par le doux lien de la paix ! ou nous voïons nos lauriers couronnés de l’olivier ou les foudres du canon changées en signe de joie prolongent au loin les cris d’allégresse dans toutes les nations et font retentir les airs en célébrant notre modération et la paix que nous leur avons accordée ! 

 … Quel espoir pour vous, Anglais, Portugais, Russes, Turcs, Prussiens, Espagnols, Autrichiens, Danois et Suédois, pour l’avenir tous vos Rois à l’instar de notre gouvernement vont combattre de générosité à qui rendra votre sort plus heureux ! L’Europe par nous n’est plus qu’une famille et tous ses chefs ne sont plus que des amis. 

… nous n’oublierons jamais que par la révolution nous nous sommes affranchi des dîmes, des gabelles, des droits d’aides, des droits féodaux et de toutes les vexations qui les accompagnoïent, nous n’oublierons jamais que sans la révolution tous ces fardeaux pézeroïent encore sur nous et pomperoïent encore les fruits de nos travaux et de nos sueurs. 

…Non jamais Bonaparte ce génie universel, ce mortel surprenant aussi intrépide dans les combats que clément dans la victoire aussi bon général qu’habile négociateur, aussi grand guerrier que bon pacificateur ne cessera d’être l’objet de notre vénération et de nos sollicitude. …Déjà tous nos ports sont ouverts aux vaisseaux marchands qui reprennent leurs courses pour approvisionner nos magasins. Nos pêcheurs sont en pleine activité et les marchandises coloniales abondent.

…et vous pères et mères de familles vous allez revoir ces enfants qui ont connu tant de dangers et vous êtes certains de les voir revenir suppléer à la faiblesse de vos bras et cultiver les champs qui sont votre richesse »

Il est évidemment facile pour nous de critiquer un tel engouement quand on connaît la suite de l’histoire, mais il faut bien admettre que cette paix imposée a dû susciter sur le coup de bien légitimes espoirs. Chacun appréciera comme il l’entend la verve lyrique d’Arnoult Laroche qui nous a laissé des textes savoureux, d’une grandiloquence exagérée, mais qui a su intelligemment intégrer les exigences de sa hiérarchie en matière de communication avec la population.

 Napoléon et l’Empire,

La Monarchie Constitutionnelle, les 100 Jours, L’exil de Napoléon

Le Senatus Consulte organique de l’an XII (18 mai 1804), bien préparé par des pétitions, voté par le Sénat et ratifié par un plébiscite confère la dignité impériale à Napoléon Bonaparte et la rend héréditaire. C’est aussi le début d’un régime impérial qui subordonne tout à la direction de  l’Etat, suppression des libertés, impôts nouveaux sur les boissons, le sel, le tabac. En contrepartie c’est une avalanche de grands travaux qui vont transformer la France : canaux routes alpestres, port fluvial de Paris, pont sur la seine à Paris, la Madeleine, l’Arc de Triomphe ou encore la rue de Rivoli.

Mais dans les petits villages ruraux tels que Vernouillet, c’est malheureusement plus les contraintes que les avantages qui se sont fait sentir.

1803 – 18 mai. An XII.  Bonaparte devient Napoléon

Le sept Prairial de l’An douze : Vu le décret impérial portant sur le mode de présentation à l’acceptation du peuple de la proposition (art. 42) du « Senatus Consulte » organisé du 12 au 28 florial.

 Le maire prononce encore un discours, ce qu'il aime visiblement beaucoup  : (extraits)

«  La révolution est terminée et consolidée, les crises qui avaient compromis et souillé cette fabuleuse révolution sont passées et pour notre bonheur n’auront plus lieu au moïen du Senatus Consulte qui confère à Napoléon Bonaparte, d’immortelle mémoire, le titre d’Empereur des français, titre bien inférieur à ses éminentes qualités mais le seul que la reconnaissance publique a pu trouver digne de lui. Cependant cette stabilité du gouvernement ne peut être assurée que par une hérédité qui ne peut être voulue que par le peuple dans la descendance directe légitime et adoptive de Napoléon Bonaparte ou de Joseph et Louis Bonaparte.

Difficile de savoir ce qui se cache derrière ces propos dithyrambiques. Mais connaissant les « qualités » et les ambitions d’Arnoult Laroche, il y a de quoi se poser des questions à moins qu’une fois encore il se soit tout simplement laissé prendre au jeu d’un verbiage qu’il affectionne particulièrement. En effet, quel titre peut on attribuer au dessus d’Empereur ?

Même si l’on peut émettre des doutes sur la sincérité de ses propos, il faut bien admettre que les crises dont il parle c'est-à-dire les changements de gouvernement depuis la Constituante, en passant par la monarchie constitutionnelle, le comité de salut public et surtout la Terreur ont laissées les responsables locaux et la population dans un désarroi total. Cette stabilité nouvelle même si elle se paye par l’abandon des principes démocratiques issus de la Révolution  rassure tout un peuple, dont les habitants de Vernouillet, c'est peut être ce qu'il faut comprendre à travers les propos du maire. 

1804- dimanche 15 février. An XII, le premier de l’Empire français.

Les dépenses de l’année

- Reliquat dû sur l’arriéré du traitement convenu entre le conseil et le desservant: 334 francs

- Abonnement au bulletin des loix :  6

- Frais de registre de l’état civil : 27

- Loyer du presbytère : 130

- Grosses réparations de l’église : 1031

- Bois, encre, plumes, papier et frais de toutes espèces alloués au maire 100

- Réparation du plafond de l’église à l’entrée de la nef de la Vierge et au maître autel : 40

- pour l’abonnement à l’annuaire du département : 2

- Au sonneur pour la publication des loix et l’affichage d’icelles : 18

- Au maçon pour la visite des fours et cheminées : 6

- Faux frais pour la désignation des conscrits : 4

- pour la corde de la cloche : 22

- Pour l’abonnement au journal du département : 12

- Logement du maître d’école : 50                                                    TOTAL 1816 francs

Les dépenses pour assurer le culte constituent l’essentiel de ce compte, mais l’église est enfin réparée, les travaux étaient importants au vu du montant de la dépense et notre curé desservant va pouvoir officier dans de bonnes conditions, cela démontre aussi que les relations entre Napoléon et le clergé se sont détendues.

1804 – 14 août. An XII de la République Française et premier de l’Empire, 24 thermidor. Décret impérial ordonnant une nouvelle circonscription. Photo doc?

L’esprit centralisateur de Napoléon, a remarqué que la France est partagée en un trop grand nombre de communes et par conséquent il cherche à réduire le nombre de centres décisionnels en réunissant plusieurs communes pour mieux les contrôler.

Réactions des maires de Vernouillet et Verneuil à ce projet.

La commune doit fixer son choix sur deux questions. En premier, la « réunion » avec Verneuil et Médan demandé par le préfet et en second les souhaits de Vernouillet du rattachement éventuel avec d’autres territoires.

En ce qui concerne la première option, le conseil municipal observe :

« Par sa population qui est d’environ 1000 âmes, par sa composition territoriale en trois parties, Vernouillet, Brézolles et Marsinval et de par son voisinage qui n’est que de deux communes bien inférieures en population

Qui font :

1- Verneuil qui n’est éloigné de Vernouillet que d’une portée d’arquebuse dont l’église menace ruine et dont la population n’est que de cinq cents âmes environ

2-Médan qui n’est éloigné de Vernouillet que de neuf hectomètres, sept décamètres et dont la population de 130 âmes puisque compté Breteuil qui en dépend n’est composé que d’environ quarante maisons.

Vernouillet ne souhaite donc pas être rattaché à ces deux communes, par contre la commune revendique la totalité du hameau de Brezolles. «et demande à monsieur le Conseiller d’état, préfet, la réunion à la succursale et au territoire de Vernouillet de six maisons au hameau de Brézolles ce qui les soustrairaient de la succursale du territoire de Chapet. L’intérêt de ces cinq ou six chefs de maisons est la proximité ou ils sont plus que de Chapet pour l’office divin, les cours spirituels et les besoins de vie».

Cette fois le maire n’est pas très amical avec Verneuil, mais la réponse que fait le maire Verneuil à cette même lettre du préfet est encore pire. Voici ce que Marie Claire Tihon cite dans son livre « Verneuil une grande histoire » : « …Cette commune(Verneuil) peut et doit être conservée ; qu’elle ne pourroit dans tous les cas être réunie à celle de Vernouillet qui est la plus proche, sans qu’il résulte de cette réunion une rivalité entre ces deux communes qui réveilleroit le souvenir de la discorde et de l’antipathie qui a toujours divisé les habitants de ces deux communes, de manière que les habitants de Verneuil se trouveroient privés pour toute leur vie de la liberté d’exercer leur culte et suciteroit entre ces deux communes des haines implacables, en ce que les habitants de Verneuil protestent par avance que jamais il n’exerceront leur devoirs dans la commune de Vernouillet. C’est un cri unanime…. Le conseil regarde comme le malheur le plus affligeant l’objet d’une réunion avec Vernouillet… »

Il semble bien que nos aïeux aient souffert d’un mal bien identifié : la peur d’une perte de pouvoir, puisque forcément l'un des deux maires est assuré de perdre sa place.. Peur infondée puisque cette réforme ne verra pas le jour. L’intérêt de cette délibération est de montrer l’antagonisme persistant entre les deux villages et aussi d'indiquer le niveau des populations de Verneuil 500 habitants, Vernouillet 1000 habitants, Médan 130 habitants.

1806 – 24 Décembre. Mort d’Arnoult Laroche à l’âge de 64 ans.

C’est Philippe Pisson son fidèle adjoint, qui l’a accompagné tout au long de l’exercice de sa fonction de maire, qui va assurer l’intérim pendant 6 mois. Personnage dévoué entièrement à Laroche, il ne sera pas candidat à la succession du maire.

1807 – 16 juin.

Une nomination imposée  : Louis Berson sera maire de Vernouillet

On est déjà loin du suffrage universel, le préfet se renseigne et impose l'homme de son choix, voilà la lettre qu'il envoie à Plisson.

Le Conseiller d’Etat, l’un des Commandans de la Légion d’Honneur*, Préfet du Département de Seine et Oise. A Monsieur l’Adjoint au Maire de Vernouillet.

J’ai pris, Monsieur, tous les renseignements qui m’étoient nécessaires pour pouvoir remplacer Monsieur Laroche le Maire de votre commune décédé et je me suis déterminé en faveur de Monsieur Berson dont vous trouverez ci-joint l’acte de nomination. Je vous prie en conséquence de vouloir bien faire toutes les dispositions convenables pour qu’il soit installé dimanche prochain et de vouloir bien m’envoyer de suite la copie du procès-verbal de son installation.

Par autorisation de Monsieur le Conseiller d’Etat, Préfet

Le Secrétaire Général de la Préfecture. Signé Peyronnet

*La légion d’honneur a été fondée en 1802, les premiers bénéficiaires en ont été les militaires en récompenses des services rendus sur les champs de batailles napoléoniens ils se retrouvent nobles d’Empire et amenés à des fonctions telles que celle de Préfet.

Le Dimanche 28 Juin, Louis François Berson, régisseur des demoiselles Duplain, propriétaires du Château de Vernouillet, succède donc à Arnoult Laroche . Peut être pour peu de temps car un décret impérial du 15 avril 1806 impose un renouvellement des maires et adjoints en 1808 .

Il est à noter que la majorité des séances du Conseil municipal se tenait le dimanche, pour ne pas prendre sur les heures travaillées d’une semaine de six jours pleins consacrés au travail des conseillers chacun dans leur profession.

Napoléon a épousé Marie-Louise, fille de l’Empereur d’Autriche le 2 avril 1810. Pour partager son bonheur, et faire plébiscité ce mariage partout en France, il a décrété qu’il parrainerait un mariage dans chaque canton. Notre modeste village a eu ainsi l’insigne honneur d’être choisi pour ce type de célébration.

1810 – 29 avril. Le mariage du siècle à Vernouillet !

Mariage des Epoux dotés par sa Majesté l’Empereur et Roy dans le canton de Poissy en exécution du décret impérial du 25 mars 1810.

« Aujourd’hui vingt neuf avril l’an mil huit cent dix, en exécution du décret impérial du 25 mars dernier contenant des actes de bienfaisance et d’indulgence à l’occasion du mariage de sa majesté l’Empereur et Roy et d’après la lettre de Mr le Conseiller d’Etat, préfet du Département de Seine et Oise, comte de l’Empire en date du 12 de ce mois à Mr le Juge de Paix de ce canton,desquelles il résulte que la cérémonie de mariage des deux époux choisis par la commission et dotés par la munificence de sa Majesté l’Empereur et Roi aura lieu cejourd’hui  dans la commune de Vernouillet».

Le choix des époux a été fait par une commission réunie à Poissy sous la présidence de Monsieur le Juge de Paix.

Fulbert, Nicolas Godefroy ex grenadier de la garde de sa Majesté le Roy de Naples, et Julienne Bouffard  seront les Epoux mariés dans le canton de Poissy par sa Majesté l’Empereur.

Le maire de Vernouillet a procédé au mariage civil  «ce jourd’hui à dix heures du matin à la mairie en présence de leurs pères et mères ,de Mr le Juge de Paix du canton, Mr le maire de la commune de Verneuil membre du collège électoral du Département, Mlles de Persan et de la Cartterie membres du collège d’arrondissement qui ont été les premiers inscrits en l’acte civil de ce mariage».

Tous se sont rendus de la mairie à l’église, le maire donnant la main à l’épouse et précédé de la musique ils ont été reçus à la porte du Temple par Mr le Desservant accompagné de son clergé et conduits aux pieds des Autels.

Extraits du discours du maire:

L’Auguste Alliance que vient de contracter le grand Napoléon assure la Paix et le bonheur des Peuples, les vertus, les qualités et les grâces de son illustre épouse sont un sûr garant de leur fidélité mutuelle. Sa Majesté a voulu faire jouir du même bonheur une portion estimable de ses plus fidèles sujets et les a choisis parmi ces généreux français, ses compagnons de la Gloire qui ont exposés mil fois leur corps et versés leur sang pour le salut et l’indépendance de cette grande nation dont il est doux d’être citoyen. Il leur donne pour compagnes celles qui leur ont rendues comme recommandables parmi ce sexe, la plus belle moitié du genre humain.

Jeunes Epoux, d’une union contractée sous d’aussi heureux auspices il doit naître des rejetons dignes de leurs parents. Vous serez un exemple de vertu sociale et civile. Les jours de paix et de prospérité que nous promet le mariage du grand Napoléon seront les fruits de cette glorieuse époque.

Que le Dieu auteur de tous lieu daigne exaucer le vœu que nous formons pour votre bonheur et assure celui de la Patrie en conservant et protégeant toujours le héros qu’il nous a donné dans sa bonté».

Monsieur le Desservant ajoute dans son propre discours une exhortation touchante sur cette cérémonie, sur les obligations et les devoirs intimes de la vie conjugale. Après la bénédiction nuptiale la messe a été célébrée solennellement et avec toute la pompe religieuse possible.

Les Epoux ont été reconduits à la mairie ou un banquet de cinquante couverts avait été préparé pour les y recevoir. « L’urbanité et la joie présidaient à ce festin. Le maire en fit les honneurs et porta les Santés… à sa Majesté l’Empereur Roy qu’il puisse jouir de la vie la plus longue et du règne le plus glorieux et le plus prospère… à sa Majesté l’Impératrice qu’elle fasse constamment le bonheur du héros, son époux et que sa fécondité nous donne des princes dignes de leurs augustes parents.

Cette fête a été terminée par un bal qui eut lieu dans un local préparé à cet effet, il s’est prolongé jusqu’à minuit, le plus grand nombre de personnes qui y sont venues ont augmenté la joie et l’allégresse qui animaient tous les cœurs »

Pour une fois Louis Berson se montre le digne héritier de Laroche en ce qui concerne les envolées lyriques à la gloire de Napoléon, on le connaissait bon administrateur il a aussi un talent d’orateur. Il a été un bon maire, la suite malheureusement le prouvera, quand la décadence de l’empire sera accomplie il fera tout pour sortir le village de la misère.

1812 -  En août. Le maire de Vernouillet est contraint d’espionner ses voisins !

C’est un exemple typique de la toute puissance de l’Etat qui contrôle tous les rouages de l’économie par le biais de ses fonctionnaires, qui eux mêmes délèguent leurs pouvoirs aux gens de confiance qui leur sont redevables de leur nomination, c’est le cas de Berson que le préfet a choisi en toute connaissance de causes.

Le maire de Vernouillet Louis Berson est nommé commissaire par le sous préfet de Versailles pour procéder au recensement des graines dans les communes d’Andrésy, Maurecourt et Conflans. Il doit « procéder au recensement de toutes les graines qui se trouveraient non seulement chez tous les cultivateurs et fermiers, mais encore chez ceux qui en font commerce ou celui de la farine. … il comprendra dans son procès verbal non seulement le froment, mais encore le seigle et l’orge, le méteil  et le sarrasin. … le commissaire devra leur faire défense expresse de vendre des graines autre part que sur les halles et marchés. Tout maire qui par condescendance, insouciance ou mauvaise volonté apportera entrave à cette mesure sera dénoncé à sa majesté l’Empereur. »

La noblesse d'Empire

On a déjà constaté plus haut que Napoléon a placé la nouvelle noblesse d’Empire, parée de tous ses titres, au commandement et au contrôle de tout l’appareil d’état.

De 1808 à 1814, il y eut 3263 anoblissements, autrement dit un chef de famille noble pour 10000 citoyens contre 7 pour 10000 pour la période de royauté avant 1789.

1813 –14 février. Louis Berson, nommé par un noble d'Empire pour un autre mandat.

Le Préfet de Seine et Oise, Chambellan de sa Majesté, chevalier de la légion d’honneur, de l’ordre de Saint Hubert et de l’aigle d’or de Wurtemberg, commandeur de l’ordre de la Réunion, comte de l’Empire nomme le sieur Berson Louis François pour remplir les fonctions de maire de la commune de Vernouillet, arrondissement de Versailles et le sieur Philippe Plisson pour remplir les fonctions d’adjoint de la même commune.

A Versailles le 14 février an 1813 signé le Comte de Gavre

1814- La fin de l’Empire

La France est envahie par les armées étrangères, Napoléon fait appel à toute la nation pour résister à leurs attaques.

La Garde Nationale

 Le 16 mars 1814, le préfet écrit au maire de Vernouillet «  je vous prie de me faire connaître dans les 24 heures si la garde nationale qui a du être formée d’après la circulaire du 24 février est organisée dans votre commune et dans le cas contraire, vous en occuper sur le champ et indiquer la maison ou vous pourrez établir le corps de garde. Vous m’adresserez aussi l’état nominatif des officiers que vous proposerez pour leur nomination être soumise à mon approbation ». (Extraits des Notes sur Vernouillet d’Albert Labrousse)

Le 18 le maire propose :

« Première compagnie : Bijard Philippe, capitaine, commandant, cordonnier, ex caporal en retraite – Descaris Jean-Baptiste, lieutenant, vigneron, soldat réformé – Bonhomme Jean-Pierre, sous- lieutenant, vigneron, ex sergent.

Deuxième compagnie : Bouffard Jean-Louis, capitaine, vigneron, ex-sergent, Pottier Michel, lieutenant, vigneron, ex-caporal, Zacon Louis Georges, sous lieutenant, vigneron, ex-caporal.

Le local est celui de madame Vidal aubergiste le maire demande de subvenir aux frais de chauffage et éclairage. »

Les deux communes de Verneuil et Vernouillet servent déjà de cantonnement au 7ème bataillon du train qui comprend 4 officiers, 260 hommes, 30 chevaux, le maire sollicite le déplacement de ce bataillon, car dit-il : « nous n’avons plus de ressources, les greniers sont vides… il n’y a plus rien ». Il n’y a dans cette commune ni ferme, ni auberge, ni boulanger, ni maison de commerce, il n’y a que des vignerons dont la plus grande partie vivent de peu et le reste bien pauvrement. Il n’y a que 26 à 30 chevaux entassés dans 2 ou 3 mauvaises écuries pour les mal nourrir. J’ai arraché dans la plupart des greniers les dernières bottes de paille et de fourrage des malheureux vignerons.

Cet échange illustre bien la détresse des élus qui n’ont plus d’argent, doivent rappelés au service des retraités, les plus jeunes de la commune faisant probablement partie des fameux « Marie Louise ». Et l’on voit une fois de plus que Vernouillet est un village de vignerons !

Napoléon abdique

Les défaites de Napoléon et l’invasion de la France par les troupes de la coalition se sont fait durement sentir jusque dans les campagnes par ces réquisitions répétées chez les petits paysans et vignerons qui vivent avec peu de moyens. 

Les troupes alliées ont gagné, Paris est tombé sans résistance. La Seine et Oise est envahie par les Prussiens et les Russes. Le 31 mars les cosaques campent sur les Champs-élysées, Napoléon abdique le 6 avril.

1814 - le 8 avril (Extraits des Notes sur Vernouillet d’Albert Labrousse)

Après le casernement des troupes françaises qui ont vidé toutes réserves du village, les troupes ennemies réquisitionnent sans aucun scrupules.

« Il y a à Vernouillet 1100 soldats Prussiens, 26 officiers et leurs chevaux qui exigent quatre vaches, le logement et la nourriture à discrétion, et les réquisitions se suivent, les habitants sont en colère et vont jusqu’à s’en prendre au maire qui ne fait qu’exécuter la mort dans l’âme. Les troupes alliées se succèdent, le 1er Juin c’est un régiment de la garde impériale russe, le 15 deux divisions prussiennes».

Le retour des Bourbons, les « Cents Jours », la chute d’un Géant.

Le 11 avril 1814, Louis XVIII est appelé sur le trône de France, il établit la monarchie constitutionnelle.

Dès 1815, le régime de Louis XVIII devient très vite impopulaire. Le roi s’est montré habile pour octroyer une charte garantissant les acquis de la Révolution. Mais son entourage et la noblesse de retour d’exil n’ont que des idées de vengeance en tête. La marseillaise est interdite et le drapeau blanc remplace le tricolore. Napoléon décide de revenir et débarque Golfe Juan le 1er mars 1815, le 20 mars il reprend le pouvoir à Paris et il repart en guerre contre la coalition, le 18 juin c’est la défaite de Waterloo. A Paris Fouché et la chambre des représentants l’oblige à abdiquer, le 18 octobre il est à Sainte Hélène jusqu’à sa mort en 1821.

1814 - le 17 juillet le Conseil Municipal est réuni pour « subvenir aux circonstances et satisfaire aux réquisitions demandées depuis l’occupation de ce département par les armées alliées étrangères en denrées, comestibles, fourrages et bestiaux. En ce moment il s’agit de deux muids de vin à la ville de Poissy et des rations en avoine, fourrages et aliments à un détachement des troupes prussiennes stationnées à Villaines et dont la subsistance en hommes et en chevaux doit être fournie par les communes de Villaines, Médan et Vernouillet »

Or la population est déjà dans un état de détresse morale et économique tel que Vernouillet a bien du mal à satisfaire cette demande, d’autant qu’on redoute d’autres réquisitions de ce genre.

Les cents jours, le retour de Napoléon de l’île d’Elbe et la débâcle de Waterloo ont affectés notablement notre village par les pertes en vies humaines dues à la conscription forcenée, on retrouve de nombreuses délibérations concernant des aides accordées à des veuves et d'orphelins sans ressources. Une réelle misère s'est installée, conséquence dramatique de l’occupation de Vernouillet par les troupes étrangères prussiennes et russes, et cela va continuer. L'Etat cependant versera aux communes des dommages et réparations pour dommages de guerre.

 La restauration des Bourbons, Louis XVIII, Charles X,

et l’avènement de la famille d’Orléans avec  Louis-Philippe Ier

Après l’abdication de Napoléon, Louis XVIII est de retour au pouvoir, c’est la deuxième Restauration.

1815 - le 9 Juillet. (Extraits des Notes sur Vernouillet d’Albert Labrousse)

 Le maire de Vernouillet, Louis Berson, recevait et sur le champ faisait afficher ce qui suit :

« Vu l’arrêté de M. l’Intendant Général de Majesté le Roi de Prusse dont la teneur suit :

Nous, Intendant Général des armées de sa Majesté le Roi de Prusse et son Conseiller d’Etat, vu les ordres de S. A. le Prince Blücher de Vahlstadt, Général en Chef des armées prussiennes, avons arrêté ce qui suit :

  1. Le département de Seine et Oise paiera, comme frais de guerre à l’armée Prussienne, la somme de deux millions de francs, dans le plus court délai, et d’après les ordres de M. l’Intendant du Département
  2. Le Département fournira,en outre, tout ce qui appartient à l’habillement, le harnachement et les autres objets nécessaires pour seize cents hommes d’infanterie, six cents hommes de cavalerie et deux cents hommes de l’artillerie,d’après les ordres et les instructions de l’Intendant du Département.

A Versailles, le 3 juillet 1815                                                                        Signé RIBENTROP

Certifié véritable, l’Intendant du Département de Seine et Oise                 Signé : STROBER

1815 – 11 juillet. Indemnisation pour dommages de guerre

 Le sous préfet de Versailles, Débonnaire de Gif, écrit aux maires : » Une des suites les plus funestes de la guerre est la taxe imposée par les puissances alliées plusieurs communes auront d’autant plus de mal à y satisfaire qu’elles ont essuyé pillages et dévastation. Mais c’est encore à vous, qu’est confié le soin de faire connaître aux autorités la position de vos communes. Soyez persuadé que M. le Baron Delaitre déploiera tous ses talents pour venir au secours des communes qui ont le plus souffert ». Graduellement la vie va reprendre ses droits, la prospérité agricole va se reconstituer et le village va sortir de la misère et des déchirements humains qu’il a subis.

Cette période qui s’achève dans la douleur aura marqué notre village par le prix qu’il a eu à payer en vies humaines, en drames dus aux guerres et aux en changements de Régime. Elle restera cependant façonnée dans le cours de son fonctionnement quotidien par les profondes réformes imposées par la République et Napoléon. Au travers des délibérations municipales on voit bien que la commune doit satisfaire en priorité aux lois de l’assemblée aux circulaires préfectorales et que l’initiative municipale s’en trouve certes facilitée mais aussi réduite considérablement.

1815 – 19 décembre. La noblesse se réinstalle au pouvoir.

La monarchie constitutionnelle n’est qu’un leurre en matière de démocratie puisque le roi concentre tous les pouvoirs, ce que l’on peut constater au travers d’un exemple type du rétablissement des privilèges et des faveurs royales envers la noblesse réinstallée en France après son exil, c’est ainsi que de baron on devient préfet

Monsieur le Baron Delaitre, préfet du Département de Seine et Oise reçoit le maire et son Conseil municipal » pour procéder à leur installation et recevoir leur serment de fidélité au Roy »

On note le retour de la noblesse de sang avec Débonnaire de Gif, sous-préfet et le baron Delaitre, préfet aux postes importants, mais l'administration municipale requiert aussi toute l'attention des maires et les manquements sont durement sanctionnés.

1817 – 19 février. Le Garde Champêtre amoureux !

Le conseil municipal: «considérant que les plaintes accumulées d’un grand nombre d’habitants vignerons contre le sieur Bréon, garde-champêtre, l’insouciance et la négligence qu’il met dans l’exercice de ses fonctions sont fondées. Qu’il est notoire qu’il consomme une assez grande partie de son temps au commerce d’épicerie que tient sa femme qu’il a épousée depuis son entrée en fonction, qui lui occasionne des absences fréquentes du terroir qui lui a été confié,

Arrête que monsieur le préfet soit supplié de révoquer le sieur Bréon pour garde-champêtre, que le sieur Jourdain Georges ex canonnier vétéran né et demeurant dans cette commune sera présenté à monsieur le préfet pour remplacer le dit Bréon. »

Voilà une décision empreinte d’une philosophie certes contestable et cruelle mais aussi d’une recherche de l’efficacité maximale au service du bien public ! Nos prédécesseurs ont osé renvoyer un fonctionnaire qui passait le plus clair de son temps dans les bras de sa jeune épouse, ce que la nature autorise mais pas l’administration, pour le remplacer par un ex canonnier à la retraite qui normalement n’aurait pas les mêmes tentations ! Au-delà du roman il faut noter l’importance de la fonction puisque celui-ci reçoit un meilleur salaire que l’instituteur. Le 10 novembre 1839, le garde champêtre Godefroy sera aussi renvoyé «car depuis trois mois il  apporte de grandes négligences dans sa fonction de garde champêtre, rarement on le voit dans les champs, les habitants se plaignent de dégâts qui sont faits dans leur propriété à cause de sa négligence »

1822 - 2 juin. Les finances publiques sont au plus bas

Une somme de 120 francs est allouée, au sieur Godet, marguillier pour indemnité de logement au  presbytère.

Le maire propose à son conseil d’acheter la maison qui sert de presbytère au curé, afin de faire l’économie de la location annuelle qui se monte à 150 francs par an. Cette maison appartient au sieur Massé de Verneuil qui souhaite la vendre et de préférence à la commune de Vernouillet. Mais bien entendu les finances ne le permettent pas même par une imposition extraordinaire, c’est pourquoi » il émet le vœu que le Roy soit supplié de bien vouloir accorder un  secours suffisant pour l’acquisition de ce presbytère ou la présence d’un pasteur est une nécessité sous le rapport de la morale et du bien public et vu la détresse de ses habitants par suite de la stérilité des vignes et arbres fruitiers dans les dernières récoltes». Cette maison sera achetée plus tard par la commune (maison  place Concha.)

1822 – 7 juillet. La Seine difficile à traverser en hiver

Vernouillet fait une demande au Directeur général des Postes pour que la commune soit rattachée à Meulan plutôt qu’à Poissy.

« …considérant que la communication journalière des habitants avec Meulan, sa sûreté en toutes saisons résultant du pont sur la Seine réunit les avantages qui permettent de faire préférer le bureau de poste de Meulan à ceux de Poissy ou Triel que la rivière rend impraticable en hiver à cause des glaces et débordements »

Le climat

Les deux derniers paragraphes sur le presbytère et la poste sont intéressants parce qu’ils fournissent des indications sur le climat de l’époque concernée, la Seine charrie des glaces, les vignes et les arbres fruitiers sont gelés, on retrouve cette constante dans beaucoup d’autres documents  qui viennent confirmer la rudesse du climat dans ces années là.

1824 – 16 septembre. Mort de LOUIS XVIII qui est remplacé par Charles X

Que ce soit sous le règne de Louis XVIII ou de Charles X c’est le retour des « émigrés », l’ancienne noblesse revient en force, mais tous n’auront pas tout perdu. La Restauration leur alloue un milliard d’indemnisation et nombre d’entre eux grands propriétaires terriens vont faire fructifier ce pactole. Mais surtout ils vont monopoliser les places de responsabilité et littéralement envahir la chambre des députés.

C’est ainsi que l’on retrouve le fils de Louis Girardin Comte et député…Le 26 septembre 1824, une concession est demandée « pour le corps du Marquis René Louis Girardin par son fils, le Comte Stanislas de Girardin député de la Seine Inférieure pour la somme de Douze cent francs de laquelle sera prélevé cent vingt francs pour les pauvres du lieu »

1825 –  20 novembre. Impôts payables en argent ou en nature.

Fixation du taux de conversion en argent pour les prestations en nature conformément à la loi du 24 juillet 1824.

Le conseil décide que pour chaque journée : « Le travail d’un homme sera équivalent à un franc cinquante centimes, l’usage d’une bête de trait ou de somme à un franc vint cinq centimes, un cheval de selle, d’attelage ou de luxe à deux francs et la fourniture d’une charrette à trois francs. »

Il est donc devenu légal de pouvoir payer ses impôts en journée de travail d’intérêt public ou collectif. Mais le 15 mai 1828, on apprend qu'iI y a une forte contestation concernant le mode de rachat des prestations en nature qui sont dévaluées par le percepteur.

«  Il parait que dans beaucoup de localités, la loi du 28 juillet 1824 a rencontré des difficultés pour son exécution. Son utilité paraît généralement reconnue mais ses dispositions ont donné lieu à des pétitions à la chambre des députés qui lui ont parues fondées et qu’elle a prises en considération. »

Cependant Berson, notre maire, même s’il admet que pour les contribuables sans ressources le paiement en nature est le seul possible, préférerait que le travail soit exécuté par des professionnels plutôt que par des paysans sans connaissances des règles du métier.  

1830 – 9 août. Louis-Philippe devient le nouveau Roi de France

Il faudra attendre 1827  avant qu’une opposition puisse être écoutée. C’est en 1830 que Thiers fonde son journal « Le National » et enverra son manifeste « Nous sommes dispensés d’obéir ». L’imprimerie sera fermée, signal de révolte pour les républicains, Charles X abdiquera et Thiers fera nommer le 3 août Louis-Philippe Ier comme roi des français.

1831 - 10 juillet.  La garde nationale, et le corps de garde

La garde nationale a été fondée à l’époque de la commune de Paris au tout début de la Révolution. Son premier commandant a été La Fayette qui lui a donné la cocarde tricolore.

Nous avons déjà vu précédemment que cette garde nationale participe à tous les événements de la commune mais qu’elle est aussi une charge puisqu’il faut la loger, la chauffer et lui procurer des armes comme le stipule une circulaire du préfet. « quant à procurer des fusils aux communes au dessous de 3000 habitants pour armer au besoin une vingtaine de gardes nationaux ». Et comme d’habitude les finances ne permettent pas une telle dépense, le maire demande donc à utiliser pour l’achat de ces armes, le paiement de 250 francs des dames De Persan pour leur concession au cimetière.

La Garde Nationale, « instituée pour défendre la royauté constitutionnelle, la Charte et les droits qu’elle a consacrés » est ouverte par la loi du 22 mars 1831 à tous les français âgés de vingt  à soixante ans, s’ils paient un impôt direct.

Le Conseil donne un avis favorable sur la réunion de la compagnie communale des gardes nationaux au Bataillon Cantonal dont l’installation est prévue à Triel et composée des gardes de Triel, Verneuil, Vernouillet, Médan, Andrésy et Chanteloup. On peut remarquer que la Gendarmerie installée de nos jours à Triel couvre à peu près ce même secteur.

Le 15 janvier 1832, le conseil doit voter  «une imposition extraordinaire pour faire face à la dépense de la construction d’un corps de garde dans la commune». L’adjudication au rabais est attribué au sieur Lelarge Charles, maçon patenté et domicilié à Vernouillet, pour la somme de 253 francs. Mais on trouve en même temps un appel à contribution pour la garde nationale cantonale située à Triel, c’est bien la confirmation que les maires qui avaient espéré une économie de la réunion des gardes communales en une garde unique cantonale en sont pour leurs frais car il y a maintenant double garde et double dépense.

1831 - Le conseil municipal, son fonctionnement, mode d’élection.

Il faut rappeler, que depuis la Révolution, l’assemblée constituante a décrété que les députés et tous les fonctionnaires religieux, civils ou militaires sont nommés par un suffrage restreint censitaire à deux degrés. D’abord les électeurs primaires de plus de 25 ans et payant en impôts l’équivalent de 3 jours de travail, et ensuite les électeurs secondaires choisis par les électeurs primaires parmi les propriétaires ou les locataires jouissant d’un revenu de deux cent livres. Tous les autre citoyens c'est-à-dire l’immense majorité des ouvriers et paysans n’ont aucune influence sur le choix de leurs représentants. Napoléon avait pourtant rétabli le suffrage universel mais Louis XVIII l’a annulé pour un système plus favorable à la bourgeoisie (loi Lainé de 1817). La loi du 21 mars 1831 règle l’élection des conseillers municipaux par les habitants les plus imposés ou les plus notables de chaque commune. Système qui sera étendu aux conseils généraux et à ceux d’arrondissement par la loi du 25 juin 1833. A partir de cette date deux millions d’électeurs vont s’initier à la vie politique, ce n’est pas encore la pleine démocratie mais on est sur le bon chemin.

Le mode d’élection

Nous retrouvons dans l’examen de chaque budget la présence des électeurs censitaires appelés plus communément « les plus forts contribuables » au coté des conseillers municipaux. Le mot censitaire vient du mot latin cens qui est employé pour définir une quotité d’imposition nécessaire pour être électeur.

La loi du 21 mars 1831 sur l’organisation municipale stipule que les attributions des membres du Conseil doivent se faire par voie de scrutin.

1831- 9 octobre. Procès verbal d’installation du corps municipal

Par arrêté du Préfet en date du 4 octobre, Monsieur Berson Louis est nommé maire de Vernouillet. Il prête serment le dimanche 9 octobre

«Je jure fidélité au roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume».

Sont élus conseillers dans l’ordre du tableau : Mesnil Jean-Louis, Martin Charles François, Delarue Louis Etienne, Pottier Michel, Voyer Jean-Baptiste, Bouland Théodore, Boy Charles Etienne, Bouffard Alexandre fils, Badaire Polycarpe, Martin Louis père, Churlet Louis Charles.

1834 – 12 octobre.  L’assemblée communale, renouvellement

Opération de renouvellement triennal par tirage au sort de la première moitié du conseil pour le renouvellement de 1834 «ayant été inscrits sur des bulletins séparément et uniformément ployés et déposés dans un vase couvert il a été tiré au sort quatre membres sortants dont les noms se sont trouvés être ceux de : Mesnil Jean-Louis, Pottier Michel, Delarue Louis Etienne, Bouland Théodore»

Le nombre de votants est de 45. Ce petit nombre d’électeurs est bien la confirmation que nous sommes repassés au système des électeurs censitaires, et presque sans surprises ce sont les sortants qui sont réélus. L'élection n'ayant pas été contestée, «le président a brûlé les bulletins en présence de l’assemblée».

1835 – 16 novembre. Les gardes Messiers

 Ils sont comme l’indique l’origine latine du mot (messis = moisson) chargé de la garde des récoltes. Le 16 novembre 1835,  en l’absence de garde champêtre le conseil municipal nomme des gardes messiers chargé de la police rurale. Ils contrôleront aussi « les travaux de réfection de chemins effectués l’hiver par les habitants (impôt en nature) et veilleront à ce que des habitants de Chapet n’abusent pas de l’usage de faire pâturer leurs troupeaux sur les propriétés des habitants de Vernouillet ce qui leur porte préjudice ».

Ces « messiers » et le garde champêtre sont absolument indispensables dans notre campagne, car de nombreux individus sans travail et poussés par la faim chapardent  les fruits et légumes, on verra plus tard que les mendiants seront recensés pour chaque village.

Le 18 février 1838, quatre gardes messiers, MM. Delarue, Pottier Jean Baptiste fils de Louis, Fouché, Pottier Pierre Philippe  sont nommés pour aider le garde champêtre, « attendu que le territoire est trop étendu pour que le garde champêtre puisse veiller exactement partout. »

1836 – juin. Exemple des rapports entre le préfet et le maire

Convocation des électeurs pour l’élection municipale. Voyer Jean-Baptiste sera élu maire, mais pour peu de temps, du 23 juin au 13 août. Une délibération indique même: maire provisoire. Car du 18 août 36 au 4 juillet 37, Jean-Baptiste Churlet nouveau maire de Vernouillet, reçoit les instructions du préfet:

« Monsieur le maire, j’ai l’honneur de vous envoyer expédition de l’arrêté que je viens de prendre, pour la convocation des électeurs de Vernouillet le dimanche 17 juillet, à l’effet d’élire onze conseillers municipaux. Je vous envoie aussi le nombre de cartons nécessaires à la convocation des électeurs. Vous devrez faire à la main le procès verbal en vous conformant aux modèles déposés dans les archives de votre mairie. Vous aurez la bonté de m’en envoyer une copie cinq jours après l’élection.

Vous me demandez par votre lettre du 6 juillet si vous pouvez faire l’élection dans l’église. Il ne vous appartient pas de disposer de l’église, seul le curé en est le maître, c’est donc à lui que vous devez vous adresser puisque lui seul peut vous donner la permission que vous demandez et sans laquelle vous ne pouvez disposer de l’église.

Agréer Monsieur le maire l’assurance de ma considération distinguée.

Versailles le 9 juillet »

Comme on l’a déjà vu les Préfets régissent et réglementent chaque acte de la vie publique et garantissent ainsi l’homogénéité du territoire national, mais la place laissée à l’initiative municipale se rétrécit comme peau de chagrin. Les relations avec le clergé s'améliorent.

1836 - 10 juillet.

Recensement des pauvres et dépôt de mendicité

« Par arrêté du Pair de France, Préfet de Seine et Oise il est obligatoire de procéder à un recensement des pauvres et invalides dans chaque commune. »

Jusque là, la commune répartit les dons de charité, que Mlle de Persan lui octroie, par son bureau de bienfaisance, l’ancêtre de nos centres d’actions sociales, elle y ajoute une petite somme chaque année. La commune est aussi assujettie à une participation communale au dépôt de mendicité  départemental. Le Préfet enjoint les communes à fournir du travail aux mendiants valides. Le maire réagit en interdisant la mendicité sur le territoire et en faisant apposer des plaques aux entrées du village interdisant toute mendicité.

Les registres des délibérations comportent un nombre croissant de décisions concernant le social, le bureau de bienfaisance, les hospices ; la mendicité et les difficultés à trouver du travail.

On peut penser qu'il s'agit là des prémices à une explosion sociale qui conduira à la IIème République, d'autant plus que certaines communes agricoles sont sinistrées par la grêle.

La commune est avisée « qu’une somme de 900 francs est accordée aux habitants de Vernouillet pour les pertes éprouvées par l’effet de la grêle, plus une somme de 100 francs  par la famille royale et une somme de 200 francs résultant des quêtes.

Les conditions météorologiques ont du être catastrophiques pour qu’une telle mobilisation se fasse autour des sinistrés, mais il est vrai que toute l’économie du village repose alors sur les récoltes du vignoble.

Le 4 juillet 1837, Mesnil Jean Louis sera élu  maire de la commune et le restera jusqu'au 14 mai 1848.

1844 – 10 mars. La vaine Pâture

Arrêté municipal réglementant la pâture des bêtes à laine, pour la vaine pâture

« Considérant que la commune est principalement constituée de parcelles d’arbres fruitiers de vignes et d’autres verdures telles que : trèfle, luzerne, bourgogne, prés naturels et d’autres en denrées à graines, que les bêtes à laine portent obstacle et nuisent aux arbres fruitiers, ces derniers ne pourront être menés à la vaine pâture qu’à partir du 11 novembre jusqu’au premier mars». Et trois ans plus tard la commune demandera la suppression pure et simple de la vaine pâture

1846- Premier novembre.

Premiers équipements techniques de la commune

Le préfet incite la commune a faire l’acquisition de deux instruments, à savoir : un Pantographe et un Calquoir servant pour la confection des plans et états des chemins pour une somme de six francs.

1848 – 24 février. La Deuxième République. Gouvernement provisoire de la République avec Lamartine, Ledru-Rolin, Arago, Garnier-Pagès, Louis Blanc et Martin

1848 – Elections municipales

Installation du maire de l’adjoint et des conseillers municipaux, le suffrage universel est rétabli.

Vidal Louis Alexis, est élu Maire avec 164 suffrages

Pottier Augustin, Adjoint avec 124 suffrages

Renne Auguste Honoré Thésée 118, Berson Henry Jean-Charles Louis 116, Martin Jean-Charles François 111, Bouffard Alexandre 105,  Boy Charles fils 105, Delarue Louis Etienne 82, Pottier Germain 75, Churlet Victor Pacifique 71, Hannière Louis Auguste 60, Churlet Jean-Louis Benjamin 59.

 Le travail manque, la révolution sociale est en marche

La crise économique qui sévit depuis 1846 durera jusqu’en 1851, elle marque la transition d’une économie à prédominance agricole vers une économie industrielle. La hausse des prix agricoles et du coût de la vie entraînent une sous consommation des produits industriels et donc une diminution des emplois ouvriers.

Le 30 octobre 1848, le maire fait connaître au conseil les directives gouvernementales.

« Le commissaire du gouvernement rappelle que l’assemblée nationale par décret du 28 septembre et, dans le but de fournir du travail aux ouvriers qui en manquent à la mauvaise saison, a voté une somme de six millions de francs spécialement destinés à l’exécution des travaux sur les chemins vicinaux. Laquelle somme sera répartie entre les départements »

Mais pour y avoir droit, il est demandé une participation de la commune qui refuse toute imposition nouvelle vu la faiblesse des revenus des habitants, pourtant un mois plus tard, sur une nouvelle injonction du préfet elle doit se résoudre « à voter une augmentation des quatre contributions directes».

Dans un revirement spectaculaire, les conseillers et les plus forts imposés considèrent « que le ralentissement des entreprises et la stagnation des affaires en général laissent un grand nombre de bras inoccupés, qu’il est urgent et humain de procurer du travail aux nécessiteux» .

La position de la commune qui avait refusé cet impôt « social » en octobre a certainement retenu toute l’attention du préfet qui s’est empressé d’enjoindre la commune d’obtempérer, on voit bien là le peu de liberté laissé aux municipalités dès qu’il s’agit de lois ou décret d’ordre national. La leçon a été retenue puisque le 11 février 1855, répondant à une nouvelle circulaire du préfet qui enjoint les communes à s’engager à créer des travaux d’utilité communale afin de venir en aide aux nécessiteux et sans travail, le maire suivant l’avis de l’agent voyer soumet un projet pour rendre accessible aux voitures le parcours de la rue de la Rochelle. Les travaux de terrassement, d’empierrement et de pavage se montent à la somme de 600 francs.

1848 – 10 décembre. Louis-Napoléon Bonaparte est président de la République .

En 1851, Louis-Napoléon Bonaparte dissous l’assemblée, rétablit le suffrage universel et propose une nouvelle constitution qui sera approuvée.

Le 2 décembre 1852 décembre. Il est couronné comme empereur des Français.

Napoléon III, n'est pas le personnage que l'on a souvent décrit. Il a réellement conçu un programme économique, social et politique moderne. « Il faut donner à la classe ouvrière une place dans la société, des droits et un avenir, et la relever par l'association, l'éducation et la discipline... gouverner c'est conduire les peuples vers un meilleur avenir »

Et nous allons le constater, avec la mise en place par exemple des sociétés de secours mutuels.

1er février 1852 – Elections municipales  

Il y a 146 votants.

Rennes Auguste Honoré Thésée 123 suffrages est élu maire,

Pottier Augustin 103 suffrages est élu adjoint,

Bouffard Etienne 88, Hannière Louis Auguste 87, Martin Jean Charles François 87, Bouffard Alexandre 86, Vidal Lucien Alexis 82, Mesnil Jean Louis 81, Bouffard Joseph 78, Pottier Germain 77, Pottier Philippe Etienne 62 Churlet Jean Louis Benjamin 42 sont élus conseillers municipaux.

1853 - 26 mars. Social. Les Sociétés de secours mutuels

Suivant la circulaire du préfet du 21. 2. 1853, du décret du 28 mars 1852 et la circulaire ministérielle du 29 mai 1852, les communes sont invitées à former et à encourager la formation de sociétés de secours mutuels.

Le conseil considérant « que la localité est essentiellement agricole, qu’elle ne renferme pas les éléments pour former une association mutuelle de secours, que seuls les membres honoraires pourraient participer est d’avis d’ajourner la formation d’une telle société jusqu’à ce que le bénéfice d’une pareille institution soient mieux apprécié par l’exemple donné dans d’autres localités ». On peut comprendre la frilosité des élus à s’engager dans l’inconnu et surtout comme ils le font remarquer pour une minorité d’habitants ayant la capacité de souscrire. Et pourtant le 10 novembre 1860, Auguste Rennes, le nouveau maire, saisira le Conseil qui donnera son accord  «sur la demande de la société de secours mutuel de Saint Louis de Poissy qui désire que la commune de Vernouillet soit comprise dans sa circonscription».

Le 4 mai 1861, Vernouillet reviendra sur sa décision d’adhérer à la société de secours mutuel de Poissy « plusieurs personnes ayant fait remarquer qu’il est difficile de comprendre la commune de Vernouillet dans la circonscription de Poissy à cause de son éloignement et attendu que les médecins qui habituellement soignent les malades de Vernouillet viennent de Triel». Le Conseil demandera donc au préfet d’annuler sa précédente délibération et lui demande d’autoriser Vernouillet à faire partie de la société de secours mutuel de Triel.

1855 - Elections municipales Le mode d’élection n’est plus censitaire, mais restreint par les contraintes de la loi.

Rennes est maire sortant depuis 1851. Il y a 132 votants.

Rennes Auguste Honoré Thésée 113 suffrages est élu maire,

Pottier Augustin 100 suffrages est élu adjoint,

Pottier Philippe Etienne 91, Bouffard Etienne 88, Martin Jean Charles François 88, Bouffard Joseph 80, Hannière Louis Auguste 78, Pottier Germain 76, Mesnil Jean Louis 73, Bouffard Etienne 69, Pottier Charles, Churlet Jean Louis Benjamin sont élus conseillers municipaux. La prestation de serment a lieu le 15 août. « Je jure fidélité à la constitution et à l'Empereur »

1856-1857 Budget et coût de la vie

Le budget des dépenses est établi à 7548 francs, il était de 6265 en 1851 et 4035 francs en 1848 l’augmentation est constante mais on sait que la hausse du coût de la vie a été importante  à cause d'une crise économique sérieuse entre1847 et 1851.

« La commune vote une somme de 100 francs pour les plus nécessiteux attendu que la cherté des vivres, pendant les années qui viennent de s’écouler, a occasionné beaucoup de misères et a accru le nombre d’indigents à secourir ». On ajoute aussi 50 francs pour le médecin des pauvres , 30 pour les médicaments des pauvres , 100 pour le pain pour les pauvres , et une contribution de la commune au département pour les enfants trouvés.

Quelques commerçants et artisans entre 1850 et 1858 Vernouillet.

Le maire informe qu’il a loué au «sieurs Bonhomme, maître drapier de Chanteloup et Tillard maître charcutier à Triel une salle servant de corps de garde dépendant de la maison d’école pour leur servir à déposer et vendre leur marchandises trois jours par semaine »

Le préfet demande à la commune de payer ses factures en retard:

- Lelarge fils, entrepreneur à Vernouillet, pour travaux de maçonnerie au cimetière

- Lacroix, agent voyer à Poissy, pour la confection de plans de la commune

- Godefroy, ferblantier à Triel, pour la fourniture d’un poêle

En 1864, les sieurs Ciza charpentier à Triel et Chéronnet, maçon à Vernouillet ont réalisé les étayages et les travaux nécessaires à la sécurité dans l’église.

Le 30 mai 1869 «Considérant qu’il est de notoriété que le sieur Chéronnet est le plus habile entrepreneur de la localité et des environs pour l’exécution des travaux relatifs à des retenues d’eau », le maire lui confie la réparation de l’abreuvoir communal.

En 1876, le médecin qui visite les pauvres de  Vernouillet est le docteur Lobra, et le charron est M.Gulin.

Les plus imposés de la commune en 1858

Ils sont bien sur électeurs et éligibles, et sont consultés par le maire pour certaines délibérations (par exemple pour celle de l’achat d’un terrain) et pour l’établissement des comptes et du budget.

Churlet Victor Pacifique, Thierry Charles Denis, Gonse Henri Jean, Gonse Jean Félix Emmanuel, Boy Charles, Zacon Pierre Paul, Gonse Pierre Abraham, Paris Félix Alexandre, D’Alfaro Nicolas, Le Comte de Taleyrand, Bourdreaux Louis Martin, Churlet Louis Charles.

1858 – 30 novembre.  Le mobilier médical, le préfet a toujours le dernier mot.

Le préfet engage la commune à mettre en place un mobilier médical conforme aux règlements. Comme il existe une pharmacie à Triel à très faible distance, Vernouillet n'en voit pas la nécessité « l’établissement d’un mobilier médical serait une avance de fond inutile attendu que toutes les préparations nécessaires pour combattre tous les genres de maladies n’y seraient pas contenues et seraient assujetties à se gâter avec le temps vu l’usage peu fréquent qu’on en fait». Le 13 mai 1960 le Conseil acceptera après rappel du préfet que le matériel médical soit placé dans une armoire fermant à clef  en mairie.

1859 – 13 novembre. La danse au secours des pauvres

Ressources à créer pour venir en aide aux indigents l’hiver:

Les conseillers ont constatés que les quêtes dans les églises ou à domicile ne produisent que de très faibles sommes, en conséquence ils proposent que le quart de la recette brute du bal qui a lieu chaque dimanche soit destiné aux pauvres. Et en effet à partir de cette date Thierry Charles Denis Rennes offrira une somme de deux francs pour les pauvres « sur la provision de son bal toute les fois que l’on dansera chez lui» somme qui produira environ cent francs par an.

1859 – 13 novembre. Les plâtriers sources de tous les maux.

La commune est astreinte à payer sa quotte part pour l’entretien du chemin d’intérêt commun n°2 (avenue de Triel), la commune prie monsieur le préfet de vouloir réduire sa participation et de reporter la somme dont elle serait déchargée sur les plâtriers ou sur Triel, qui font passer sur ce chemin de 80 à 100000 kilos de plâtre par jour. Le 13 mai 1860, le conseil prie à nouveau le préfet «d’examiner ses explications et lui demande de considérer cette prise de position non pas comme un refus de soumission à l’autorité mais comme l’action d’une commune qui défend sérieusement ses intérêts». Le 22 juillet 1960, Vernouillet sera sommé par le préfet de bien vouloir voter les fonds nécessaires à cet entretien.

Cette demande nous instruit sur le trafic du tout nouveau pont et sur l’activité des carrières de plâtre du coteau en face, c’est en effet une période de construction intense et des grands travaux à Paris sous la direction du Baron Haussmann. Et on voit une fois de plus que le contrôle des préfets s'exerce sans relâche ni régime de faveur.

1860 – 13 mai. Un exemple de budget en 1860

Etaient présents à cette séance les conseillers municipaux et les plus imposés.

Vu le budget approuvé pour 1860 et les comptes rendus tant par le maire que par le receveur municipal.

Vu pareillement le budget proposé pou l’année 1861 duquel il résulte que les recettes ordinaires admises au budget proposé pour 1861 ne s’élèvent qu’à la somme de 7444.77 francs à laquelle il convient d’ajouter :

  1. l’imposition pour le salaire du garde champêtre: 525.00
  2. l’imposition pour les dépenses des chemins vicinaux: 2141.95
  3. l’imposition pour l’instruction primaire: 800.52
  4. les produits de legs et donations: 0
  5. la restitution scolaire: 1026.00
  6. la subvention pour l’instruction primaire: 0

A reporter total de la recette: 4637.84

Tandis que les crédits proposés pour les dépenses annuelles et ordinaires ci après désignés s’élèvent, savoir :

Traitement du secrétaire de mairie:100.00                             

  Frais de bureau de la mairie: 25.00

Abonnement au Moniteur des communes: 6.00           

Abonnement au bulletin de l’Intérieur: 4.00

Abonnement au bulletin des lois: 2.50                 

 Abonnement  bulletin de l’instruction primaire: 0

Frais de registre de l’Etat civil: 29.00                     

 Impression à la charge des communes: 6.00

Timbre comptes et registres comptabilité : 6.00            

Timbre des mandats de paiements:  15.00

Remises du receveur principal: 168.84                           

Remises au percepteur sur  Rôle: 109.17

Frais de la taxe sur les chiens:6.00

Traitement du tambour afficheur:30.00                 

Traitement du garde champêtre: 525.00                                         

 Confection du budget: 15.00

Traitement et frais  du commissaire de police: 49.00                         

Médecin des pauvres:100.00

Entretien des toitures et lavoirs :160.00                             

Contribution de biens communaux: 1.50

Assurances des bâtiments communaux: 4.60             

Loyer et entretien  maison commune: 50.00

Entretien de l’horloge: 90.00         

Entretien des aqueducs, lavoirs, fontaines, puits, mares: 50.00

Entretien des rues :  50.00                          

 Frais de confection du Rôle des prestation : 10.00

Salaire du cantonnier: 350.00                                     

 Curage des mares et fontaines: 50.00

Médicaments pour les pauvres: 0                                

Pain et viande pour les pauvres: 100.00

Part de la commune  pour les enfants trouvés: 10.70         

Secours en nature aux pauvres: 50.00

Traitement des instituteurs y compris la rétribution:1226.00    

Entretien de maison d’école: 50.00

Supplément de traitement à l’instituteur: 0                                            

 Prix achat de livres: 10.00 

Imprimés pour recouvrement  rétribution scolaire: 2.52           

Chauffage  salles de classe: 60.00

Entretien mobilier des classes: 60.00                             

 Manuel des contributions directes: 12.00

Agrandissement d’un lavoir, acquisition de terrain: 250.00               

Chauffage de la mairie: 10.00

Supplément traitement  desservant: 150.00               

Loyer du presbytère et contribution: 390.00

Subvention à la Fabrique: 60.00                                     

Entretien des églises et presbytère: 0

Dépenses imprévues: 100.00

TOTAL DES DEPENSES : 6729.78 francs

TOTAL DES RECETTES : 4637.84 francs

En conséquence il reste à pourvoir à un déficit de 2091.94 francs.

Considérant que les dépenses ci-dessus répondent aux besoins de la commune il est voté une imposition extraordinaire de 2091.94francs.

« Fait en séance les jour, mois, an sus dits et ont voté et signé la présente délibération les conseillers municipaux et les plus imposés de la commune ».

1860 – 12 août. Installation du maire et de son adjoint. Le retour d'un Berson.

Monsieur Berson Henri Joseph Charles Louis est nommé maire par arrêté préfectoral du 4 courant. Monsieur Berson étant debout la main droite levée a prêté serment :

« Je jure obéissance à la Constitution et fidélité à l’Empereur »

Maire : Berson Henri Joseph Charles Louis

Adjoint : Pottier Etienne Philippe

Conseillers municipaux: Vidal Lucien Alexis, Martin Jean Charles François, Bouffard Etienne, Churlet Jean Louis Benjamin, Churlet Nicolas, Hannière Georges, Pottier Augustin, Pottier Charles, Rennes Auguste, Martin l’aîné Benoît.

Les plus imposés : Gonse Pierre Abraham, Migonnet Léon, Paris Jules Alexandre, Gonse Jean Félix Emmanuel, Gonse Henri Jean, Churlet Louis Charles, Boudreau Louis Martin, Talleyrand (le comte), Boy Charles fils, Churlet Victor Pacifique, Thierry Charles Denis, Zacon Pierre Paul, Mesnil Jean Louis.

Les années 1852 à 1870 constituent une période privilégiée de prospérité agricole et la France tente de suivre le modèle agricole et économique anglais, mais ce n'est pas toujours du goût des habitants si l'on peut dire.

1860 – 10 novembre. Une fabrique d’engrais !

Le maire expose : «  que les sieurs Payen et Herford ont demandé à créer sur le territoire des Mureaux, lieu dit les Puiseux, une fabrique d’engrais animalisée au moyen de la cuisson d’animaux morts ou hors de service ». Le Conseil après grandes délibérations considère : « qu’il y aurait de graves et nombreux inconvénients à permettre la création d’un tel établissement, que l’un des moindres serait l’éloignement immédiat des personnes qui occupent les maisons de plaisance ou de campagne qui existent en grand nombre dans les environs » Cette affirmation vient confirmer ce qui est traité dans d’autres chapitres et qui définit la vallée de la Seine dans notre région comme un lieu de villégiature ou de nombreux parisiens ont fait construire les villas. (voir chapitre maisons).

1863 – août. Un cantonnier trop cher payé

Le maire propose « que le cantonnier des chemins vicinaux qui jusqu’à présent était payé à l’année à raison de 350 francs l’an, mais qu’il est certaines saisons ou il n’y a rien à faire et qu’un travail mieux réparti serait plus à l’avantage de la commune. Il propose qu’à l’avenir le cantonnier soit payé 60 francs par mois seulement pendant les temps favorables soit environ une période de six mois ».  En comptant bien cela fait 360 francs soit 10 francs de plus pour seulement la moitié du temps de travail, voilà une bien étrange façon de gérer les dépenses publiques !

1864 – 2 mai. Pompe à incendie et corps de pompiers

Depuis 1843 la commune « considérant que les très fréquents incendies occasionnent des dommages considérables, faute de secours suffisants et de l’attente importante de l’arrivée de la pompe de Triel» souhaite acheter une pompe à incendie et organiser un corps de pompiers. La commune propose de se doter d'une subdivision de gardes nationaux pompiers de 20 hommes. « M. le Préfet est prié d’accorder l’autorisation nécessaire et de solliciter de l’Etat les fusils, les mousquetons et les sabres poignards nécessaires à l’armement de cette troupe, la commune demeurant chargée de fournir tout ou partie de l’équipement. Et attendu que la somme allouée au budget pour l’acquisition d’une pompe n° 2 et de ses accessoires est insuffisante demande au préfet un secours pour cette dépense ».

M. Bouffard, conseiller municipal offre, à condition d'être remboursé sur 3 ans de doter immédiatement la compagnie de sapeurs pompiers de petits équipements à savoir, «  casques, képis, plumets, blouses, pantalons, épaulettes, sabres poignards, ceinturons et fourreaux de baïonnettes.

Ce qui est tout de même étonnant c'est le type d'équipement de ce corps de pompiers qui s'apparente plus à celui d'un soldat. Il est vrai que l'on dit « les soldats du feu » mais quand même.

Réorganisation du corps de pompiers

Le 25 novembre 1876, pour suivre les instructions du ministre et du préfet, le Conseil considère « que la subdivision peut être ramenée de 20 à 15 hommes, le matériel et la pompe sont en bon état et remisé dans un local près de la maison commune». Le conseil prie donc M. le préfet d’autoriser la réorganisation de la subdivision de Vernouillet, cette diminution d'effectif ne durera pas plus de 6 ans , en juin 1882 il y a à nouveau 21 sapeurs.

1865 – mardi 15 août. Installation du conseil municipal

Sont élus : Berson Henri Joseph Charles Louis, Pottier Etienne Philippe, Rennes Gaston Félix Auguste, Pottier Augustin, Bouland Pierre Paul Théodore, Martin Louis Adolphe Bénoni, Décaris Jean Baptiste, Pottier Germain, Bouffard Joseph, Hannière Louis Auguste, Bonhomme Jean Baptiste.

Le 17 septembre M. Berson Henri Joseph Charles Louis sera à nouveau installé comme maire et M. Pottier Etienne Philippe comme adjoint

A l'élection du 20 août 1870 le seul changement sera celui de l'adjoint M. Bonhomme Jean-Pierre, entre le ballet des Pottier sortants et rentrants c'est surtout l'arrivée de M. de Saint Léger qui est à retenir.

 LA FIN DU SECOND EMPIRE

Aventure mexicaine, déboires internationaux et avancée des adversaires politiques républicains, avec Thiers, Gambetta  et Ferry n'arrête pas Napoléon III, il arrive même a être plébiscité et sur de lui déclare la guerre à la Prusse. Le 1er septembre il est prisonnier, les Prussiens vont assiéger Paris et s'installer à Vernouillet.

1870 – 1871. La guerre et ses conséquences sur le village

 ( document A. Labrousse)

En 1871, le maire expose qu’en vertu d’un ordre du gouvernement général prussien du Nord de la France en date du 15 février chacun des départements sous son administration est imposé pour une contribution de guerre en proportion de ses ressources financières. «  Pour le département de Seine et Oise cette contribution est fixée  à la somme de DIX MILLIONS DE FRANCS.

Que d’après la répartition aux contributions directes la part de Vernouillet est fixée à ONZE MILLE HUIT CENT QUATRE VINGT FRANCS. Qu’au titre de  la contribution mensuelle pour février la commune se voit contrainte à payer 2417 francs. Soit un total de 14297 francs. »

Le Conseil considérant « que contre la force, il n’y a pas de résistance possible et pour éviter les mesures rigoureuses dont elle est menacée en cas de refus » décide de se procurer cette somme par emprunt communal. Chacun des habitants est invité à déposer en numéraire la somme qu’il pourra jusqu’à concurrence de 14297 francs. Cette somme sera réunie, trois des contributeurs ont déposé entre 2000 et 1000 francs. La plupart des sommes déposées par une vingtaine d’habitants oscillent entre 200 et 100 francs, la majorité des Vernolitains composée de vignerons, n’a pas été en mesure de souscrire la moindre somme.

Et ce n'est pas fini, la commune doit s’imposer extraordinairement sur l’année 1873 d’une somme de 3538 francs pour payer le reliquat de réquisitions faites directement à la commune par l’armée allemande.

Maigre consolation, le 21 septembre le maire avise son conseil que l’Etat vient de mettre à disposition de la commune une somme de 6859 francs pour rembourser aux habitants partie ce qu’ils ont dû verser au titre de contributions de guerres à l’armée ennemie. 

 Mac-Mahon, Président de la République

1875, la Constitution de 1875 et le triomphe définitif de la République

Cette constitution organise l’action du gouvernement au moyen de trois nouvelles lois :

La première sur l’organisation des pouvoirs publics, la deuxième sur l’organisation du Sénat et la troisième concerne les rapports des pouvoirs publics. On y a joint deux autres lois organiques sur l’élection des sénateurs et sur le Conseil d’Etat. Le mot de République, évité jusqu’alors fut introduit dans l’amendement Wallon et voté à une seule voix de majorité. Cette constitution a régi la France jusqu’en 1940.L’exécutif est confié a un Président élu par les deux chambres, Sénat et Députés, pour sept ans, il est rééligible. Les Députés sont élus tous les quatre ans par le suffrage universel direct, et les sénateurs sont élus par le suffrage universel à deux degrés pour neuf ans. Sur 300 sénateurs 225 sont élus par les départements et 75 « inamovibles » par l’assemblée nationale. La révision de la Constitution en 1884 supprimera ces inamovibles et le Sénat sera alors renouvelé par tiers.

1876 – 16 janvier.  Application des nouvelles lois électorales votées en 1875

  1.  loi constitutionnelle  sur l’organisation du Sénat
  2.   loi organique sur les élections des sénateurs
  3.  loi  fixant à ce jour (16 janvier) l’élection  des délégués au sénat des conseillers municipaux

Par décret du 3 janvier 76 convoquant les conseils municipaux le Conseil est invité à procéder sans débat au scrutin secret et à la majorité absolue pour l’élection d’un délégué. C’est à l’issue de trois tours de scrutin qu’il a fallu départager M. Thierry et M. Berson au bénéfice de l’âge c’est ce dernier qui a été élu. Trois tours supplémentaires auront aussi été nécessaires pour élire M. Thierry comme délégué suppléant. Les places sont chères!

1876 – 8 octobre. Des élections municipales mouvementées 

Après élection de M. De Saint Léger comme secrétaire de séance et de trois scrutateurs, les plus âgés des conseillers MM. Vannier, Churlet et Thierry le président a donné lecture de la loi du 12 août 1876 et de l’arrêté préfectoral du 14 septembre dernier.

Chaque conseiller a remis son bulletin au président qui l’a déposé dans l’urne. Le dépouillement a donné une majorité après trois tours à M. De Saint Léger qui a refusé la fonction de maire. Trois nouveaux tours ont été nécessaires pour réélire M. Henri Berson comme maire et trois tours aussi pour élire M. De Saint Léger comme adjoint. Le président a ensuite brûlés les bulletins en présence de l’assemblée.

Mais le 25 novembre 1876 de nouvelles élections ont lieu. Monsieur de Saint Léger est élu avec 8 voix contre une à M. Vannier et un bulletin blanc.  M. Thierry est nommé adjoint

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Janvier 1879, les républicains détiennent les pouvoirs et Jules Grévy est élu président de la République

1879 – 18 mai

Social, création d’un bureau de bienfaisance

Le conseil accepte cette création, celui-ci sera alimenté par les dons, legs, donations, et le tiers des sommes recueillies pour les concessions au cimetière. Ce qui est étonnant c’est que plusieurs fois dans le passé, il ait été fait mention de ce bureau de bienfaisance et de son action, il est probable que ce bureau a fonctionné jusqu’à ce jour de façon non officielle.

Le 9 novembre 1879 deux délégués seront élus au bureau de bienfaisance M. De Saint Léger et M. Vannier, selon la loi du 5 août 1879 qui régit l’administration de ces bureaux.

1879 – 7 septembre. Changement de maire

Le docteur Vannier est président de séance,  M. De St léger obtient une majorité de voix au premier tour mais décline accepter cette fonction. Au troisième tour c’est M. Rennes Gaston Félix, qui est élu maire.

Monsieur Vannier doyen d’âge exprime le profond regret de la démission de M. De Saint Léger et lui adresse des remerciements pour services rendus sous son administration.

1880 - 25  juillet. Pétition des habitants de Bures, demandant l’érection(sic) de leur hameau en commune en annexant Marsinval!

Pétition  des habitants des hameaux des Feugères et du Tremblay.

Le Conseil considérant :

« -que le territoire de Vernouillet est parfaitement délimité par le chemin de Brézolles aux Feugères, que le hameau de Marsinval  a ses intérêts liés à ceux de Vernouillet

- que le lait, les fruits et les produits de la terre sont portés à la station de Triel située à Vernouillet et qu'en conséquence le fermier de Marsinval continuerait à détériorer les chemins de Vernouillet tant par le transport des denrées que par celui des engrais qu’il fait venir de Paris et qu'il serait alors injuste qu'il paie ses impôts à Bures

- que le propriétaire de la ferme de Marsinval qui réclame également l’annexion à Bures n’est guidé que par des considérations personnelles essentiellement financières

Attendu que les autres habitants de Marsinval, ceux des Feugères et du Tremblay sont contre ce projet, le Conseil s’oppose énergiquement au retranchement de Marsinval et réclame le paiement des impôts votés qui autrement retomberaient sur les autres habitants.

M. Gonse propriétaire de la ferme de Marsinval est le seul à donner son adhésion au projet, c'est en effet le plus gros contribuable de Vernouillet et il cherche ainsi à se soustraire aux impôts vernolitains qui sont élevés en raison des multiples travaux engagés sur la commune.

1881 – 26 mai.

Un abattoir à Vernouillet 

La commune refuse l’établissement «d’une tuerie d’animaux» sur le territoire de la commune,  vu le peu d’importance des marchandises vendues à la boucherie du village.

1884 – 18 mai. Dans le budget quelques lignes retiennent l’attention : l’une par son coté poétique, 50 francs pour le sonneur de  l’angélus, l’autre moins sympathique mentionne « que la commune aidera les familles nécessiteuses des hommes sujets aux appels de l’armée territoriale».

D'autres encore par leurs aspects inhabituels, la commune doit 18.60 francs à M. Goussu vétérinaire à Meulan lequel a trait à l’autopsie d’un chien atteint d’hydrophobie et 22.90 francs à M. Grumier arquebusier à Meulan pour la fourniture au garde champêtre de poudre laquelle sert à destination des corneilles nuisibles aux semailles.

La Loi de 1884, due à Waldeck Rousseau,

Dès 1864, les ouvriers avaient obtenus le droit de grêve, cette nouvelle loi leur permet de former des associations pour défendre leurs droits, d'établir des caisses de secours mutuels et des retraites, ce fut le début de la CGT. Les caisses de secours mutuels avaient une existence légale depuis 1853. La durée du travail est réglementée à douze heures,on est encore loin des 35 heures par semaine! Nous allons trouver à partir de cette date beaucoup de lois, arrêtés et décisions concernant tout ce qui touche au domaine social.

Mais avant d'y arriver, la commune va vivre un petit épisode dramatique avec la démission de son maire, accusé d'avoir pris des décisions financières engageant la commune sans en référer à l'autorité supérieure.

1886 – 22 juillet. Démission du maire, M. Rennes 

Monsieur le préfet fait savoir qu’à la suite de la démission de M. Rennes il y lieu de choisir un nouveau maire. M. De Saint Léger ayant obtenu 10 voix sur 12 est proclamé maire de Vernouillet

M. Rennes donne le motif de sa démission: le Conseil de Préfecture  l'a déclaré « comptable des deniers communaux à propos de l’acquisition de l’immeuble Churlet , dont la démolition a servi à la construction de l'école des filles». Il s'est portée adjudicataire rapidement de l'immeuble, grâce à un prêt privé de M. Pottier, sans en avoir été autorisé par le préfet. Comme il a agit dans le seul but de faire réaliser une bonne opération à la commune il n'admet pas cette sanction et le conseil tient à lui exprimer ses regrets.

1888 – 20 mai. Election de M. Augustin Hottot .

M. De Saint Léger donne lecture des résultats constatés aux procès-verbaux des élections et déclare MM. De Saint Léger Justin Maurice, Savary Henri Jean Baptiste, Vallerand Etienne Isidore, Brière Henri Jean Baptiste, Hottot Augustin, Pottier Eugène Clair, Decaris Louis Jean Baptiste, Renou Gustave Jean Baptiste, Derain Henri, Pottier Charles père, Fouché Charles Louis, Bouffard Eugène Jean Baptiste, installés conseillers municipaux.

M. Hottot ayant obtenu la majorité de 7 voix au premier tour est élu maire et après trois tours de scrutin M. Savary est élu adjoint.

 M. De Saint Léger et M. Savary sont élus délégués au bureau de bienfaisance.

 Commissions municipales

 M. le maire estime « que des commissions municipales dans des secteurs divers améliorent le fonctionnement du Conseil Municipal. » C’est pourquoi en plus de la commission chargée de la fréquentation scolaire et du bureau de bienfaisance déjà en activité, il est créées des commissions pour la surveillance des chemins vicinaux, le cimetière et l‘attribution des concessions, les fêtes publiques, les travaux dans les bâtiments communaux et la recherche des logements insalubres.

1888 – 11 novembre. Les pierres de l’ancien clocher

M.Hottot, maire appelle l’attention du Conseil sur les travaux qu’il a effectués à ses frais sur le chemin de la gare et qui sont terminés. En remerciement pour ces travaux la commune lui offre «trois ou quatre pierres provenant du faîte de l’ancien clocher, qui n’ont pas été réutilisées et que M. le maire désirait acquérir». (voir chapitre restauration de l'église)

Ces pierres viennent d'être retrouvées par C. Authelet dans le parc du Château.

1889 – 28 avril. Les célébrations du centenaire de la Révolution

« Le Conseil s’associe de tout cœur aux nobles sentiments exprimés par M. le préfet au nom du gouvernement de la République. Il décide que à l’occasion du centenaire de la mémorable journée du 5 mai 1789 il sera donné le plus d’éclat possible à cette solennité.

Il y aura le samedi 4 mai à 8 heures du soir une retraite aux flambeaux avec le concours des sapeurs pompiers. Le lendemain dimanche les lanternes publiques seront allumées, il y aura illumination des édifices publics. Il y aura établissement d’un bal public. M. le maire offre à titre gracieux une feuillette de Bordeaux comme rafraîchissement. La revue des sapeurs pompiers sera passée par M. le maire à une heure de relevée. A deux heures aura lieu le jeu du Tamis avec distribution de vin de bordeaux pour les joueurs et les amateurs. »

1890 – 1er juin.  La dette de la commune est jugée préoccupante

L’imposition pour le remboursement de l’emprunt Pottier cessera en 1893, celle qui a servi pour l’agrandissement du cimetière cessera fin 94. C’est donc seulement à partir de 1994 que les dépenses pour la création du bureau de poste seraient supportables par emprunt.

Or la souscription faite auprès des habitants ne donne pas les résultats escomptés. «M. le maire convient qu’il serait de plus sage administration et de plus saine répartition de la charge entre les contribuables de demander à l’impôt les 985 francs que la direction des postes a fixé pour l’installation complète de ce service. » Le Conseil demande donc au préfet l’autorisation d'augmenter les impôts en conséquence. L'achat du presbytère en 1892 va aggraver la situation et le préfet va tirer une fois de plus la sonnette d'alarme.

1892 – 15 mai. Elections Municipales

M. Hottot ayant obtenu la majorité de 10 voix au premier est réélu maire et M. Savary est élu adjoint.

-  M. De Saint Léger et M. Savary sont élus délégués au bureau de bienfaisance.

- Création pour la première fois d’une commission des finances composée de trois membres : MM. Fouché, Decaris et Bouffard.

1892 – 13 novembre. Social, le système d’hospitalisation

Le Conseil déclare « adhérer activement et sans aucune réserve au projet d’hospitalisation, en faveur des nécessiteux atteints d’affections graves et de blessés domiciliés dans les communes dépourvues d’hôpitaux, voté par le Conseil Général du Département suivant sa délibération du 1ER septembre 1992. Le Conseil s’engage à supporter dans une proportion de 30% les frais de séjour à l’hôpital de Poissy des malades et blessés de la commune». On retrouve une somme de 100 francs inscrite au budget 93 à la rubrique hospitalisation.

1893 – 13 août- Années de sécheresse

Le préfet a diligenté une enquête pour toutes les communes dont les agriculteurs ont souffert d’une grande sécheresse. La commune a établi la liste des agriculteurs dont les récoltes ont été très faibles cette année et même l’année précédente.

1894 – 4 novembre. Choix des répartiteurs et de leurs suppléants pour les contributions directes de 1895.

Ces répartiteurs sont chargés de vérifier que l’impôt est justement appliqué par rapport aux ressources des habitants, ce qui correspond aujourd’hui à la commission des impôts.

Sont élus : Fouque Jean Baptiste, Hannière François, Legendre Désiré tous propriétaires à Vernouillet, Martin Emile de Médan, Tréheux Charles de Triel, leur suppléant sont Pottier Louis Lucien, Dangeuger Augustin, Dumont Alexis propriétaires à Vernouillet, Roquet Alexis de Verneuil, Véron négociant en porcs à Triel. C’est sans doute dans le but de d’éviter les abus de favoritisme que des personnes étrangères à la commune sont désignées.

1896 – 9 février. Désinfection

Le maire donne lecture d’une circulaire préfectorale du 5 janvier relative « aux étuves locomobiles à désinfection. Il s’agirait de voter un quantum proportionnel de 3 francs par cent habitants pour l’acquisition d’une étuve pour l’arrondissement de Versailles. Cette étuve serait installée au chef lieu de l’arrondissement et serait envoyée partout ou besoin serait. Le Conseil vote sa quotte part de 25 francs mais exprime la crainte qu’en cas d’épidémie étendue cette étuve soit insuffisante et exprime le désir qu’il y ait une étuve par canton».

En dehors du caractère cocasse de ce mode de prophylaxie, cette petite intervention permet de faire le point sur le niveau de population : 25/3=8.3x100= environ 833 habitants.

1896 – 21 juin. Lettre de démission M. De Saint Léger à ses électeurs

Extraits :  MM.  les électeurs ( les dames n’ont pas encore le droit de vote), mes chers amis

« Depuis 25 ans environ vous voulez bien renouveler à chaque élection mon mandat de conseiller municipal et cela malgré une longue et douloureuse maladie qui me tient éloigné de Vernouillet et m’oblige à garder la chambre à Paris. … de ce fait je me  permets de supposer qu’après avoir exercé à diverses reprises la fonction si délicate et si difficile de maire je n’ai conservé parmi vous que des amis, cette pensée me rend heureux. … Il m’est impossible de sortir de chez moi… dans ces conditions je vais donc à mon grand regret adresser ma démission de conseiller à M. le maire. Paris le 6 mai 1896. signé Saint Léger».

Le Conseil va donc fonctionner avec 11 membres pendant quatre ans.

1896 – 26 juillet. La Saint Etienne

M. le maire expose « que la fête de la Saint Etienne tombe quelques fois à l’approche des premiers jours d’août, d’autres fois dans la seconde huitaine. Ces différences de date, qui jette une indécision dans l’esprit d’un grand nombre d’habitants en vue des invitations qu’ils ont à faire à cette occasion, ont de plus le grave inconvénient de priver les marchands et forains de la participation des habitants des localités voisines. Pour remédier à ce fâcheux état des choses le Conseil décide que pendant la durée de son mandat la fête de la Saint Etienne aura lieu le premier dimanche d’août ».

Or l’emplacement habituel du bal de la fête a été couvert par des constructions, il est donc proposé de le déplacer sur le terrain de M. Charles Ambroise Martin  au Clos Thonesse près de la maison de M. Louis Lelarge.

1899 – 1er octobre. Remplacement de deux conseillers et élection d’un adjoint à la suite de la disparition de M. Savary et de la démission de M. De Saint Léger.

Les nouveaux conseillers sont M. Pottier Louis Lucien et M. Degrond Jules. Mais il semble qu’il n’y ait pas d’unité dans l’équipe municipale ou que beaucoup soient candidats à ce poste, il faut en effet trois tours de scrutin pour élire M. Lenoir, qui finalement refuse le poste. Le maire, Augustin Hottot, après suspension de séance, ouvre une séance extraordinaire pour procéder à cette élection. A ce « quatrième tour » M. Degrond est élu.

1899 – 1er octobre.Social, la médecine gratuite

 Le Conseil «arrête au chiffre de 45 le nombre des individus de la commune qui pourront bénéficier du service de la médecine gratuite ». Ce qui par rapport à une population d’environ 900 habitants montre que cinq pour cent de la population est au dessous du seuil de pauvreté.

L’affaire Ollivon, ou comment le marchand de sable a réussi à endormir, élus, préfet et même le Conseil d’Etat.

Le Conseil « considérant que le sieur Ollivon a effectivement et gravement affecté le chemin vicinal de Marsinval à Vernouillet sur lequel il passe d’une façon continue avec des chargements de sable de fonderie destiné à la gare de Vernouillet le Conseil déclare que le sieur Ollivon devra fournir à titre de subvention industrielle 50m3 de caillou de bonne qualité».

M. Ollivon notre marchand de sable n’est pas d’accord sur le montant de la subvention qui lui est demandée, on en vient donc à une querelle d’expert.

Le 19 juin 1904. Le maire donne connaissance d’un jugement du Conseil d’Etat en date du 23 mars 1904 annulant l’arrêté du Conseil de Préfecture du 7 juin 1903.  Le Conseil prend acte et se soumet à la décision du Conseil d’Etat bien malgré lui.

L'affaire ne se terminera que par le décès de M. Ollivon et c'est sa succession qui règlera définitivement le problème

Emile Combes succède à Waldeck-Rousseau

Il pratiquera un militantisme anticlérical qui aboutira, comme on le verra plus loin à la loi de séparation de l'église et de l'Etat

1900 – 20 mai. Elections municipales

Suite aux élections des 6 et 13 mai le Conseil municipal est composé de MM. : Vallerand Etienne Isidore, Brière Henri Jean Baptiste, Lenoir Désiré, Hottot Augustin, Decaris Louis Jean Baptiste, Fouché Charles Louis, Degrond Louis, Minel Louis, Pottier Louis Lucien père, Derain Henri, Renon Gustave Jean-Baptiste, Hannière François Hyppolite

M. Hottot est élu maire et M. Lenoir est élu adjoint.

Les Commissions

Pour la commission scolaire, on note encore que les délégués ne sont pas des élus : MM Glanneur et Janne sont rentier, M. Grosjean est professeur, M. Dangueuger est cultivateur. Les mêmes sont désignés comme délégués à la Caisse des écoles.

Commission des chemins, rues, lavoirs et du cimetière : MM. Hannière, Minel, Vallerand

Commission des finances : Decaris, Fouché, Brière

Commission des fêtes : Decaris, Hannière

Commission d’hygiène : Lelarge pharmacien, Dangueuger, Pottier, Jourdain

Bureau de bienfaisance : Fouché, Hannière

1901 – 11 février.

Plantation d’arbres sur le chemin de grande communication n° 2 (avenue de Triel) sur le coté nord.

La plantation du coté midi étant déjà réalisée depuis 1897, les riverains ont donné leur accord MM. Lenoir, Mariotte, Hébert, et Madame Marguerite Louise Talleyrand Périgord veuve de Monsieur le Prince de Ligne. Celle-ci précise : «  Cette plantation devra être faite parallèlement à celle qui existe déjà sur l’autre côté du chemin et qui longe le parc de M. Hottot dans les mêmes conditions d’écartement et les arbres taillés en éventail d’une hauteur de cinq mètres maximum. Paris le 14 décembre 1900. »

La plantation a été réalisée dans la deuxième quinzaine de janvier par les soins de jardiniers à la satisfaction de tous les riverains. photo Aubin avenue du château à verneuil

1901 – 10 mai. Social - Assistance aux femmes en couches nécessiteuses

Le Conseil décide que la commune « adhère au service départemental projeté en vue d’assister à domicile les femmes nécessiteuses en couches » et d’inscrire une somme au budget pour contribuer dans la proportion de 30% au frais du dit service. Le nombre de ces femmes a été de cinq pour l’année 1900. On voit petit à petit se mettre en place tous les systèmes d'aides sociales que nous connaissons aujord'hui.

1902 – 9 septembre.

Création d’une Commission agricole de la commune de Vernouillet

Le maire donne lecture des instructions relatives à la réorganisation des enquêtes agricoles et visant spécialement les commissions communales de statistiques agricoles. M. Hannière est élu pour faire partie de cette commission.

1903 – 30 août. Le garde champêtre, source inépuisable de bonnes histoires.

M. le préfet demande quels sont les griefs qu’il y a contre M. Poupion, garde champêtre, pour que le maire est demandé sa démission.

« Le maire, M. Mesnil expose qu’il fait souvent sa manille dans les cabarets, le 29 courant il était au café Dupuy à la gare, M. Pottier se fait le porte parole des habitants et des agriculteurs qui se plaignent de ne pas voir assez le garde champêtre dans les champs. Le Conseil a déjà exprimé à M. Poupion son mécontentement en lui retranchant 100 f  en 1902 et 300 francs en 1903, son traitement était de 800 francs. Le Conseil déclare que M. Poupion n’a jamais cherché à satisfaire le Conseil de la commune». Le 9 octobre le maire recevra la démission de M. Poupion, et devra procéder au recrutement de M. Guinchard pour le remplacer.

1903 – 9 octobre. Mesures de protection contre l'incendie

La commission d’arrondissement sur les usages locaux préconise pour Vernouillet de remettre en usage l'arrêté municipal qui ordonne que les meules ne peuvent être établies qu’à 100 m des habitations  et à 25 m des chemins et des sentes.

1904 -  15 mai. Résultats des élections se 1eret 8 mai.1904 –

Ont été déclarés installés comme conseillers municipaux : MM. Hottot Augustin, Degrond Louis, Vallerand Etienne Isidore, Lenoir Désiré, Minel Louis, Pottier Louis Lucien père, Renon Gustave Jean-Baptiste, Decaris Juste, Pottier Georges, Fouché Charles Louis, Dangeuger Augustin, Decaris Marie,

M. Hottot est élu maire avec 8 voix sur 12 et M. Lenoir est élu adjoint avec 7 voix. Mais ce sera pour une très courte période puisque M. Hottot décède le 29 mai.

1904 – 30 mai. Impôts locaux

En 1900 déjà les les habitants avaient saisi le préfet pour assurer une répartition équitable de l’impôt de la cote mobilière. Celle-ci a augmenté de 13 centimes à Vernouillet alors qu’elle n’a été que de 1 à 2 centimes dans les communes voisines.

Le Conseil, après avoir pris connaissance des instructions ministérielles envoyées par le préfet en date du 30 avril 1904 concernant  les prestations et vu les instructions de M. le Président du Conseil Ministre de l’Intérieur et des Cultes, décide « que la totalité des prestations individuelles et celles des chevaux et voitures sera remplacée par une taxe vicinale correspondant à deux jours de prestations dont le montant et le nombre représentatif de centimes seront évaluées par l’administration. »

Sous sa forme originelle c’est un peu difficile à comprendre, mais il s’agit d’une mesure importante qui supprime purement et simplement le droit de payer ses impôts locaux sous la forme de prestations en nature comme cela a toujours été admis depuis l’époque féodale. C’est en matière financière une main mise de l’administration centrale, c’est une avancée certaine dans la modernité qui garantit une égalité de traitement pour tous les citoyens, mais va certainement mettre en difficultés les plus démunis. En effet, jusque-là la surveillance des paiements en prestations relevait du maire et de l’agent voyer cantonal qui pouvaient se montrer plus souple avec certains de leurs administrés dans le besoin.

1904 – 24 juillet.  Election du Maire

A la suite du décès de M. Augustin Hottot le 29 mai, le Conseil s’est réuni sous la présidence de M. Lenoir adjoint  qui après lecture du procès-verbal des élections du 17 courant a déclaré M. Louis Marie Léon Hottot installé dans sa fonction de conseiller municipal. Après quoi il a été procédé à l’élection du maire et M. Louis Hottot a recueilli 7 voix au premier tour et a été proclamé Maire de Vernouillet, succédant ainsi à son père.

Vitesse en ville

MM. Degrond, Minel, Pottier Lucien, et Marie Decaris de la commission rues et chemins demandent au maire de prendre un arrêté « réglementant à 10 Km/H la vitesse maximum des véhicules automobiles et autres dans la traversée de la partie habitée de la commune et interdisant la circulation sur les trottoirs des vélocipèdes, brouettes, chevaux et bestiaux. » Cette proposition trouve l’accord de tout le Conseil. Il est à remarquer que c’est la toute première fois que l’on parle d’automobiles, il est vrai que ce mode de locomotion n’en est qu’à ses débuts. Qui a possédé la première voiture à Vernouillet ?

 1904- 14 Août. Triel rive gauche ou Vernouillet rive droite ?

La commission des travaux demande au maire « de faire exécuter une copie du cadastre et de la matrice des rôles de Triel concernant les terrains situés entre la Seine et la limite de Verneuil et Vernouillet en vue de la revendication de ces terrains».

 La commune de Vernouillet a depuis longtemps contesté à la ville de Triel la propriété des terrains situés entre le bord de seine et l'ancien lit d'un bras de Seine passage de la Noue sous le pont aux Chèvres. Une décision du parlement de Paris semble donner raison aux Triellois mais une recherche plus approfondie est nécessaire pour affirmer cette prise de position.

1905 – 8 janvier. Les assurances mutuelles

« Le Conseil municipal manifeste le désir d’encourager le développement de la mutualité en invitant toutes les personnes susceptibles de faire partie d’une société de mutualité  soit à fonder une société de ce genre soit à s’affilier à une société déjà existante par exemple à « l’Alliance des deux rives de Triel »        Photo Grand

Il se trouvent quelques conseillers pour penser que les seuls bénéficiaires d’un tel système de protection sont ceux qui ont suffisamment d’argent pour cotiser et n’ont pas besoin de ce service.

Une opposition très virulente au Conseil, le maire est mis en difficulté

MM. Decaris, Degrond, Minel et Lucien Pottier déposent une motion d’ajournement de la session du Conseil. « Considérant que le droit des élus est de ne prendre de décisions qu’après avoir mûrement étudié les affaires soumises à leurs délibérations, que les soussignés ont sans succès demander à M. le maire de tenir à leur disposition quelques jours avant le Conseil, le dossier des affaires à délibérer, les instructions préfectorales, que l’ordre du jour comportant des affaires très intéressantes ils ne peuvent les traiter à la légère et demandent en conséquence l’ajournement de cette séance. » Le maire met au vote l’ajournement ou non de la réunion, sont pour :MM. Degrond, Lenoir, Minel, Pottier Lucien, Fouché, Decaris Marie, sont contre l’ajournement MM. Vallerand, Dangueuger, et Hottot maire.

Etat sanitaire de la Seine

Le maire donne lecture d’une lettre de M. Berteaux maire de Chatou, député et ministre de la Guerre relative aux plaintes émanant des communes riveraines de la Seine au sujet de l’état du fleuve. Le Conseil reconnaissant « ces plaintes fondées demande que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires pour assainir la Seine et assurer la salubrité de la Vallée. Les conseillers demandent en même temps la réglementation de la vitesse des canots automobiles qui produisent des remous tels que les berges sont endommagées et qui constituent un danger pour les petites embarcations. »

1905-19 novembre. Secours aux vieillards, infirmes et incurables

La loi du 14 juillet 1905 fait obligation d'attribuer une allocation aux vieillards, infirmes et incurables. La commune considère que le bureau de bienfaisance suffit à assurer les secours mais nomme cependant une commission de trois membres pour étudier la question.

Cette commission estimera le 11 février qu'une somme de 20 francs par mois est nécessaire pour vivre à Vernouillet. Nourriture 15 francs, Loyer 3 francs, Chauffage et entretien 2 francs.

Grande tension au sein du Conseil Municipal

MM. Degrond, Minel, Pottier Lucien, Decaris Marie, prie le maire de bien vouloir renseigner le Conseil sur les  questions suivantes :  (Extraits)

« Ou en est on avec le projet d’emprunts pour les chemins ?

A-t-on l’intention de rendre praticable le passage piétons rue de la Tournelle ?

S’occupe-t-on de la réparation des gouttières et de la toiture de l’église ?

A-t-on fait le nécessaire pour conserver les droits de Vernouillet au lavoir de l’Abyme ?

Que veut on faire de la plaque de la rue de la Tournelle déposée en mairie depuis un an ?

A-t-on fait quelque chose pour le dégrèvement des terrains sur Triel ?

Que fait on pour encourager la mutualité ? Ou en est la question de l’éclairage au gaz ? »

Bien sur le maire a des réponses pour chacun de ces sujets, toutes ne sont pas convaincantes, mais il semble qu’un vent de fronde se soit levé. L’inexpérience du nouveau maire Léon Hottot, élu probablement parce que « fils de son père » Augustin Hottot, semble exaspérer les anciens, cette liste de questions n’a été présentée en public que pour déstabiliser le maire car chacune d’elles aurait pu être traitée sans publicité, on peut la considérer comme une motion de défiance vis-à-vis du maire, et le résultat ne se fera pas attendre.

C'est aussi un affrontement local entre les partisans du « bloc des Gauches » et leurs adversaires politiques.

Ce type d'affrontement à l'échelon national conduira le chef du gouvernement Emile Combes à décider de la séparation des Eglises et de l'Etat, dont on mesurera les effets plus loin.

1906- 16 mars. La démission du maire et de son adjoint, suivie d’une élection mouvementée. Personne ne veut être maire, même ceux qui l'ont chassé !

A la suite de la démission de Louis Hottot maire et Georges Pottier son adjoint, le Conseil a été convoqué par M. Degrond premier conseiller municipal.

Présents : MM Degrond, Vallerand, Lenoir, Minel, Pottier Lucien, Decaris juste, Pottier Georges, Fouché, Dangueuger, Decaris Marie

Absents : Hottot Louis, Renon.

« La séance est ouverte sous la présidence de M. Degrond faisant fonction de maire qui a donné lecture des instructions de M. le Préfet en date du 9 mars l’invitant à convoquer le Conseil en vertu de l’article 79 de la loi du 5 avril 1884 à l’effet d’élire le Maire et l’Adjoint en remplacement de MM. Hottot, maire et Pottier Adjoint dont les démissions ont été acceptées à la date du 9 mars».

Après trois tours de scrutin ou aucune majorité n’est atteinte M. Pottier Georges ayant le plus de suffrages refuse la fonction de maire.

Le 27 mars on procède donc à une deuxième séance d’élection, après trois tours M. Decaris ayant obtenu le plus de voix refuse le poste, M. Degrond pose alors sa candidature mais n’ayant obtenu que quatre voix, refuse aussi le poste. A la troisième opération de vote M. Georges Pottier obtient 8 voix au premier tour et est élu Maire de Vernouillet et M. Degrond est élu Adjoint. M. Hottot restera conseiller municipal.

Il semble bien que M. Degrond et les conseillers qui ont poussé Louis Hottot à la démission n’aient pas réussi complètement leur coup puisque Georges Pottier démissionnaire reprend les rênes de la mairie.

1906 – 8 avril. Demandes de subventions ou d’augmentation de salaire

Le conseil refuse par un vote (4 contre 3 pour) une subvention de 150f pour l’organisation d’un festival, à la société « L’avant-garde de Vernouillet », association para-sportive qui prépare les jeunes gens physiquement à une conscription éventuelle. Certificat AUBIN

 Loi de séparation Eglise-Etat

 Une question qui divise le Conseil.

Utilisation du bâtiment communal servant de presbytère actuellement.

1907- février. La question posée au Conseil est de savoir si on continue de louer le bâtiment communal qui sert actuellement de presbytère ou si en le désaffectant on peut l’utiliser comme logement d’instituteur ou comme mairie. Cette question est traitée dans le chapitre école, elle n'est mentionnée ici que pour mieux faire comprendre l'antagonisme des clans au sein du conseil entre les partisans d'une cohabitation douce avec le clergé et les anticléricaux.

MM. Decaris Marie, Degrond, Minel, Pottier Lucien, demandent le vote à l’appel nominal. MM. Decaris Juste, Vallerand, Fouché, Dangueuger demandent le vote au scrutin secret. On retrouve déjà le clivage politique entre les deux camps. La location du presbytère à M. le curé est rejetée par 5 voix contre 5 et un bulletin blanc.

Finalement le maire, G. Pottier déclare « qu’il estime prématurée l’affectation du presbytère aux services municipaux et au logement de l’instituteur et qu’il n’est pas d’avis d’engager dès à présent la commune à opérer dans un délai donné, le transfert des services municipaux au presbytère ».  Il propose de louer le presbytère au desservant qui l’occupe actuellement, en réservant  la possibilité de  transformer le presbytère en mairie. 

Un deuxième vote donne un résultat neutre et le maire Georges Pottier pose alors la question suivante : logera-t-on, oui ou non, l’instituteur au presbytère ?

Au vote à l’appel nominal MM. Degrond, Vallerand, Lenoir, Pottier Lucien, Pottier Georges, Fouché, Decaris Marie disent OUI et MM. Decaris Juste, Dangueuger, Hottot répondent NON. C’est donc par 7 voix conte 3 qu’il est décidé de loger l’instituteur dans le bâtiment communal ayant servi comme presbytère. Il est accordé un délai d’un mois au Curé pour  quitter le presbytère.

1907- 11 août.

Installation de la mairie et du logement de l’instituteur à l’ancien presbytère.

Le 11 août, le maire expilque qu'il a fait exécuter un avant projet de construction de mairie et  de logement pour  l’instituteur dans l'ancien presbytère désaffecté.  Le Conseil considérant « que le projet de mairie nécessite une dépense élevée décide de s’en tenir pour le moment à l’installation du logement de l’instituteur et demande à avoir un devis des dépenses à effectuer». Plan à joindre ou photocopie

En corollaire à cette loi de séparation, c'est M. le curé qui vient demander la jouissance de l'église au maire!

M. le Curé de Vernouillet « demande la jouissance gratuite de l’église pour l’exercice du culte catholique romain». Le maire propose de passer un bail avec M. le curé conformément à la circulaire de M. le préfet, du 14 février 1907 « relative à l’attribution de la jouissance des édifices affectés à l’exercice du culte».

Un peu jusqu'au-boutiste M. Degrond demande que puisque l’église est un monument historique, on mette dans le bail une clause interdisant au locataire de faire payer un droit quelconque aux visiteurs du monument.   Cette clause est rejetée par 8 voix contre 2.

1907. Le calcul de la cote mobilière de la famille Hottot sert à un réglement de comptes. Mais le raisonnement vaut son pesant d'or.

Régularisation ou petite vengeance personnelle ? M. Marie Decaris dépose le projet de délibération suivant :

« Attendu que depuis plusieurs années M. Hottot propriétaire du château de Vernouillet, puis Mme Hottot sa veuve, ont obtenu sur leur contribution mobilière un dégrèvement considérable (750 frs environ) malgré l’avis contraire des répartiteurs».

Les contribuables de Vernouillet autres que M. Hottot ont donc depuis plusieurs années payé en plus de leur part, une somme égale à la réduction accordée à ce dernier, ce qui est injuste.

Le Conseil demande que la réduction de cote mobilière faite chaque année à Mme Hottot soit très sérieusement étudiée. Que si elle est reconnue infondée ce qui semble établi par l’avis des répartiteurs, elle soit rejetée une fois pour toute. 

1908 – 16 février. Démission du maire Georges Pottier

La guérilla qui règne au sein du Conseil continue à la suite d'une réclamation de M. Charles Bonhomme, peut être un peu conseillé, au sujet d’une concession donnée dans une allée du cimetière.

Le Maire donne lecture d’une réclamation de M. Bonhomme au sujet d’une concession qui a été délivrée dans l’allée en bordure de laquelle se trouve la sienne. Sur observation de M. Minel relative à cette réclamation, M. Pottier, maire, déclare la séance terminée et donne sa démission.

 Le 22 mars la réclamation de M. Bonhomme pose question :

« Le Maire a-t-il le droit sans l’avis du conseil municipal de modifier le plan du cimetière approuvé par le préfet le 12 septembre 1887 ? Il est bien évident que c’est non.

M. Pottier s’est cru autoriser à le faire par ce qu’un de ces prédécesseurs l’avait fait dans une allée inutilisée. Le conseil regrette que M. Pottier ne se soit pas conformé au plan et est vendu une concession et permis une inhumation dans une allée. Le conseil décide que M. Pottier qui a agi seul soit aussi le seul mis en cause dans l’instance introduite par M. Bonhomme»

Le 5 juillet, certainement à la suite de discussions houleuses  le clan Pottier: Dangueuger, Hannière, Renon, Brière, Vallerand, Georges Pottier, Jules Decaris demande « l’annulation de la délibération précédente et renouvelle sa confiance à M. Pottier.

MM. Degrond, Minel, Marie Decaris, Derain et Bourdillon demandent « que les délibérations des 22 mars et 26 juin soient rendues exécutoires. Puis ils se retirent et se mêlent à l’auditoire afin de ne pas prendre part au vote. » La proposition d’annulation est donc adoptée par les six conseillers restants. M. Pottier n'est donc plus seul responsable mais c'est la commune qui devra répondre à l'instance engagée par M. Bonhomme. Le plus triste est qu'il aura perdu son titre de maire de cette façon, il va le retrouver très vite mais pour combien de temps?

1908 – 29 mars. Remplacement du maire

M. Degrond est élu maire au 2ème tour de scrutin et M. Marie Decaris est élu adjoint.

1908 – 17 mai Nouvelles élections municipales

A la suite des opérations de vote des 3 et 10 mai, ont été déclarés conseillers municipaux :

Mrs Pottier Georges, Degrond Jules, Minel Louis, Decaris Juste, Vallerand Isidore fils, Decaris Marie, Dangueuger Augustin, Brière Gustave, Renon Gustave, Hannières Hyppolite, Derain Henri, Bourdillon Eugène.

M. Pottier Lucien, Georges est élu Maire au premier tour, M. Dangueuger Augustin est élu adjoint.

1908 – 19 novembre. Travail des cantonniers

Le conseil estime « que les cantonniers ne sont pas assez assidus dans leur travail et invitent l’Adjoint à veiller au bon accomplissement de leurs tâches». Assez curieusement c'est en embauchant  un cantonnier auxiliaire que l'on tente de résoudre le problème, à moins qu'il ne soit là pour surveiller les deux premiers!

Le 28 mai 1911, le  Conseil fixe les horaires de travail des cantonniers de 6 à 11 heures et de 1 à 6 heures du soir du 1er mars au 30 septembre, de 7 à 11 heures et de Midi à 5 heures du soir du 1er octobre au 1er mars. 10 heures par jour en été et 9 en hiver sur 6 jours, on comprend mieux l'attitude du cantonnier qui se repose sur le manche de sa pelle.

1908 – 29 novembre. Une famille dans la misère

Le maire fait part d’une demande de Mme Métayer  coquetière à Vernouillet. Cette personne « demande que son fils Métayer André Clément de la classe 1907 incorporé depuis octobre soit reconnu soutien indispensable de famille, afin de recevoir l’allocation journalière de 0,75frs accordée en vertu de la loi du 21 mars 1905. Elle expose qu’elle a dix enfants vivants dont quatre en bas âge, que ses deux filles aînées, l’une veuve, l’autre célibataire ont-elles mêmes chacune un enfant, que son mari vit séparé d’elle et ne lui vient pas en aide, qu’elle n’a d’autres ressources que sa profession de coquetière, ressources qui sont bien peu élevées. Le Conseil prend sa demande en considération et prie le Conseil Départemental de bien vouloir admettre son fils comme soutien indispensable de famille, en spécifiant bien qu’il conviendra que l’allocation soit versée à Mme Métayer elle-même et non à son mari. »

Voilà une description des conditions sociales dans lesquelles une  partie de la population de condition modeste vit dans le village à cette époque. Famille très nombreuse,  jeunes filles mères… et des hommes qui oublient leurs responsabilités, d’où la grande sagesse du maire qui ne veut pas que l’allocation soit versée au mari.

1908- 19 décembre. Une instabilité chronique

Séance extraordinaire de Conseil. Démission du maire et d’une partie du Conseil.

Etaient présents : MM. Degrond, Minel, Vallerand, Decaris Marie, Hannière, Derain, Bourdillon, Decaris Juste. Absents MM. Pottier, maire et Dangueuger, adjoint, et Brière et Renon, démissionnaires

« M. Degrond 1er Conseiller municipal dans l’ordre du tableau prend la présidence et donne connaissance de l’acceptation par M. le préfet de la démission de conseillers municipaux et de MM. Pottier, maire et Dangueuger, adjoint ; ainsi que de l’arrêté le chargeant d’assurer le service de la mairie et de convoquer les électeurs pour le 10 janvier 1909 afin de compléter le conseil municipal et procéder à la nomination d’un maire et d’un adjoint. »

Il semble bien que le clan Degrond prenne un avantage définitif et que les quelques affrontements portés à notre connaissance, et certainement beaucoup d’autres, ont fini par user l’équipe en place.

1909 – 10 janvier. Séance sous la présidence de M. Degrond 1er Conseiller

Mort d’un conseiller

Le président déclare «  la mort soudaine et prématurée de Jules Decaris nous prive d’un collègue aimable et courtois, tolérant et sympathique à tous. Membre de notre assemblée depuis 1892 époque ou il avait succédé à son père conseiller lui aussi pendant 18 ans, » le Conseil salue sa mémoire et transmet à sa famille ses condoléances sincères et émues.

Commerces

Les bouchers, charcutiers, et le forgeron

Le maire a reçu trois propositions : MM. Martin de Poissy, Vandescal de Triel et Demy de Meulan.pour deux visites inopinées mensuelles des boucheries et charcuteries. M. Demy sera choisi comme vétérinaire inspecteur sanitaire de la commune pour les années 1909, 1910,1911.Une entente a été trouvée entre les bouchers et les charcutiers pour financer le traitement du vétérinaire pour l’année 1909. M. Siméon donnera 30f,  M. Labouvette 22f, M. Guillot 12f, M. Zacon 3f, M. Dappe 3f. Au-delà des chiffres il est intéressant de constater qu’il y a cinq bouchers, charcutiers à Vernouillet.

Rulleau, forgeron à Vernouillet demande le paiement de son mémoire à la commune

1908 – 21 janvier. Elections des conseillers, du maire et de l’adjoint.

Les membres du Conseil municipal proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote du 17 janvier sont les suivants : Degrond Jules, Minel Louis, Vallerand Isidore fils, Decaris Marie, Brière Gustave, Renon Gustave, Hannière Hyppolite, Derain Henri, Bourdillon Eugène et trois nouveaux Lorée Louis, Pillot-Beauretor Henri et Poitou Charles.

Est élu maire M. Decaris Marie avec 7 voix contre 5 à M. Degrond qui n’était pas candidat! M. Minel Louis est élu adjoint. Le clan Degrond reprend les commandes avec le cumul des postes de maire, d’adjoint et de 1er conseiller avec M. Degrond, jusqu’à quand ? Cette cascade de démissions-élections, même si on en connaît les causes partisanes, n’est pas le signe d'un fonctionnement optimum du conseil municipal

Nettoyage des rues, arrêté municipal du 11 juillet 1857

« Les rues devront être tenues constamment en état de propreté, à cet effet les habitants feront, la veille au moins de chaque dimanche et fête, balayer et arracher les herbes devant les propriétés. En cas de négligence le balayage et le désherbage seront effectués à leurs frais par le soin de l’autorité sans préjudice de l’amende encourue».

De 1906 à 1909  sous le ministère de Clémenceau, les lois sociales se sont mises en place pour apporter une amélioration de niveau de vie

Lois sociales qui permettent de prendre des assurances, d'être affilier au secours mutuel, de définir l'assistance à apporter aux personnes âgées.

1909 – 30 mai. Assurances et couvertures des risques pour les sapeurs pompiers

La commune considère que les sapeurs pompiers de Vernouillet adhérents à l'Union départementale des sapeurs pompiers de Seine et Oise, sont de fait couverts en cas d'accidents, elle décide donc de réaffecter les fonds votés pour acheter des pantalons neufs aux hommes qui auront renouvelé leur engagement en 1909. Trois ans plus tard l'Etat allouera une subvention pour les sapeurs pompiers afin de leur constituer des pensions viagères en cas de blessures, accidents graves entraînant incapacité de travail absolue ou partielle, ou à leurs veuves et orphelins en cas de décès.  

Assurance des employés communaux

La protection sociale est maintenant bien établie et les communes doivent aussi appliquer les lois. M. le maire a fait établir une police pour assurer les employés communaux à la « Prévoyance, » rue de Londres à Paris pour les accidents de toutes natures.

1909 – 2 août. Assistance aux vieillards

Le maire se fait taper sur les doigts et est accusé de laxisme par le préfet . 

Lettre du préfet sur les modalités de surveillance de l'assistance aux vieillards.

« M. le maire, à la suite de sa récente inspection dans votre commune l’agent chargé du contrôle sur place des services d’assistance aux vieillards a appelé mon attention sur plusieurs cas.

Mme Salmon a trois enfants qui devraient l’aider, Alexandre cuisinier à Vanves, Alfred cuisinier à Grenelle, et une fille Mme Tackoen concierge à Paris. Après renseignements, Alexandre enverrait 10f à sa mère, Mme Tackoen aussi et paye son loyer et Alfred peut servir à sa mère une rente de 10f puisqu’il gagne 7 francs par jour. Mais ces ressources ne sont pas déduites du montant de l’allocation consentie à leur mère qui d’ailleurs ne les a pas prévenus. Il s’ensuit que Mme Salmon touche environ 30 francs par mois de ses enfants plus son loyer, il convient donc de la rayer des assistés  de votre commune.

Mme Veuve Churlet a un fils célibataire qui pourrait l’aider Mme Guyard a une fille séparée de son mari qui ne peut rien pour elle mais son fils Victor garde barrière et ses deux autres filles Georgette et Blanche lui doivent assistance

M. Dutertre Pierre a un fils qui doit contribuer dans le secours qui lui est accordé.

J’invite le Conseil municipal à prendre toutes mesures pour réaliser les modifications que je juge nécessaires. »

Le 10 octobre le maire fera part au conseil des démarches qu’il a accomplies qui ont toutes abouties pour donner ainsi satisfaction à M. le préfet.

Voilà un exemple de la rigueur avec laquelle les préfets exercent le contrôle de la bonne application des lois par les élus municipaux. Pourtant en 1908, le conseil avait pris une délibération pour exercer un recours contre les enfants Salmon dans le but d’aider leur mère, ce recours est certainement resté sans effet, ce qui a déclenché cette action du préfet.

1910 – 13 février. Victimes des inondations

Le préfet demande qu'une commission de répartition des secours aux victimes des inondations soient mise en place rapidement. Cette commission sera présidée par le maire Marie Michel Decaris assisté de MM. Lorée et Bourdillon comme conseillers municipaux et MM. Pottier Lucien et Daniel répartiteurs.

1910 – 13 mars. Les gadoues utilisées comme engrais à Vernouillet

M. le maire donne lecture d’un projet d’arrêté préfectoral relatif « au déchargement, au transport et au triage des gadoues qui peuvent être expédiées par bateaux sur les territoires de Triel, Vernouillet, Verneuil et Vaux».  La commune estime que cette mesure laisse aux cultivateurs des facilités suffisantes pour l’emploi des gadoues comme engrais, elle souhaite son application à toute la partie du territoire de Triel située sur la rive gauche de la Seine et le déchargement de gadoues en gare de Verneuil-Vernouillet. Seul M. Hannière vote contre.

1910 – 9 octobre.  « Les Classificateurs  des impôts»

Le préfet demande qu'il soit procédé à l’évaluation des propriétés non bâties, en vertu de l’article 3 de la loi de finances du 31 octobre 1907. Il prie le conseil de désigner 10 classificateurs titulaires dont 6 dans la localité et 4 forains (en fait des villes voisines et non pas des gens du voyage! ) et 10 suppléants dont 6 locaux et 4 forains.

Les 6 locaux titulaires sont MM. Lorée, Lenoir, Dangueuger, Martin, Dubus, Bonhomme, les quatres forains titulaires sont MM. Martin de Médan, Jourdain de Verneuil, Fouché de Chapet et Tréheux de Triel.

Bien que cette loi ait été déposée par Joseph Caillaux en 1907 c’est la première fois que l’on en voit une application à Vernouillet, mais la partie de cette loi de finances ou est inscrite aussi l’établissement d’un impôt sur le revenu ne sera adoptée par le Sénat que cinq ans plus tard et promulguée le 15 juillet 1914, en pleine guerre.

1910 – 6 novembre. Les gendarmes se mettent au chaud pour l’hiver

Le conseil décide « de fournir 100kg de charbon à la brigade de gendarmerie d’Ecquevilly pour l’hiver 1910-1911, demande l’établissement d’un poste téléphonique pour cette brigade et s’engage à payer sa part contributive avec les communes d’Ecquevilly, Orgeval, Flins, et Verneuil sur Seine ». Ce qui est intéressant à noter, c’est que nous avons quitté le découpage qui prévalait depuis l’instauration de la garde nationale cantonale basée à Triel pour un nouveau regroupement de communes.

1911 – 19 février. Le poblème des déchets pose déjà problème

La boyauderie des Mureaux serait la ruine assurée de toute la villégiature

« Le Conseil considérant qu’il parait résulter d’une délibération du Conseil municipal des Mureaux qu’une boyauderie a été autorisée dans le bois de Verneuil par suite de déclaration erronnée qui favorise son installation, que cette boyauderie serait la ruine de la villégiature et peut être la cause d’épidémies, émet le vœu que l’établissement de la boyauderie projetée ne soit pas autorisé». S'agit-il de la concrétisation de la proposition qui date de 1860 ou d'un autre projet, de toutes façons il n'est pas le bienvenu, par contre on envisage de réglementer le ramassage des ordures ménagères.

Projet de ramassage des ordures ménagères

M. Pillot, conseiller municipal propose un projet d’enlèvement des ordures ménagères, le 1er et 3ème dimanche de chaque mois. « Le concessionnaire devra passer dans toutes les rues de l’agglomération principale et les habitants devront déposer les ordures dans des boîtes devant leur porte». Ces boîtes et ce système de ramassage ont été imaginées par le préfet de la Seine Eugène Poubelle en fonction entre 1883 et 1896, il aura donc fallu quelques années pour que l’idée soit mise en application à la campagne.

Application de lois  votées

par le ministère du travail créé par Clémenceau

1911 – 30 mars. La retraite ouvrière et paysanne

« M. le maire donne lecture des circulaires du 15 et 27 mars 1911 de M. le préfet, relatives aux retraites ouvrières et paysannes et incite l’assemblée à désigner pour faire partie de la commission chargée de dresser la liste des assurés :

1- un patron : M. Bourdillon Eugène  avec comme supléant M. Godet Auguste

2 - un salarié : M. Blanchard Léon avec comme suppléant M. Frichot Emile »

Cette mise en application d'une loi ouvrant droit aux retraites est donc faite sous le contrôle des mairies et pas encore par la déclaration des employeurs.

1911 – 28 mai. Les Vernolitains à l’honneur

Le conseil adresse ses plus vives félicitations aux présidents et aux membres actifs de la société des sapeurs pompiers et de la société de gymnastique « L’avant-garde » pour les brillants résultats qu’ils ont obtenus dans les  concours auxquels ils ont pris part en 1911.

1912- 25 février. La commune souhaite un meilleur contrôle des contributions directes

A la période ou M. le Contrôleur des contributions directes vient faire sa tournée, en mai ou juin, bon nombre de villégiateurs  ne sont pas encore arrivés sur la commune.  L'établissement du rôle des patentes en ce qui concerne les locations de maisons meublées ne reposent donc que sur des prévisions et donnent lieu tous les ans à des réclamations. La commune demande donc que la tournée soit faite en septembre/octobre au lieu de mai/juin.

1912- 17 mars. Souscription nationale pour l’achat d’aéroplanes pour l’armée.

M. le maire donne connaissance d’une lettre du préfet en date du 7 mars « invitant la commune à participer à la souscription nationale ouverte dans le but de doter l’armée d’aéroplanes. Le conseil, considérant que le devoir de tous les français est de contribuer dans la mesure de ses forces à l’accroissement et à l’amélioration de la défense nationale, vote une somme de 50 francs destinée à l’achat d’aéroplanes militaires et, comptant sur le patriotisme des habitants, décide qu’une souscription publique sera ouverte».

1912- 12 mai. Elections municipales

Les membres du conseil municipal proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote des 5 et 12 mai et installés ce jour sont les suivants :

MM. Pottier Lucien cultivateur, Lorée Louis cultivateur, Goulé Athanase instituteur retraité, Lenoir Désiré négociant, Pillot-Beauretour Henri employé, Pottier Georges cultivateur, Vallerand Isidore cultivateur, Brière Gustave cultivateur, Bourdillon Eugène entrepreneur de maçonnerie, Minel Louis cultivateur, Poitou Charles propriétaire, Decaris Marie instituteur retraité. M. Goulé malade est absent.

M. Decaris est élu maire avec 7 voix sur 11 et M. Bourdillon adjoint avec 7 voix sur 11.

Sont ensuite nommés les délégués dans les commissions :

Commission d’hygiène : MM. Labrousse, Lermont, Clédat, Pottier G., Brisson, Lenoir

Commission agricole : M. Dangueuger,

Commission des finances : MM. Lorée, Goulé, Pillot

Commission des chemins et cimetière : MM. Pottier L., Brière, Minel, Lorée

Commission du gaz : MM. Poitou, Lorée, Goulé

Commission des fêtes : MM. Vallerand, Pottier L., Potou

Commission scolaire : Godet, Minel, Vallet, Hannière

Commission d’étude  : Lorée, Pottier L, Lenoir, Minel.

1912- 28 juillet. Nouvelles attributions des maires

Le maire donne lecture de l’article 74 de la loi du 13 juillet 1911 et de la circulaire du Conseiller d’Etat, directeur de la comptabilité publique en date du 26 avril 1912 relative « à la délivrance des certificats de vie exigés par le Trésor pour le paiement des pensions civiles et militaires, des indemnités viagères, des traitement de la légion d’honneur et de la médaille militaire s’élevant au maximum de 2400 f par an.

La délivrance de ces certificats par le maire constituera une amélioration pour les intéressés et évitera une course assez longue à des gens qui pour la plupart ne sont plus très en jambes(sic)». Ce qui nous laisse supposer que ces certificats de vie  ne pouvaient être obtenus au mieux au chef lieu de canton et vraisemblablement surtout en préfecture

1912 – 18 août. Enquête d’Etat auprès des communes sur les modifications à apporter à la loi régissant les municipalités. (Extraits)

Questions générales

  1. le Conseil est il d’avis qu’avec le développement des mœurs et de l’éducation publique la commune puisse être émancipée de la tutelle administrative ? Vernouillet répondra seulement dans certains cas.
  2. Les décisions municipales doivent elles être appliquées sans approbation de l’autorité supérieure ? réponse : le pouvoir électif local est exposé à faire des choses erronées ou même illégales, il est donc bon que ses actes soient soumis à l’approbation de personnes ayant des aptitudes spéciales.
  3. Y a-t-il lieu d’instituer une voie de recours des citoyens contre les décisions du conseil municipal, si oui ce recours doit-il être adressé au chef lieu de département ou à Paris ? le recours doit être porté au chef lieu de département avec possibilité d’appel à Paris dans certains cas douteux.

Questions diverses

  1. Faut-il que l’élection du CM ait lieu comme précédemment au scrutin de liste majoritaire ou bien appliquer la répartition proportionnelle ? l’élection doit rester au scrutin de liste majoritaire, et en aucun cas suivant le principe vague et trop compliqué de la RP ( répartition proportionnelle)
  2. Faut-il augmenter le nombre de conseillers municipaux ? non il est suffisant
  3. Pour de grandes agglomérations faut-il sectionner en plusieurs parties (arrondissements) ? chaque lieu de scrutin doit couvrir un secteur de plus de 50 électeurs.
  4. Pour créer une commune nouvelle ou en modifier le territoire ou le changer de dénomination, la décision du CM doit-elle être soumise au Conseil Général,au préfet, aux ministres concernés ou à la chambre des députés ? par les habitants en référendum.
  5. Faut-il que les répartiteurs (impôts) soient directement élus par le CM alors qu’aujourd’hui c’est l’administration qui les nomme sur une liste présentée par le CM ? la méthode actuelle est satisfaisante.
  6. Les budgets impositions ou taxes doivent-ils dispensés de toutes approbation des fonctionnaires de l’Etat ? non les conseillers municipaux ne sont pas des comptables

Attributions

  1. faut-il augmenter le nombre d’adjoints? oui mais il faut leur donner des attributions bien déterminées
  2. convient-il d’allouer aux maires, adjoints ou conseillers une indemnité pour les dépenses faites dans l’exercice de leurs fonctions ? oui ces dépenses doivent donner lieu à remboursement.

Cet exercice a donné lieu à de très longs débats entre les différents partis politiques  au sein de la chambre des députés, en particulier sur le mode de représentativité par liste majoritaire ou avec la fameuse RP. En effet la Représentation Proportionnelle a divisé le monde politique sous le ministère d'Aristide Briand. Mais nos édiles se sont montrés très sages dans leurs revendications et se sortent très bien d’un questionnaire qui comportait quelques pièges.

1912 – 17 novembre

Social. Retraite ouvrière obligatoire pour les employés communaux

M. le Ministre de l’Intérieur du 12 août indique dans sa circulaire du 12 août « que les municipalités sont tenues d’imposer aux salariés des communes par voie de règlement général l’obligation de se conformer à la loi du 5 avril 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes, et notamment de subir le précompte (prélèvement) sur les traitements et salaires ». Le Conseil décide que les ouvriers et employés engagés à l’avenir pour le compte de la commune devront se soumettre à la loi. La seule acceptation de leur emploi vaudra consentement formel de leur part à subir sur leur salaire ou traitement le prélèvement prévu par la loi. Doc photoJPP

En 1913 le ministère Barthou, soutenu par le président Poincaré augmente la durée du service militaire d'un an, les effectifs sont en effet plus faible en France qu'en Allemagne.

1913 – 6 avril Restauration de l’ancienne mairie      photo plan Poisot

L’architecte M. Poisot rapporte que « M. Berthelot soumissionnaire des lots de charpente et menuiserie ne remplit pas ses engagements, le chantier est arrêté depuis cinq semaines.»Le conseil approuve la résiliation de son contrat. Plan et photos

1913 – 26 juin. Construction d’un échafaudage d’entraînement pour les pompiers

Le conseil après avoir entendu M. Blanchard, lieutenant de la subdivision des sapeurs pompiers  sur la nécessité d’élever un échafaudage pour les exercices,« décide la construction du modèle n° 3 du catalogue Pasdeloup au prix de 550 francs. Le conseil attribue  ces travaux à M. Leguay, entrepreneur de serrurerie à Vernouillet, l’échafaudage sera élevé sur la place de l’église»

1914 – 2 août. C’est la guerre,

Le 1er août la mobilisation générale est décrétée, le 3 août l’Allemagne déclare la guerre à la France. La majorité des français ne s’attendait pas à la guerre et on le voit très bien à Vernouillet la population n’est pas préparée à la guerre, la recherche de l’eau et la construction d’école sont les seules préoccupations des élus et des habitants.

L’an 1914, le 2 août à six heures du soir le Conseil Municipal est convoqué d’urgence par Michel Decaris, le maire à cause de l’ordre de mobilisation générale pour donner son avis sur les mesures à prendre pour assurer le logement des troupes, l’exécution des réquisitions, ainsi que le maintien de l’ordre et de la tranquillité publique.(voir chapitre guerre de 14)

1914 – 13 décembre. Une famille éprouvée

Le Conseil sur proposition du maire ; « considérant que le sieur Raoul Fernand Steadmann âgé de 25 ans est mobilisé, que sa femme née Blanchard est décédée, laissant un enfant né le 22 juillet 1914 sans ressources à sa grand-mère dont le mari est aussi mobilisé » ; demande à M. le préfet de lui attribuer un secours sur les fonds du Département en plus des secours déjà attribués.

1915-1916 Aide à l’agriculture

Le conseil vote une subvention au Comité de l’aide immédiate aux agriculteurs des régions dévastées pour la reconstruction du matériel agricole. En 1916, la commune constitue un comité d’action agricole chargé d’organiser d’une façon générale le travail agricole. Le Conseil choisit MM. Dangueuger Sylvère, Bouffard Victor et Pottier Alfred tous cultivateurs pour constituer ce comité avec les conseillers municipaux.

1916 – 21 mai. Commissariat de Poissy, lettre du commissaire

Poissy le 1er mai 1916

« A l’exemple judicieux de mes collègues de Mantes, Montmorency, Maisons Laffitte, Pontoise etc… j’ai sollicité de M. le Préfet de Seine et Oise, l’extension de ma juridiction sur le territoire des communes du canton. L’application de cette mesure très utile à l’heure actuelle sera subordonnée à votre décision et je ne doute pas que vous en reconnaissiez toute l’opportunité. Mes tournées dans votre commune seront fréquentes et je m’appliquerais à remplir mes fonctions au mieux des intérêts de votre population laborieuse au point  de vue police générale, police judiciaire, police municipale et rurale.

J’ai donc l’honneur de vous soumettre ma demande en espérant que vous voudrez bien lui réserver un accueil favorable en raison du petit sacrifice que je réclame de votre commune. Veuillez agréer, Monsieur le Maire, Messieurs les conseillers municipaux, l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués. Le Commissaire de police : René Danzon »

Le conseil municipal accueille favorablement cette demande et décide d’une allocation annuelle de 100 francs à partir du 1er juin 1916. Il semble bien que ce soit à partir de cette date, que Vernouillet dépende de Poissy en matière de  police, ce qui étonnant c'est la façon dont les choses sont présentées. Il n'y a pas de loi ou de règlement qui impose à Vernouillet d'être sous la dépendance de Poissy, au contraire c'est sur proposition du commissaire qu'un contrat s'établit entre les deux villes.

Subvention aux associations caritatives

Le conseil décide d’inscrire au budget une somme de 5frs pour chacune des œuvres suivantes :  œuvre d’assistance aux mutilés des armées de terre et de mer, la cocarde du souvenir, œuvre des Pupilles de l’école publique du département, union des mutilés et réformés militaires du canton, assistance aux militaires tuberculeux de la guerre (gazés)

1916 – 18 novembre. Terres en friches ou abandonnées réquisitionables

La circulaire préfectorale relative aux terres abandonnées. La commune estime que les terres abandonnées sont peu nombreuses et par petites parcelles. Elles ne se prêtent pas à la culture à la culture à l’aide de tracteurs mécaniques. « il ne serait pas justifiable de les réquisitionner, d’autre part les cultivateurs qui restent ici sont des gens âgés qui ne peuvent accroîtrent leur exploitation faute de bras» Le Conseil regrette qu’il ne soit pas possible de mettre en culture les terres abandonnées de Vernouillet.

1916 – 31 décembre.  Le « Bouilleur de cru »

M. le maire a donné son accord à M. Duffaut, receveur ambulant des contributions directes, sur l’emplacement de l’atelier public de distillation à Brezolles. Les vernolitains ont peut être besoin de se réchauffer un peu le 31 décembre.

1917- 20 mars. Deux ministres distribuent des plants de pommes de terre à Vernouillet

Le maire donne lecture d’une circulaire de MM. Les ministres de l’agriculture et du ravitaillement concernant « la fourniture aux communes de semences de pommes de terre. Le conseil décide que les cultivateurs formulent leurs demandes à la mairie.  MM. Lenoir, Pottier Louis, Bouffard, et Dangueuger assisteront le maire lors de la réception des semences en gare de Vernouillet et pour la répartition aux cultivateurs.

Les agriculteurs ayant fait connaître leurs besoins, M. le Ministre « est prié d’attribuer une quantité totale de 100 quintaux 45 de semences de pommes de terre livrable en gare de Vernouillet. De l’avis des agriculteurs compétents la commune demande que les plants viennent de Bretagne ou du Finistère de préférence». Le Conseil s’engage à rembourser au service du ravitaillement, après la prochaine récolte, soit en nature (pommes de terre) soit en rémunération la valeur des semences cédées à la commune.

Le 24 juin le Conseil décide que sur les 50,98 quintaux livrés le 16 mai, il sera remboursé 42 quintaux en nature le reste en numéraire soit 256 francs.

Pas de chance, le 29 septembre le préfet fait savoir au conseil que la circulaire autorisant le remboursement en nature ne s’applique qu’aux régions pauvres et pas à la Seine et Oise. La commune est donc contrainte de payer la somme de 1453 francs pour rembourser l’Etat et condamnée à manger des pommes de terre à toutes les sauces !

1918 – 5 mai. Réfugiés et rapatriés

Il faut aussi établir l’état des immeubles et locaux susceptibles d’être réquisitionnés pour le relogement et l’installation de réfugiés et rapatriés. MM. Minel et Lorée sont désignés pour ce travail.

Les allocations pour familles nombreuses

M. le maire donne lecture de la loi du 14 juillet 1912 « par laquelle le taux de l’allocation est arrêté par le conseil municipal de chaque commune sous réserve d’approbation du Conseil Général et du Ministère de l’ Intérieur». Il ne peut être inférieur à 60 francs ni supérieur à 90 francs. Le conseil le fixera à 72 francs.

1918 – 30 juillet. La mairie dans la salle à manger

Le Conseil décide « l’installation provisoire de la classe enfantine dans la salle de la mairie, la nouvelle maîtresse sera logée dans l’immeuble Cognet et prie M. l’inspecteur d’Académie de bien vouloir déléguer une maîtresse pour le 16 septembre prochain. La commune se réserve la salle à manger de la maison Cognet pour servir de salle de mairie». plan

L'armistice est signée le 11 novembre 1918

Très curieusement on ne trouve aucune délibération ou manifestation concernant la fin des hostilités, mais on se doute bien que l'événement a dû être fêté

1919 – 21 septembre. Monument aux morts de la guerre

Le Conseil, vote une somme de 5000 francs pour ériger un monument en l’honneur et en souvenir des soldats morts pour la France. Une souscription publique est ouverte pour compléter cette somme . Son inauguration aura lieu le 27 novembre1921.

1919 – 10 décembre. Elections municipales, Changement de municipalité

Il n'y a eu pas d'élections pendant la période de la guerre.

Le 10 décembre les membres du Conseil municipal proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote des 30 novembre et 7 décembre se sont réunis dans la salle d’école des garçons. Ont été installés conseillers municipaux :

Labrousse Pierre, pharmacien - Pottier Georges, propriétaire – Trembleau Eugène, propriétaire – Rulleau Paul, employé – Oudry Robert, agent de location – Gandon Victor, cultivateur – Neveux Odile, banquier – Pottier Louis, employé – Dappe Narcisse, cultivateur – Dutertre Désiré, cultivateur, Pottier Alexandre, employé.

Georges Pottier est élu maire en remplacement de Marie Decaris qui aura exercé la fonction pendant dix ans, il n’y a pas eu d’élections pendant la période la guerre. Et l’on peut ajouter que les familles Pottier qui avaientt été évincées en 1908 prennent  une éclatante revanche avec l’élection de trois de leurs membres, dont le maire. M. Labrousse est élu adjoint.

1919 . L'affaire Martin

« La municipalité n’ayant pas cru devoir accueillir favorablement une demande de traitement annuel de 1800 francs pour le secrétariat de la mairie et du bureau de bienfaisance, je vous informe que je désire quitter ces fonctions». C'est ainsi que commence l'affaire avec cette démission du secrétaire de mairie-instituteur.

Pour le remplacer au secrétariat on désigne M. Mercier actuellement garde champêtre et pour travailler en même temps comme appariteur.

Mais dès que le changement de municipalité est officiel la nouvelle équipe défait ce que l’ancienne avait mis en place.

 Le nouveau maire, Georges Pottier, demande que M. Martin instituteur-secrétaire de mairie et glorieux mutilé de guerre reprenne son poste avec un traitement de 1800 francs annuels, somme qui avait été refusée  et avait entraîné sa démission.

«M. Bourdillon (ex adjoint)  fait alors une intervention remarquée :

  1. «Pourquoi le maire a-t-il porté à l’ordre du jour une question qu’il a résolue deux heures après sa nomination ?
  2. Pourquoi le maire s’autorise-t-il à renvoyer M. Mercier au nom du Conseil sans y être autorisé par celui-ci ?
  3. Quelles raisons M. le maire invoque-t-il pour la suppression de l’appariteur ?

Croyez vous que la suppression du secrétaire appariteur, disponible 4h par jour pour le public et le reste de la journée employé à la police dans la commune sera bien vu des contribuables quand il n’auront plus la mairie ouverte qu’une heure par jour (après l’école) ?

Croyez vous que le poste d’instituteur à Vernouillet n’est pas assez chargé sans y ajouter celui de secrétaire de mairie nécessitant cinq heures de travail par jour ? Qui souffrira de ce surcroît de travail, l’instruction des enfants ou l’expédition des affaires communales ? ». M. Bourdillon propose de rejeter la proposition de M. le maire.

M. Rulleau propose alors de confirmer M. Martin dans son rôle de secrétaire de mairie, de redonner à M. Mercier la place de garde champêtre qu’il occupait auparavant, enfin de prier le préfet d’obtenir le déplacement de M. Houllier le garde champêtre en poste.

Cette proposition est adoptée par neuf voix contre deux. Mais le moins que l’on puisse dire est que M. Bourdillon s’est bien battu et que les arguments qu’il a employés sont empreints d’un sérieux bon sens. Le maire sera cependant obligé de fournir des justifications à ce remue ménage, le préfet ne l'ayant pas beaucoup apprécié.

En janvier 1920,

Poincaré est remplacé par Paul Deschanel à la présidence de la République

Entre 1919 et 1939, le parti radical va arbitrer la politique française, tantôt aile droite d'une coalition de gauche, tantôt aile gauche d'une coalition de de droite. En 1919 les ouvriers ont obtenus la journée de 8 heures.

1920 - 8 février. M. Bourdillon continue d’aller au charbon !

M. Bourdillon proteste contre une décision du maire, « qui contrairement aux instructions préfectorales, attribue du charbon aux employés du Chemin de Fer alors qu’ils en touchent par ailleurs environ 1800 à 2000 Kg par an »

La réponse du maire ne se fait pas attendre : « L’agent des Chemins de fer dont il s’agit est M. Jouanneau qui avait fait sa demande à l’économat le 17 avril 1919, or le charbon n’a pas été livré à temps et cette famille de huit membres n’avait  plus que quelques morceaux de bois à brûler. Elle se trouvait dans une telle détresse que M. Loncle, marchand de charbon de la rue Chaude, lui en a prêté 100 kg. Ensuite M. Jouanneau a bien reçu sa commande à l’économat mais  300 kg et non pas  900kg comme le prétend M. Bourdillon.

Je tiens à dire que je représente au Conseil les agents du Chemin de Fer dans la même proportion que les autres habitants du pays. »

Au-delà de la querelle d’opposants politiques et de la sécheresse de ton du maire, il faut retenir de cette histoire, que la pénurie et le rationnement encadré par les commandes aux économats sont toujours soumises à l’approbation préfectorale. Enfin on peut mesurer la jalousie envers la nouvelle « caste » que constitue les employés du Chemin de Fer qui disposent évidemment des mêmes droits que les « anciens » du village et bénéficient par ailleurs de salaires réguliers et d’avantages que n’ont pas les paysans du cru. C’est aussi après la guerre un moment ou la vie est chère. Le maire fait remarquer que malgré sa demande les deux boulangers de la localité se refusent de vendre le pain moins cher.

Et les cheminots continuent d'être accusés de tous les maux

Le 15 août 1920, MM. Oudry et Rulleau font la proposition suivante :

« Considérant que la crise du logement sévit à Vernouillet comme partout ailleurs, qu’elle est particulièrement grande du fait de l’établissement sur les territoires de Verneuil et de Vernouillet d’une gare de triage nécessitant un nombreux personnel, que ce personnel qui augmente continuellement trouve difficilement à se loger et souvent dans des conditions d’hygiène défectueuses, qu’en outre la population normale (sic) subit le contrecoup de ce surpeuplement ; demandent que l’administration des Chemins de Fer de l’Ouest-Etat soit invitée à se préoccuper du logement de ses employés et à étudier la construction d’habitations destinées à son personnel». Le conseil désigne MM. Pottier Louis, Oudry et Rulleau pour présenter ces doléances à la Compagnie. Cette délibération montre à nouveau le sentiment de rejet par les autochtones, contre cette arrivée importante de nouveaux arrivants.

1921 – 10 juillet.  Parrainage des communes dévastées

Le Conseil après avoir pris connaissance de la lettre de M. le préfet et du délégué général de l’Union des grandes associations françaises « pour l’essor national au sujet du parrainage des communes dévastées. Vu le peu de ressources dont dispose la commune, regrette de ne pouvoir donner suite actuellement aux demandes indiquées dans les textes sus indiqués. »

Mais peut être un peu poussé par l’exemple d’autres communes le Conseil reviendra sur sa décision puisque, le 13 avril 1922, le préfet remerciera la commune pour la subvention de 500 francs qu’elle a votée en faveur de la commune de Savigny sur Ardres (environ 20 Km à l’ouest de Reims.

1922 – 18 mars. Vous avez dit discrimination?

Les réussites obtenues par les élèves au Certificat d’études donnent lieu à une prime de 250 francs pour M. Martin, l’instituteur, et seulement de 50 francs pour l’institutrice Mme Geulot, A quoi peut tenir cette différence, les filles sont elles moins studieuses que les garçons ? L’institutrice, moins pédagogue que son confrère ? Ou le maire continue-t-il à chouchouter  M.Martin qu’il a déjà rétabli dans ses fonctions de secrétaire de mairie ?

1923 – 21 octobre. Inspection des viandes et taxation

Une circulaire préfectorale sur l’inspection des viandes oblige la commune à l’organisation de ce service. Le maire prend un arrêté « confiant la fonction d’estampillage de la viande à MM. Trembleau et Gandon, conseillers municipaux».

« La viande sera taxée à 0,02 francs par kilo pour augmenter le traitement du vétérinaire vérificateur, le reliquat pourrait servir à payer l’estampilleur. Il pourrait être créées des ressouces supplémentaires en taxant la viande « foraine ». Cette demande est repoussée par le Conseil, mais elle nous renseigne sur les systèmes en vigueur en matière de contrôle de la viande et sur la liberté laissée aux communes de taxer les produits de bouche. Quand à la viande foraine, il s’agit de la vente par des marchands ambulants .

1924 – 17 février. Revue de « bétails »

La commune estime que les revues des chevaux et voitures effectuées chaque année au printemps dans toutes les communes de France constituent une grosse dépense pour l’Etat.

Ces revues occasionnent avec la tenue de registres un travail important pour nos secrétaires de mairie déjà surchargé en besogne.

Au début de la guerre en 1914 tous les chevaux ont été examinés avant d’être réquisitionnés, la commune demande donc que ces revues soient supprimées et qu’il soit simplement tenu dans nos mairies un état numérique annuel mentionnant les chevaux et voitures possédés par chaque propriétaire.

De 1924 à 1926, le Cartel des Gauches, sous la conduite d'Edouard Herriot va mener une politique sociale en accordant par exemple le droit de grêve aux fonctionnaires

1924 – 22 septembre. Changement dans l'équipe municipale

Tout d’abord il faut signaler que des changements sont intervenus dans l’équipe municipale, la demande d’élections complémentaires a été acceptée par le préfet car si on retrouve bien MM. Labrousse, Pottier Georges, Trembleau, Rulleau, Gandon, Pottier Louis, Dappe, Dutertre il manque MM. Neveux, Pottier Alexandre et Oudry. C'est-à-dire qu’il reste 8 conseillers sur 11, auxquels se sont joints deux nouveaux MM. Loncle et Pothion et deux anciens MM. Bourdillon et Degrond. Trois sont partis et quatre sont arrivés c’est donc une équipe renforcée de 12 conseillers qui est maintenant en place pour quelques mois, car l'échéance des élections régulières approche.

1925 – 17 mai. Elections municipales

« Le 17 mai les membres du Conseil municipal de la commune de Vernouillet proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote du 10 mai 1925 se sont réunis dans la salle de la mairie. Ont été installés les 12 conseillers municipaux suivants: MM. Pottier Lucien, Clédat François, Degrond Jules, Pottier Louis, Pillot Beauretour Henri, Labrousse Pierre, Baron Jérome, Denis Ernest, Pottier Ernest, Bourdillon Eugène, Pothion Louis, Dappe Narcisse. »

M. Labrousse Pierre Albert est élu maire de Vernouillet ayant obtenu la majorité par 6 voix contre 5 à M. Degrond, son adjoint sera M. Clédat François qui obtient 7 voix sur 11 présents.

Le remaniement de l’année précédente avait beaucoup plus renouvelé l’équipe que ces nouvelles élections mais il faut noter un départ important puisqu’il s’agit de l’ancien maire Georges Pottier qui a eu longtemps une réelle influence sur la conduite des affaires communales.

1925 – 24 mai. Un adjoint supplémentaire et bien nécessaire

 Le nouveau maire, Albert Labrousse expose «qu’en raison du développement considérable pris par les services municipaux il est devenu extrêmement difficile à la municipalité de remplir ses multiples obligations avec toute la précision et la promptitude désirables. Il propose au Conseil d’user de la faculté donnée par la loi du 27 juillet 1923 qui permet de créer un poste d’adjoint supplémentaire pour la durée du mandat».

Après deux tours de scrutin M. Denis Ernest est proclamé Adjoint Supplémentaire. Il est procédé ensuite à la nomination des délégués aux différentes commissions : Hygiène, statistique agricole, finances, scolaire, des chemins, des fêtes, des études, du gaz et de l’électricité, de la bibliothèque scolaire et au bureau de bienfaisance.

Questions posées au nouveau maire par MM. Denis, Pottier Louis, Baron, Degrond et Pillot-Beauretour.

L'opposition s'organise à en juger par la teneur des demandes qui est de nature à gêner le nouveau maire.

  1. « Ou en est le procès Meunier ? (litige avec la commune pour un mur qui s’effondre à cause d’un mauvais écoulement des eaux pluviales recueillies sur la rue) Réponse du maire : l’affaire est en cours de règlement, les travaux seront pris en charge par la commune.
  2. Le syndicat d’électricité a-t-il envoyé ses comptes, cela est nécessaire pour l’établissement de notre budget ? Réponse : non.
  3. La Cie Ouest-Lumière a-t-elle répondu au sujet du désistement de M. Mallet pour Brézolles ? (le concessionnaire du gaz s’est engagé à électrifier la commune or Chapet a choisi une autre compagnie). Réponse : non.
  4. Quand le maire compte-t-il convoquer la caisse des écoles pour renouveler le bureau dont il devenu le président en tant que maire puisqu’il ne peut conserver son poste de trésorier qu’il occupait précédemment ? Réponse : 1ère semaine de juin. »

1925 -13 juin.

Création du premier service public vernolitain pour l’enlèvement des ordures ménagères, premier adjucataire M. Yves Aubin

Le projet présenté par M. Pillot en février 1911 se concrétise enfin, mais il est vrai que la période de la guerre n'a pas été favorable à ce type d'initiative.

« Considérant qu’un grand nombre d’habitations sont dépourvues d’endroits pour y déposer les ordures ménagères, le Conseil décide qu’il sera créé un service public pour l’enlèvement des ordures ménagères, détritus, etc ».

Mais dès 1926 on se rend compte que le budget prévu n'est pas assez important « en raison du travail supplémentaire occasionné à M. Aubin Yves pour l’enlèvement des ordures ménagères, dû à l’allongement de son parcours en raison de l’augmentation de la population et des constructions nouvelles, il est décidé d'octroyer d' une augmentation de 600 francs à M. Aubin». Ces ordures étaient déposées à l'écart du village près du collège actuel.

1925 – 14 novembre.  Réquisition de logements inoccupés. 

Proposition de délibération présentée par M. Louis Pottier

Considérant que « malgré la disette absolue de logements dont souffrent les travailleurs, un propriétaire important de la commune maintient inoccupés depuis près de deux ans les immeubles N° 36, 38 et 40 rue de Mantes, dont il a renvoyé ses locataires, que dix ménages au moins pourraient y être logés; émet le vœu que la prochaine loi sur les loyers donne aux maires le droit de réquisition dans de semblables circonstances et prie M. le préfet de bien vouloir transmettre ce vœu au Haut commissaire aux loyers. »

Cette proposition est adoptée par 6 voix contre 4. Là encore, il s'agit probablement d'un règlement de compte, sachant que M. Pottier et Bourdillon se sont déjà opposés, que ce dernier est propriétaire de plusieurs maisons, on peut penser qu'il s'agit d'un épisode de plus de leur confrontation.

1925 – 14 novembre. Un secrétaire de mairie à temps plein

Proposition de délibération de  MM. Degrond et Pottier

«L’importance croissante des affaires communales, l’ouverture du bureau de la mairie une heure seulement par jour ne répond plus aux besoins d'une population en nette augmentation. Il est donc urgent de créer un secrétariat spécial de mairie »

Le Conseil repousse cette proposition par 8 voix contre 2, mais l'idée fera tranquillement son chemin, elle sera à nouveau proposée en 1932 par un autre conseiller M. Fricoté.

Démographie

La très forte dénatalité de l'après guerre inquiète fortement les gouvernants, Clémenceau avait incité les français à faire des enfants, mais même les encouragements financiers tels que le relèvement du niveau d'allocations familiales seront sans effet. On verra plus tard que cette dénatalité aura comme conséquence un recours massif à la main d'oeuvre étrangère, italienne en particulier.

1925 – 21 novembre. Les allocations familiales

La loi de finances du 1 3 juillet 1925 précise que le taux de l’allocation est fixé par chaque commune sous réserve de l’approbation du Conseil Général et du Ministre de l’Intérieur.

« Il ne peut être inférieur à 150 francs par an ni supérieur à 180 francs. Jusqu’à la somme de 90 francs les allocations sont à la charge de l’Etat, le Conseil est prié de fixer le taux mensuel sur des chiffres simples : 12, 12,50, 13, 13,50, 14, 14,50, 15 au-delà de 15 l’excédent est à la charge des communes. » Le conseil fixe donc à 12,50 francs le taux mensuel de l’allocation pour famille nombreuse.

En Juillet 1926, Poincarré reprend les commandes et obtient très vite des résultats intéressants, la confiance revenue la France va connaître à nouveau un temps de prospérité: les années folles.

1926 – 27 février  Une prime pour le recenseur

« Le Conseil accorde un traitement de 750 francs à M. Martin, agent proposé au recensement  et une indemnité de 50 francs au garde champêtre pour la distribution des feuilles de recensement. » Nous n’avons pas les résultats du recensement, mais il a été établi qu'en 1924 la population était de 1300 habitants. Le cumul de fonctions ne semble pas faire peur à M. Martin, qui reçoit son salaire d'instituteur de l’Etat, des gratifications de la commune comme instituteur, un traitement de la commune comme secrétaire de mairie et maintenant un traitement comme agent recenseur, mais comme on l’a dépeint au moment de sa réintégration grand mutilé de guerre peut être n’est-il plus sonneur de cloches ! Toujours est-il qu'il faut saluer son courage, le cumul de toutes ces tâches ne devait pas lui laisser beaucoup de loisirs.

1926 – 17 novembre. Mairie

«Considérant que ne pouvant disposer de la salle de la mairie le Conseil tient ses séances dans un local si réduit que contrairement à la loi il n’y a pas de place pour le public et que si comme il est probable le nombre de conseillers est porté à 16 en 1929, ils ne pourront pas siéger dans le dit local, le Conseil décide de mettre de suite à l’étude la construction d’un groupe scolaire». Cette construction devant libérer une salle classe qui servirait alors de mairie. Il faut retenir l’information qui portera le nombre de conseillers à 16, alors qu'ils sont douze actuellement. Est-ce la perspective des résultats du recensement en cours qui ferait passer la commune dans une autre catégorie ou bien est-ce dû à une nouvelle loi ?

1927 – 11 février.  Le premier marché organisé « sous concession » à Vernouillet

Le Conseil autorise le maire à traiter avec « M. Piquemal, entrepreneur de droits communaux, 50 boulevard Chanzy à Montreuil, pour la création d’un marché hebdomadaire dans la commune ». En avril, le concessionnaire sera autorisé à installer un abri pour son matériel dans le jardin de l’instituteur.

1927 – 1er avril. La deuxième vague d'épandage des égoûts de Paris déferle sur Vernouillet.

 La commune proteste énergiquement contre l’éventualité de la réalisation d'un projet de la ville de Paris, relatif à l’épandage des eaux d’égouts de la capitale dans la vallée de la Seine, depuis notre commune jusqu’à Mézières.

«Considérant en effet que cette région en pleine prospérité appelée à un brillant développement courrait le risque d’être transformée en une zone d’infection telle que pourrait être un fossé à ciel ouvert.

Considérant qu’un pareil état des choses léserait gravement les propriétaires dont les immeubles perdraient de leur valeur, mais aussi les locataires chassés de la capitale et de sa banlieue immédiate par l’insuffisance de logements et désireuse de s’établir dans notre contrée.

Considérant que toutes les industries dérivées du tourisme et en plein épanouissement dans notre région seraient brisées dans leur essor.

Considérant enfin que le devoir des pouvoirs publics consiste non point à créer autour des villas et maisons de plaisance qui sont la parure de nos vallées une atmosphère nauséabonde et malsaine, mais au contraire de protéger la petite propriété et de laisser intactes des communes que le travail et l’économie ont rendues prospères.

Le Conseil donne tout pouvoir à M. Labrousse, maire de Vernouillet pour représenter la commune dans toutes les instances et litiges qui pourraient provenir de l’extension de l’épandage des égouts de la ville de Paris. 

Dans ce but, le 29 avril la commune, adhère au Syndicat Intercommunal de Défense dont le siège est à l’hôtel de ville de Meulan. Elle en approuve les statuts et vote pour sa participation la somme se 748 frs à raison de 0,50 frs par habitant. L’enquête publique close le 14 juin fait la démonstration du refus général de ce projet.

La longueur de cet exposé en dit long sur la crainte réelle des habitants et des élus de voir leur campagne devenir un cloaque repoussant, nous avons tous en mémoire olfactive la bonne odeur des épandages d’Achères pour comprendre leur émoi. Mais ce texte nous renseigne aussi sur les interdits en matière d’épandage d’engrais « naturels » sur les légumes crus, ce qui semble avoir été oublié jusqu’à une période très récente. C’est surtout le coté village prospère et plein d’avenir qui doit retenir l’attention, les commerces et artisans qui travaillent à bâtir de nouvelles villas ou à nourrir les villégiateurs comme on les appelait autrefois. Enfin on obtient une donnée importante sur la population de la commune grâce au petit calcul de la subvention au syndicat : 748/0,50 =  1496 habitants.

1927 – 30 septembre

Achat de la ferme de « la ferme du Château » pour la construction d'une mairie

(Cet achat et le projet ont été évoqué dans le chapitre écoles)

Le maire donne connaissance au Conseil des recherches faites par la commission des études pour le choix et l’acquisition d’un terrain destiné à la construction d’un groupe scolaire dont la nécessité se fait vivement sentir vu l’accroissement constant de la population et l’insuffisance des écoles actuelles. Après examen de divers emplacements, la commission s’est arrêtée à la propriété enclose de Mme Veuve Enault, rue de Mantes. « Cette propriété présente l’avantage d’être au centre du pays, d’avoir une étendue de 4410 m2 et de comprendre un bâtiment à étage en bon état dans lequel les logements de quatre familles pourraient être installés, ce qui diminuerait les frais de construction. »

La commission a obtenu de Mme Vve Enault, née Sauliac, propriètaire demeurant à Paris, 83 Bld Malesherbes une promesse de vente pour une somme de 300 000 francs.

La commune entrera en jouissance le jour du paiement de toute la propriété à l’exception du sol et bâtiment portant le n° 1530 du cadastre dont je me réserve l’usufruit et jouissance ma vie durant ainsi que le garage situé sur la partie du n° 1524 à coté du 1523.

Origine de propriété

Mme désirée Antionette Sauliac épouse de M. Adolphe Placide Enault, négociant à Paris à acheté cette propriété le 28 août 1880, par l'intermédiaire de son frère M. Antoine Sauliac, marchand Boucher à Vernouillet à Mme Marie Aglaé Berson, veuve de M. Monmarchait. Mme Berson la possédait depuis le 28 septembre 1841 de Mme Amélie Berson en succession de M. Louis François Berson et de Mme Elizabeth Lange son épouse, décédés.

Louis Berson avait acheté cette propriété sise rue Culoisel qui porte la dénomination de ferme du château à Mlle Louise Tautest de Vernouillet.

Ces immeubles étaient propriété de Mlle Tautest comme étant compris dans la terre de Vernouillet dont elle est propriétaire pour moitié comme héritière de M. Joseph Tautest chevalier Duplain  comme légataire universelle à la date du 1é décembre 1816 et pour l'autre moitié comme seule héritière de sa soeur Marie Angélique Tautest-Duplain depuis le 15 janvier 1821.

Le chevallier Tautest Duplain était lui même propriétaire de la terre de Vernouillet comme l'ayant acquis de M. Louis Paul Randon de Lucenay par contrat du 22 juillet 1782.

M. Randon de Lucenay les ayant acquises du marquisat des Romé de Vernouillet par contrat du 25 septembre 1763.

Le Conseil accepte cette promesse de vente à l’unanimité. Le 6  janvier 1928, le préfet ayant donné son accord, la commune lance un concours pour le  projet.

Chaque projet devra porter une devise choisie par son auteur.

Objet du concours

Mairie : La construction de la mairie devra comporter les services suivants :

- Une grande salle ( vote, conférence, réunion des sociétés (associations)

- Une grande salle (Conseil Municipal, mariages et salle des fêtes)

- Un bureau pour le maire

- Un bureau pour le secrétaire de mairie            - Un local pour le chauffage central

- Un bureau pour le Receveur municipal                       - Un local pour le combustible

- Un local pour le bureau de Bienfaisance                     - un bureau pour les commissions

- Un bureau pour archives et bibliothèque                      - Vestiaires et lavabos

La construction serait à envisager très en recul de la rue de façon à pouvoir aménager devant un jardin public ou un square. La mairie devra être construite en matériaux du pays très simples et de façon la plus économique pour réduire le plus possible le montant de la dépense. Cette dépense ne devra pas dépasser 800000 francs. La mairie devra occuper un emplacement de 180 à 190 m2.

Le 11 avril, deux projets ont été déposés, le Conseil choisit « autant parce qu’il lui convient que parce qu’il satisfait les exigences de l’Administration le projet qui porte pour devise « L’Etoile » dressé par MM. Bourgeois pére et fils architectes à Poissy .

L’architecte devra prévoir au deuxième étage de la mairie un logement destiné soit au garde champêtre soit au secrétaire de mairie. »

Le 18 mai 1928, le Conseil accepte à l’unanimité les plans et devis présentés par MM. Bourgeois, sollicite des pouvoirs publics Etat et Département les subventions nécessaires et s’engage à l’emprunt destiné à régler la différence entre le prix et les subventions.

Cette délibération est contestée par M. Clédat car elle a été prise dans une séance du Conseil dont la convocation n’a pas été annoncée régulièrement.  Le maire en conviendra puisqu’il fera reprendre cette délibération le 1er juin, après convocation dans les règles !

Le 2 janvier 1929, le Conseil demande au préfet d’autoriser la commune à acquérir la propriété et à contracter un emprunt de 300 000 francs auprès du Crédit Foncier de France.

Le 8 février 1930, le  Crédit Foncier refuse de prêter à la commune…à moins que

« Après examen des certificats financiers au sujet des emprunts de 600 000 et 700 000 francs projetés par la commune (terrain et construction) j’ai l’honneur de vous faire savoir que votre commune supporte déjà 515 centimes, ces deux nouveaux emprunts ajouteraient 425 centimes, de sorte qu’avec les 296 centimes départementaux l’ensemble des charges pour les contribuables se trouverait porté à 1236 centimes. Dans ces conditions cette demande n’a aucune chance d’être accueillie favorablement à moins que la commune obtienne la garantie du Département de Seine et Oise. »

Le 24 février 1930, M. Bourdillon, maire mais aussi entrepreneur cède la présidence à M. Pottier son adjoint pour ne pas intervenir dans la décision du Conseil concernant l'adjudication des travaux. «Le Conseil au scrutin secret à l’unanimité des 10 conseillers présents est d’avis de confier les travaux à l’entreprise Bourdillon Frères»

Et comme un bonheur ne vient jamais seul, l’emprunt auprès du Crédit foncier est accepté.

« Le Conseil vote un emprunt de 600 000 francs à contracter au Crédit Foncier de France pendant 30 ans à partir du 1er janvier1931, les annuités sont de 21 795 francs»

 La commune a su plaider sa cause pour obtenir la garantie du département, mais il est vrai que ce prêt  est un prêt relais qui sera remboursé dès l’obtention de la subvention d’Etat.

Tout va trop bien et trop vite, il est presque normal qu'un grain de sable arrête le processus.

Le 27 juin, M. Pottier adjoint « expose qu’étant donné l’état du sol il est indispensable de renforcer les fondations des bâtiments, ces travaux ne pouvaient être prévus d’avance et s’élèvent à la somme de 43000 francs. Il propose pour y faire face de prélever les sommes économisées par le fait de certains rabais très important». Le Conseil donne son accord pour les travaux et leur mode de paiement.

Il ne reste plus qu'à meubler et dernière modification on mettra des poutres en chêne plutôt qu'en sapin dans la salle du conseil, elles y sont toujours.

1928 – 19 juin. Subventions et gratifications

Gratifications au personnel enseignant (un instituteur et une institutrice plus une institutrice adjointe) : 900 francs

Subvention à l’UNC section de Vernouillet : 200 francs

Subvention à l’Union Sportive Vernouillet Verneuil : 150 francs

Subvention à la société de gymnastique : 150 francs

Subvention à l’Union des combattants de Médan et Villennes : 20 francs

Subvention au sanatorium des cheminots : 50 francs

Subvention à la caisse des écoles de Villennes : 50 francs

Subvention à la caisse des écoles de Poissy : 100 francs

Subvention à l’œuvre de l’orphelinat des Contributions directes : 10 francs

1928 – 16 novembre.

Urbanisme, le maire réclame un plan pour stopper l’anarchie des constructions

Le Conseil approuve le maire dans sa demande pour obtenir « les résultats du dossier d’enquêtes de l’ingénieur du service vicinal surtout en raison des constructions d’immeubles qui continuent de se multiplier. »

1929 – 17 mai. Installation du Conseil Municipal

M. Pierre Albert Labrousse, maire, a donné lecture « des résultats constatés aux procès verbaux des élections et a déclaré installés MM. Pottier Lucien, Pillot-Beauretour Henri, Bourdillon Eugène, Pottier Louis, Degrond Jules, Pottier Ernest, Pothion Louis, Fricotté Désré, Clédat François, Vallerand Isidore, Desvaux Eugène, Beaugrand Henri dans leurs fonctions de conseillers municipaux. »

Election du maire : 12 votants, majorité absolue 7voix

M. Degrond ayant obtenu 7 voix, M. Fricotté 4 voix, M. Bourdillon 1 voix ; M. Degrond est proclamé maire mais il déclare ne pas accepter cette fonction en raison de son âge et de sa santé.

Au deuxième tour M. Bourdillon obtient 7 voix, M. Fricotté 4 voix, M. Degrond 1 voix.

M. Bourdillon Eugène est proclamé maire et après scrutin M. Pottier Lucien est élu adjoint. MM. Pottier Lucien et Pillot-Beauretour sont élus délégués au bureau de bienfaisance. MM. Desvaux, Labrousse, Degrond, Pillot-Beauretour sont délégués à la commission scolaire chargée de surveiller et d’encourager la fréquentation des écoles conformément à la loi du 28 mars 1882.

1930 – 7 août. Eugène Bourdillon est décédé.

Discours du doyen du Conseil M. Degrond. (extraits)

« ...Venu à Vernouillet, il y reprit l’entreprise de M. Lelarge, décédé, et se maria en mars 1900 avec Marie Bonhomme .

...En 1908, Eugène Bourdillon, démocrate convaincu, fut élu Conseiller municipal et fut constamment réélu depuis cette époque.

Il avait fondé en 1906 la société de gymnastique et bâti la vaste salle qu’il a toujours mise à disposition des sociétés locales, et en particulier de la Caisse des Ecoles.

...Sa nomination à la mairie, juste récompense de son travail pour la commune,a redoublé son zèle et son activité et ce qui nous attriste le plus, c’est que nos écoles et notre mairie dont il a si bien mené les études et les travaux difficiles, pour lesquelles il a dû faire tant de démarches dans les administrations, il ne les verra pas finir !...Mais ceux d’entre nous qui seront là à l’inauguration n’oublieront pas d’honorer sa mémoire et de graver son nom sur la pierre.

Adieu honoré Maire, Adieu ami »…J. Degrond 

1930 – 8 novembre. Remplacement d’Eugène Bourdillon

Election d’un nouveau maire

Les conseillers sont réunis sous la présidence de M. Lucien Pottier, adjoint, pour procéder à l’élection du maire en remplacement de M. Bourdillon décédé. M. Pottier donne lecture des résultats constatés aux procès verbaux de l’élection complémentaire du 2 novembre et a déclaré « M. Bourdillon Georges fils installé dans ses fonctions de conseiller municipal»

Pour le poste de maire M. Georges Bourdillon est élu maire ayant obtenu la majorité de 6 voix ; contre 3 voix à M. Fricotté , une voix à M. Clédat et une voix à M. Degrond.

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1931 – 13 octobre.

Première séance du Conseil dans la nouvelle mairie

Déclaration de M. Lucien Pottier, président de la commission des travaux

« Je me suis rendu compte avec quel dévouement et quel désintéressement personnel ont apportés MM. Bourdillon dans la construction des écoles et de cette mairie aujourd’hui ou nous avons l’honneur de siéger pour la première fois dans cette nouvelle salle, je profite de cette occasion pour proposer au Conseil de bien vouloir adresser ses félicitations et remerciements à notre maire Georges Bourdillon et pour le 1er novembre de bien vouloir déposer sur la tombe de notre ancien maire une gerbe de fleurs en souvenir de son œuvre. Une plaque sera fixée en mairie pour perpétuer le souvenir d’Eugène Bourdillon.»

1931 – 5 décembre. Le charbon de M. Loncle

Le Conseil autorise le maire à traiter de gré à gré avec M. Loncle, marchand de charbon à Vernouillet, pour la fourniture de charbon aux écoles et à la mairie. La commande sera de  40 tonnes de charbon au prix de 363,25 francs la tonne rendue en cave.

1932 -7 mars Social. Fonds d’indemnisation des chômeurs

Le Conseil décide «de créer un fonds de chômage et demande son application au fonds départemental de Seine et Oise, sollicite de M. le préfet l’autorisation de prélever le montant des allocations nécessaires sur les fonds libres de l’exercice financier en cours». Le Conseil désigne ensuite les personnes qui feront partie de la commission d’enquête pour le chômage : Conseillers municipaux : MM. Bourdillon Georges, Pithion, Fricotté

Bureau de bienfaisance : MM. Goulé, Lenoir, Patrons de corporations : MM. Clédat, Godet

Ouvriers : MM. Blanchard, Lamand.

« Le 26 juin 1933, le Conseil; considérant que le nombre de chômeurs dans la commune est en diminution sérieuse, que la plupart travaillent d’une façon régulière, que les travaux des moissons et fenaisons et autres permettent d’occuper temporairement du moins le personnel au chômage ; décide de suspendre le fonctionnement de la Caisse de chômage jusqu’à nouvel ordre». Cet ordre ne tardera pas puisque l’allocation chômage sera rétablie à partir du 11 septembre.

1932 – 8 juin. Démission de M. Degrond du Conseil municipal

En raison de son âge et de son état de santé M. Degrond a donné sa démission du Conseil à M. le préfet qui l’a acceptée. C'est un acteur important de la vie municipale qui s'en va, élu depuis octobre 1889, nous avons pu mesurer à quel point son influence s'est révélée importante souvent décisive au fil du temps.

1932 – 15 juillet.  Changement de vitesse pour le garde champêtre

Le Conseil accepte la proposition de M. Rulleau Maurice pour la fourniture d’une bicyclette au garde champêtre.

1932 – 28 septembre. Le terrain de Sports et de Jeux

La commune a reçue une offre de MM.Cordier,155 Bld Haussmann Paris,  « pour l’achat    d’un terrain qui pourrait servir aux sports et aux jeux, le prix est fixé à 125 000 francs et l’option d’achat coure jusqu’au 21.04. 1933. »

Le Conseil s’engage  à ne pas détourner le terrain de sa destination de terrain de sports,  condition exigée pour l’obtention d’une subvention, et à le mettre à disposition de toutes les « sociétés » agrées de la localité et des enfants des écoles. Le 13 juin 1933, la somme nécessaire à cet achat sera prélevée sur les fonds libres de l’exercice 1932.

Nous avons vu plus haut que la conséquence de la dénatalité avait entraînée un flux massif de main d'oeuvre étrangère, italiens, belges, espagnols et polonais. On ne jurerai pas qu'ils soient bien accueillis en lisant ce qui suit.

1932 – 18 novembre. Les « émigrants » (ou plutôt les immigrés)

« Considérant que le nombre croissant «d’émigrants » occasionne  dans la mairie un surcroît de travail considérable, considérant que ce travail n’a aucun rapport avec les attributions du maire et du secrétaire de mairie, que ce contrôle actuellement est inefficace la mairie ne disposant pas des moyens nécessaires, le Conseil demande :

  1. que les formalités relatives aux étrangers ne soient plus confiées aux mairies
  2. que les cartes d’identité soient délivrées aux étrangers par les commissaires spéciaux des postes frontières
  3. que le contrôle et le renouvellement de la carte soient confiés aux gendarmes
  4. que les municipalités n’aient plus à s’occuper que des visas d’arrivée et de départ

Cela n'empêche pas l'intégration de ces immigrés comme le Plombier...italien

En 1934, le maire passe un marché avec M. Bertoni, entrepreneur à Poissy pour l’installation de radiateurs dans le logement du directeur de l’école de garçons.

1932 – 12 décembre. Le repos dominical du boulanger vernolitain est critiqué

« Vu la lettre de M. le préfet considérant que la vente libre du pain dans le département de la Seine fait du tort aux boulangers de Seine et Oise des communes limitrophes de la Seine, considérant que la fermeture hebdomadaire des boulangeries est préjudiciable autant aux consommateurs qu’aux fournisseurs, que les restaurateurs éprouvent de sérieuses difficultés à s’approvisionner à l’avance sans pertes pour le jour de fermeture des boulangeries ; demande que les boulangeries soient ouvertes tous les jours, les repos hebdomadaires pouvant être pris par roulement et que la qualité du pain soit améliorée. »

Il semble bien que nos élus aient eu gain de cause puisque nos boulangeries sont de nos jours toujours ouvertes les dimanches et que dire de la dernière phrase, peut on en déduire que le pain n’était pas bon à Vernouillet ou bien est-ce le souhait qu’il soit encore meilleur?

1932 – 12 décembre. Le secrétaire de mairie et la dynastie Martin

La commune décide l’ouverture d’un secrétariat de mairie permanent. Le titulaire recevra « un traitement de 12480 francs, logement en sus. »

Le Conseil accepte cependant que le logement ne soit pas habité par le titulaire mais par le ménage Maublanc, «Mme Maublanc étant considérée comme secrétaire adjointe à M. Martin. » Indéboulonnable et infatigable M. Martin qui après avoir dispensé ses cours aux enfants de Vernouillet tient là un poste de secrétaire à contrat indéterminé…

M. Fricotté est en désaccord avec cet arrangement, certes c’est à son initiative que ce secrétariat est créé, mais il ne comprend pas que le logement soit attribué à quelqu’un d’autre que le titulaire du poste. Le maire lui répond qu’après accord avec M. Martin il nommerait Mme Maublanc à l’emploi de secrétaire permanent. Mais tout s'explique si l'on sait que Mme Maublanc est la fille de M. Martin.

Mme Maublanc sera nommée au poste de secrétaire de mairie à partir du 1er janvier 1936.

1933 – 9 juin. « La Renaissance » société de gymnastique

La commune accorde une subvention exceptionnelle à la société de gymnastique « La Renaissance » pour lui permettre de participer au concours régional de l’Isle-Adam.

1934 – 18 janvier. Dissolution et réorganisation  du Corps de Sapeurs Pompiers

Le service d’incendie est désorganisé dans la commune, la plupart des sapeurs n’ont pas renouvelé leur engagement, de ce fait la Compagnie est réduite à un effectif de quatre hommes, le matériel d’incendie n’est pas entretenu, et les manoeuvres d’exercice ont cessé depuis un certain temps. Le Conseil décide sa dissolution en vue de sa reconstruction ultérieure. 

La subdivision des Sapeurs Pompiers a été dissoute officiellement par décret présidentiel du 14 janvier 1934 et sa réorganisation  doit impérativement avoir lieu dans les trois mois.

« Le Conseil ouï le maire, considérant qu’un service d’incendie répond à une nécessité et aux vœux de la population décide de rétablir un corps de sapeurs de 12 hommes, la pompe à incendie et le matériel de secours suffisant aux besoins »

1934 – 27 septembre. Les dieux du stade

Le Conseil autorise le maire à signer un bail entre la commune et M. Auguste Surgis agissant en qualité de Président de la Société « Union Sportive de Vernouillet, Triel » pour la location d’un terrain de sports et jeux sis lieu dit « Le Pépin ».

1935 – 6 avril. Rattachement de Vernouillet à la perception de Poissy

Après les demandes réitérées de la commune, « M. Germain Martin, ministre des finances fait savoir que les communes de Vernouillet et Verneuil sont rattachées à la perception de Poissy». Elles étaient placées depuis un certain temps sous la tutelle de Conflans.

1935 – 17 mai. Installation du nouveau Conseil Municipal

« Le 17 mai 1935 les membres du Conseil Municipal proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote des 5 et 12 mai, se sont réunis à la mairie.

M. Georges Bourdillon a donné lecture des procès verbaux des élections et a déclaré installés dans leurs fonctions de conseillers MM. Pottier Lucien, Decaris Marius, Bourdillon Georges, Pottier Louis, Pothion Louis, Dappe Narcisse, Pottier Ernest, Philliparie Henri, Petit Alphonse, Malher Jean, Houot Louis, Phégnon Henri, Lamand Georges, Billon Pierre, Surgis Auguste, Jutot Edouard. »

On remarque tout de suite que pour la première fois le nombre de conseillers est passé de 12 à 16, et un très fort retour des  familles Pottier qui place 3 de leurs membres au Conseil.

Election du maire et des adjoints

M. Decaris Marius est proclamé maire ayant obtenu 13 voix sur 16  contre 3 au maire sortant Georges Bourdillon, M. Decaris remercie l’assemblée pour sa confiance mais déclare ne pouvoir accepter la fonction. Il est donc procédé à un second vote ou M. Bourdillon obtient 15 voix sur 16 et est donc élu maire pour la seconde fois.

A l’élection de l’adjoint M. Pottier Lucien obtient 12 voix sur 16 et est élu, pour le poste de deuxième adjoint M. Pottier Louis sera élu avec 13 voix.

1935 – 16 novembre. Les Bains Douches municipaux et la salle des fêtes

« Désireux d’aboutir rapidement à la construction de bains douches le Conseil en décide le principe et charge M. Bourgeois, architecte de la mairie d’en dresser les plans et d’établir un devis, en vue de solliciter une subvention.» La construction est à édifier dans le local occupé par M. Delille et le garage de Mme Enault. C'est l'emplacement de la bibliothèque actuelle.

Une commission est chargée d’étudier une future salle des fêtes. La salle de la mairie prévue pour cet usage a dû se révéler trop petite ou malaisée et pourtant il existe aussi la salle de Marsinval construite par les frères Bourdillon.

Le 4 juin 1936 Léon Blum forme le premier gouvernement à tendance socialiste,

1936 – 22 février.

La naissance de la Sécurité Sociale et l’emploi de l’Assistance médicale gratuite comme une mutuelle

Le Conseil fixe à cinq le nombre de bénéficiaire de l’assistance médicale gratuite, ce qui représente une très forte diminution par rapport aux années précédentes en raison de l’apparition des Assurances Sociales.

Le Conseil décide « de ne pas en faire bénéficier les salariés devant être assujettis à la loi des Assurances Sociales et qui ne serait pas en règle avec cette dernière (qui ne paieraient pas leurs cotisations). « Malgré tout les assurés sociaux se trouvant dans l’impossibilité de compléter les sommes dues entre le versement des A.S. et les frais réels pourront toujours bénéficier de l'assistance médicale gratuite ». Une sorte d' assurance complémentaire.

La voiture radiologique

M. Decaris informe le Conseil « que d’après le Docteur Capel il semble que la voiture radiologique ne peut être mise à la disposition de la commune pour le dépistage de la tuberculose dans les écoles de Vernouillet. » Le Conseil charge le maire d’écrire au médecin chef des Assurances Sociales pour en connaître les raisons. 

A la suite de grèves à répétitions la situation économique se dégrade, les fameux accords de Matignon seront signés le 7 juin 1936. Les salariés vont bénéficier de lois sociales avantageuses.  La durée du travail hebdomadaire est fixée à 40 heures et les congés à 12 jours, mais dès 1937, les augmentations de salaires sont absorbés par la hausse des prix. A Vernouillet le Conseil municipal doit faire face aux difficultés.

Secours aux grévistes

« Le Conseil vote une allocation de 200 francs à envoyer à la caisse de secours des grévistes et met à la disposition du bureau de bienfaisance de la localité une somme de 400 francs à répartir en bons de paiement de viande. »

La hausse des prix

La commune demande à MM. Surgis, Houot et Jutot  d'enquêter sur la hausse des prix des denrées alimentaires.

Le conseil demande aussi « que les bons de pain et de viande distribués par le bureau de bienfaisance aux nécessiteux soient distribués un peu plus largement. »

En mars 1937, concernant la hausse illicite des denrées de premières nécessités le Conseil déplore que le comité départemental de surveillance des prix institué par la loi du 14 août 1936 borne son activité à établir seulement les hausses et émet le vœu qu’un barème soit institué concernant les produits de première nécessité. C'est le début du contrôle de l'indice des prix.             

1936 – 3 octobre. Le cumul des fonctions de M. Piel

Le Conseil décide d’augmenter le salaire de M. Piel, qui reçoit 600 frs comme tambour- afficheur, 300 frs comme sonneur civil, 1800 frs comme chauffeur (s’occupant du chauffage) sur 6 mois, et 1200 frs comme gardien de cimetière soit un salaire de 3900 frs qui passerait à 5100 francs après augmentation. Cet exemple montre bien de la spirale infernale hausse des prix/salaires qui sévit en France;

Le premier Taxiphone à Vernouillet

L'administration des postes propose  l’installation d’un taxiphone fonctionnant en dehors des heures de bureau. Il propose de le placer sur le terrain communal du groupe Ecole-Mairie. 

1936 – 12 décembre. La taxe communale sur la valeur locative des locaux d’habitation

C'est à partir de cette date que les communes  appliquent un taux dégressif tenant compte des charges de famille dans l’établissement de la taxe communale «étant entendu que chaque personne à charge, enfant de 18 ans, ascendant dépassant 70 ans ou infirme habitant avec l’assujetti feront bénéficier d’une diminution de base de 200 francs par tête».

Conséquence de la stagnation économique on en est réduit à forcer les communes à exécuter des travaux pour créer du travail. La dévaluation du franc a eu lieu en octobre 1936 et les effets s’en font sentir, les salaires enflent mais cette augmentation n’est pas suffisante à compenser des hausse de prix exorbitantes

1937 – 17 avril.  Allocations

Après avoir donné lecture de la « circulaire préfectorale du 30.12.36 concernant le programme des grands travaux pour le chômage» le maire propose au Conseil la réfection et l’aménagement et le goudronnage des rues et des chemins pour une somme de 1.132.000 francs. La 1ère tranche concerne la rue de Triel, la Place de la Gare et la rue M. Berteaux.

Et autre conséquence l'Inflation galopante entraîne des hausses de  salaires

Quelques exemples de traitement des employés communaux en juin 37 :

 M. Lamand, cantonnier : 11500, M. Garvain, cantonnier : 11500, Mme Maublanc, secrétaire de mairie : 12600, M. Janvier, garde champêtre-appariteur : 11500, Mme Mordant, femme de service : 6000, M. Piel, gardien du cimetière, sonneur, tambour, afficheur et chauffeur des bâtiments publics voit son salaire augmenter une deuxième fois pour passer de 5100 à 6500 francs.

La viande devient une denrée de luxe

En janvier 1938, le Conseil accepte l’augmentation proposée par M. Disdet, vétérinaire sanitaire comme suit :

Bœuf ou taureau : 9 au lieu de 6 francs le kilo, Vache : 6 au lieu de 4, Bélier ou mouton : 0,60 au lieu de 0,35, Veau : 1,80 au lieu de 1,05, Porc ou truie : 3,60 au lieu de 2,40 francs 

En dehors des augmentions inégales ce qui est frappant c’est le peu d’intérêt que suscite le mouton comme l’indique le niveau du prix par rapport aux autres viandes. Nous avons depuis opéré un changement de goût et d’habitude peut être dû en partie à l’arrivée des Nord Africains en France.

Nouvelle répartition des charges pour l’assistance

Le Conseil propose au Conseil Général de fixer à 300 francs le taux de l’allocation  à servir aux femmes en couches et à 90 francs l’assistance aux vieillards et infirmes.et proteste auprès du Conseil Général concernant la répartition des charges d’assistance (vieillards, femmes en couches) « la part de l’Etat est de 20% pour la Seine et Oise et de 66% pour les Landes et de 65% pour la Lozère». Vernouillet demande un retour à l’ancien système ou chaque commune était responsable pour la part non couverte par le département et par l’Etat de ses propres dépenses d’assistance. 

La fin du garde champêtre, il est remplacé par la police d’Etat 

« Le Conseil municipal considére que la police d’Etat a de fait supprimé le garde champêtre et n’apporte que des charges nouvelles, sans aucune garantie supplémentaire de sécurité pour les habitants, émet le vœu que l’Etat prenne en charge tous les frais de la police d’Etat». Le 30 octobre 1937, le  Conseil refuse les tarifs des vacations proposés par M. le Commissaire de police de Conflans. Un an plus tard, la situation ne fait qu'empirer et le  Conseil attire l’attention de l’autorité supérieure sur les vols persistants qui se produisent dans les champs et les propriétés malgré la vigilance de la police d’état.

Le 26 novembre 1938, le préfet répondra « que des patrouilles sont organisées par la police aussi souvent que possible. Les champs n'étant  plus gardés,  la commune est obligée à participer aux dépenses de la police d’Etat et de créer un emploi d’appariteur pour un salaire annuel de 6000 francs. C'est un peu l'ancêtre de la police municipale.

1938 – 18 juillet. Le charbon, les prix sont tels que la préférence communale ne peut plus être acceptée

Le marché n’est pas renouvelé avec M. Loncle, marchand local. « C’est M. Gendron de Meulan que l’on charge de fournir 40 tonnes de «grain Segor » au prix de 13710 francs et M. Laccaret de Verneuil pour 10 tonnes « d’anthracite Tonkin » au prix de 5180 francs. »

Il semble que ce marché sans accord du conseil préalable a été passé un peu vite car MM. Houot et Petit protestent en s’exclament « qu’il est bien temps de les prévenir le charbon étant déjà dans les caves ».

Disfonctionnement dans les affaires communales

« Le Conseil municipal ; considérant que le malaise existant actuellement dans la gestion des affaires communales est dû en grande partie, après constatation officielle, à ce que les services de la préfecture ont irrégulièrement porté au domicile d’un conseiller les pièces d’un dossier relatif aux adjudications de travaux ; prie instamment et respectueusement M. le préfet de bien vouloir faire en sorte que pareil fait ne se renouvelle pas.

D’autre part, le Conseil ; prenant bonne note que les communications officielles ont tout intérêt à être faites par écrit et non par téléphone ; demande également à M. le Préfet de donner des ordres à ses services pour qu’on ne voit plus par exemple des lettres du maire adressées le 17 et 27 mai et le 3 et 18 juin sans réponses le 18 juillet, empêchant de donner une solution à la question des travaux sur les chemins, les mises en demeure à l’entrepreneur défaillant n’ayant pu être délivrées à temps.»

MM. Houot, Lamand et Petit ont voté contre, tous les autres conseillers ont voté pour.

A la même séance une autre proposition est mise aux voix.

« Le Conseil municipal ; constatant que la manière dont le maire a géré la commune ne donne lieu qu’à des critiques d’une importance médiocre, qu’aucun intérêt communal n’a été lésé par sa faute, qu’au contraire des améliorations sérieuses ont été faites sur son initiative ; lui renouvelle sa confiance, ajoutant qu’il ne peut comprendre qu’un groupe de six conseillers sur 16 puisse agir de telle sorte que la solution des questions relatives à la vie municipale reste en suspend pour un temps indéterminé. L’intérêt général passe avant les questions personnelles. »

 Seuls MM. Houot, Petit et Lamand ont voté contre. C'est donc la suite des petites bagarres internes au sein du Conseil. Ces deux délibérations qui rejettent la faute sur les services préfectoraux visent certainement à dédouaner le maire dans une affaire ou le protocole n'a pas été respecté et certains conseillers ont voulu l'utiliser pour déstabiliser l'équipe en place.

1938 – 1939. Quelques uns des commerces qui fonctionnent tant bien que mal

« Le Conseil autorise le maire à prélever les sommes de 35,40 francs au nom de M. Aussière, boucher, de 44,25 francs au nom de M. David, boucher ; et de 33 francs au nom de M. Leroy, épicier pour fourniture de bons aux indigents à l’occasion de la fête de 14 juillet». Le Conseil autorise le maire à signer une convention avec M. Martinet pour «l’établissement d’une porte donnant sur la place de l’église» c’est l’entrée du bureau de tabac actuel.

1938 – 8 octobre. Subventions aux sociétés (associations)

A la Renaissance : 2500 frs, à l’USVVT : 2300 frs, à la Fanfare : 1700frs, à la Caisse des écoles : 1500 frs.

La salle « Bourdillon » (de Marsinval)

La commune prélève la somme de 25000 francs au budget additionnel pour l’achat de la salle appartenant à la société à responsabilité limitée « Bourdillon frères » et sollicitent la déclaration d’utilité publique, cette salle étant destinée à l’usage de gymnase. 

1939 – 5 août. Plan d’aménagement de la région parisienne

Ce plan d'aménagement a été présenté pour la première fois  en 1935

« Le Conseil enregistre avec satisfaction que la déviation demandée du Chemin de Grande Communication n° 154 (rue Eugène Bourdillon et Paul Doumer) est acceptée,  que la zone d’agglomération sans être agrandie comme il eut été souhaitable a cependant augmenté».Ce sera beaucoup plus tard le boulevard de l'Europe, nouveau CD 154.

Le 3 septembre 1939, la France entre en guerre contre l'Allemagne nazie

Bien qu'un chapitre entier soit consacré à cette période il nous a semblé indispensable de vous montrer de quelle façon la municipalité a dû faire face et a continuer à se préoccuper du sort des vernolitains restés au pays.

1939 – 16 septembre. Essais de sirène et masques à gaz

 A la suite de deux alertes qui ont été faites dans la commune sans avis officiel de danger, l’ensemble de la population a été satisfait et demande que ce système soit adopté. « Le Conseil en outre demande que la commune de Vernouillet, située à 7 km de deux points sensibles (usine automobile de Poissy et aéronautique des Mureaux) et ayant sur son territoire une gare de triage, soit avertie des débuts et des fins d’alertes».

Le Conseil décide le remboursement de la somme de 1351,31 francs avancée par M. Decaris « pour l’achat des masques à gaz pour la défense passive».

1939 – 29 octobre. Tournées du Receveur, paiement des allocations.

«Le Conseil demande que par assimilation avec les mandats vus « bon à payer » par la trésorerie générale, les allocations militaires et autres et le versement de l’assistance publique pour garde d’enfants soient payables dans le bureau des postes tout au moins dans les communes n’ayant pas de tournée mensuelle de perception, on éviterait ainsi des frais de déplacement et la perte d’une demi journée de travail aux allocataires. »

1939 – 26 novembre. La Noël des soldats et l'aide aux blessés

Le Conseil vote une somme de 2000 francs destinée à tous les soldats de la commune à l’occasion de la Noël et alloue une subvention de 50 francs à l’Union des femmes de France et une subvention de 50 francs à la société de secours des blessés militaires (Croix Rouge). 

L'allocation des soldats

De juillet à septembre le nombre d’allocations militaires pour incorporation augmente notablement, en septembre Villeneuve Lucien, Godefrin Fernand, Bechat Henri et Gimeno Marcel sollicitent l’allocation  militaire.

1939 – Décembre. Le maire est mobilisé et doit déléguer ses pouvoirs

M. Bourdillon est absent  du Conseil depuis le 29 octobre, il écrit le 29 novembre:

                        Monsieur Decaris et cher collègue

Je vous serai obligé de bien vouloir me représenter lors des séances du Conseil ou des commissions auxquelles ma situation de mobilisé m’empêche d’assister.

Je ne vous le cache pas à mon grand regret. En vous chargeant d’assurer nos collègues et amis de mon bon souvenir, je vous prie de croire, monsieur, à toute ma sympathie respectueuse. G. Bourdillon

1940 – 2 mars. Occupation des locaux par les autorités militaires ( françaises)

Le Conseil autorise le maire à traiter avec l’autorité militaire aux conditions suivantes : Maison Place Enault : 3500 francs de loyer annuel, Maison Place Concha : 5000 francs de loyer annuel, Salle de gymnastique : 1000 francs de loyer annuel, Salle de réunion de la mairie : 2000 francs de loyer annuel. Il est formellement reconnu que tous les locaux seront rendus en parfait état à la fin des hostilités.

Mais ces militaires boivent trop… d’eau

« Considérant que la consommation d’eau par la troupe occupant la mairie est énorme et dépasse de beaucoup les prévisions (550 m³ en trois mois) soit une somme de 1137 francs, le Conseil charge le maire d’informer l’autorité militaire que la clause de location de la dite salle doit être modifiée comme suit : … location =2000 francs compris chauffage, éclairage, et eau dans la limite de 250 litres par jour».

Le 14 juin 1940 les allemands défilent sur les champs Elysés, on sait qu'il seront à Vernouillet un peu plus tard en septembre par le témoignage de Marius Decaris

(voir article guerre 39-45) C'est le temps de l'occupation, Paul Reynaud a démissionné et est remplacé par Philippe Pétain. La signature de l'armistice le 22 juin constitue l'acte de naissance du gouvernement de Vichy.

Les allemands exigent que la mairie ait un interprète

« A la demande des autorités occupantes il a été nécessaire de prendre un interprète à la mairie trois heures par jour ouvrable à raison de 5 frs l’heure. Mlle Lina Claus sera chargée de ce service»

C’est à partir 22 septembre 1940 que l’on retrouve la présence de Georges Bourdillon comme maire lors des séances du Conseil, il a été démobilisé après l'armistice.

1940 – 1er septembre. C'est une période de rationnement en tous genre et les élus cherchent à organiser au mieux le ravitaillement

Le Conseil décide de « maintenir le régime actuel des fournitures scolaires mais seulement aux enfants de moins de 14 ans, les autres pouvant en faire la demande sous conditions des notes méritées à l’école» Voilà une incitation à bien travailler en classe inattendue.

La commune étudie l’organisation générale du ravitaillement en chauffage pour les habitants et les locaux communaux ainsi que de l’emploi de la main d’œuvre licenciée et inoccupée.

Le Conseil souhaite être fixé rapidement sur la quantité de combustible nécessaire pour les besoins communaux et demande aux autorités compétentes de faire diligence pour approvisionner les particuliers.

Pour concilier demande en combustible et emploi de chômeurs , M. le Colonel Glaizot a mis une coupe de bois à la disposition de la commune pour la faire exploiter à raison de 27 francs le stère abattu et 6,50 francs pour les fagots. «cette coupe sera exploitée par des gens sans travail  et il faudra 2000 francs pour payer le travail des bûcherons»  M. Pottier est nommé régisseur de cette affaire.

Les agriculteurs assurent l'intendance et la commune les aident à s'équiper

Le Conseil autorise le maire à passer un marché avec la société Mallet  de l’usine à gaz d’Andrésy pour la fourniture de coke de gaz au prix de 310 frs la tonne pour le chauffage des locaux communaux. Pour le transport, le maire indique « que les cultivateurs auxquels il s’est adressé s’offrent à transporter ce coke moyennant la somme de 60 francs la tonne avec un minimum de 60 frs pour un attelage à un cheval et 90 frs pour un attelage à deux colliers. M. Goujon Alfred ayant reçu procuration de ses collègues coordonnera le transport et le mandat sera établi à son nom. 

Achat d'une ficelle-lieuse : « Le Conseil autorise le maire à verser la somme de 9950 francs à la Coopérative d'approvisionnement agricole et commerciale de Versailles, étant entendu que cette avance sera récupérée sur les cultivateurs au fur et à mesure de leurs besoins en ficelle–lieuse.»

Le gouvernement de Vichy prône le retour aux valeurs traditionnelles: Le TRAVAIL: syndicats dissous. FAMILLE: le travail des femmes est découragé, PATRIE: les mauvais français communistes, juifs et francs maçons ne sont plus français.

Premier exemple vernolitain, le 1er novembre le maire informe le conseil de la « démission » de Mme Maublanc, secrétaire de mairie « frappée par la loi sur le travail des femmes mariées». Le Conseil regrette et adresse à Mme Maublanc ses remerciements pour services rendus à la commune et au public. Elle sera remplacée par M. Oudry. Et malgré une réaction du préfet qui demande que la démission de Mme Maublanc soit considérée comme nulle et non avenue, le Conseil tient cette démission pour valablement donnée»

L'affaire est loin d'être finie, car malgré les protestations du conseil municipal qui trouve  injuste qu’une loi oblige une personne à démissionner et contraigne son employeur à lui octroyer un pécule de départ ; le Conseil « sur demande pressante du préfet est obligé de lui verser la somme de 10 000 francs constituant le pécule prévu par la loi du 11 octobre 1940».

Le pain et la viande sont rationnés même aux vieillards

Le Conseil attire l’attention des autorités supérieures sur l’insuffisance de la ration de pain accordée aux vieillards dans les milieux ruraux. « Cette mesure inhumaine coïncidant avec la suppression de la ration de lait est trop sévère pour cette catégorie de consommateurs dont l’alimentation de base est justement constituée de pain de lait et de sucre. »

Le 1er décembre, le Conseil saisi de la pénurie de viande demande que la répartition soit opérée en tenant compte du nombre d’habitants en donnant à chacun des bouchers à peu près la même quantité de viande par habitant. C’est ainsi que Vernouillet qui ravitaille aussi une partie de Médan ne reçoit qu’un bœuf et deux moutons par semaine soit 380 Kg de viande, alors que le calcul des émissions de ticket de rationnement devrait permettre d'en distribuer 648 Kg». C'est donc presque la moitié de ce qui est nécessaire qui va manquer!

Du charbon au noir ou une noire calomnie?

Le Conseil municipal ; « apprenant que des bruits circulent dans le pays indiquant que les conseillers municipaux auraient touchés clandestinement du charbon ; demande qu’une enquête soit ouverte et que des sanctions soient prises soit contre les conseillers coupables soit contre les diffamateurs».

On manque de tout sauf de « Gnôle »

Les français sont incorrigibles, mais pour rester positif on va dire que boire un petit coup c'est un bon moyen de se réchauffer et d'oublier les soucis.

« Le Conseil demande que l’atelier public de bouilleur de cru fixé impasse Saint Etienne (Decaris) soit transféré dans le local inhabité situé Impasse de La Rochelle et appartenant à M. Yves Aubin, local mis gracieusement à la disposition de la commune par son propriétaire et pour lequel il s’est engagé à tenir le libre accès aux agents de la Régie chargés des contrôles». Beaucoup plus tard, en 1947, l’atelier de distillation de  sera installé au lavoir municipal de Marsinval et en ce qui concerne Brezolles dans une cour commune à MM. Baron Emile, Dappe Narcisse et Bouffard Auguste.

1941 – 16 février. Centre scolaire d’éducation physique et sportive

« M. le maire expose qu’il a convoqué le Conseil en urgence vu la brièveté des délais impartis pour le dépôt des demandes de subventions pour l’aménagement d’un Centre Scolaire d’Education Physique et Sportive dont le projet a été établi par l’architecte S. Stoskopf  à la demande du préfet et des architectes de la commune MM. Lucien et Marcel Bourgeois. La commune s’engage à assurer les frais de gardiennage et d’entretien du terrain et de prendre en charge la part communale non subventionnée. » Coût total des travaux : 993 234 francs. Délibération acceptée par cinq voix contre quatre.

Les quatre pensant peut être que ces dépenses étaient assez mal venues quand tout le reste, nourriture, chauffage, éclairage, travail manquent aussi cruellement. Mais les cinq pensaient peut être à juste titre qu’en ces moments douloureux  il fallait garder foi en l’avenir et le démontrer de façon forte.

Malheureusement le projet est retoqué par le préfet : trop ambitieux !

La direction du contrôle technique des grands travaux, cabinet du préfet demande une réduction du projet concernant le terrain de sports et d’éducation physique.

La commune fait valoir que la situation du terrain, au centre d’une agglomération de plus de 8000 habitants (Vernouillet-Verneuil-Triel) le désigne spécialement pour la création d’un terrain de sports intercommunal  et demande à l’autorité supérieure de s’employer à la réalisation de cette conception. Cet échec n'empêchera pas le stade de continuer à fonctionner, le 25 juin 1944 la commune renouvelle le bail à l’USVVT pour une durée de 18 ans au prix de 1 franc par an.

En Juin 1947, le Syndicat Intercommunal du centre d’éducation physique au lieu dit : Le Pépin décide que les dépenses de premières instances seront réparties au prorata des populations: Verneuil : 25%, Vernouillet : 25%, Triel : 50%

1941 – 18 mai. Allocations militaires pour les femmes de prisonniers

Le Conseil donne un avis favorable aux demandes d’allocation militaire ; « de Mme Aussière dont le mari est prisonnier de guerre et que son commerce de boucherie ne lui procure plus les moyens d’existence normaux (il n'y a plus beaucoup de viande à vendre) ; et de Mme Pottier Jacqueline dont le mari est prisonnier »

A la fin de la guerre plus d'un million de français sont prisonniers des allemands.

1941 – 15 juin. Le ravitaillement n’est pas le même selon qu’on est une commune « rurale » ou « industrielle ». C’est la période pâtes et rutabagas.

« Le maire expose la situation difficile du ravitaillement dans la commune, la dernière distribution de pommes de terre ayant eu lieu le 15 avril, il a obtenu de M. le Directeur Général du ravitaillement que la ration de pâtes alimentaires distribuée à Vernouillet, commune rurale soit égale à celle distribuée dans les villes industrielles»

On aura compris que les quotas de ravitaillement sont plus importants à la ville qu'à la campagne ou il est raisonnable de penser que les cultivateurs amis peuvent dépanner leurs voisins. Le maire va cependant tenter de faire classer Vernouillet comme ville « industrielle »

« la population de Verneuil et Vernouillet groupant 3000 habitants environ est « industrielle » au premier chef puisque travaillant soit aux gares de triage de Vernouillet-Verneuil ou Achères, soit dans les usines de la SCAN aux Mureaux ou Matford à Poissy».

Cette demande refusée, il fera une deuxième tentative le 13 juillet 1941:

Doléances de la population concernant le ravitaillement

« Le maire fait part au Conseil des doléances et réclamations qu’il a reçu de la part de la population:

- Défaut de pommes de terre depuis quatre mois

- Insuffisance de pâtes alimentaires pourtant distribuées dans les villes « industrielles »

- insuffisance du nombre de tickets de viande, ce défaut est ressenti par ceux qui mangent en dehors de chez eux le midi : ouvriers, employés, élèves des grands écoles.

- insuffisance de distribution de poissons »

Ces carences proviennent en partie du classement de la commune en catégorie rurale, le maire va donc essayer de prouver le contraire avec ce petit tableau, qui en même temps nous livre quelques statistiques intéressantes :

Population totale de Vernouillet : 1672 consommateurs ayant droit aux tickets

Cultivateurs et ouvriers agricoles : 149 soit 8,9% de la population globale

Population totale de Verneuil : 1405 consommateurs ayant droit aux tickets

Cultivateurs et ouvriers agricoles : 40 soit 2,84% de la population »

Il y a à Vernouillet–Verneuil 375 abonnés au transport SNCF travaillant principalement à Paris, Poissy, Les Mureaux et Achères, il y a aussi 200 cheminots.

En conséquence le Conseil réitère sa demande de classement en ville industrielle.

La démonstration  prouve en effet que Vernouillet n’est déjà plus un petit village rural, mais une ville dortoir de banlieue et on comprend bien aussi la subtilité de faire corps avec Verneuil qui a un meilleur ratio que Vernouillet concernant le pourcentage d'agriculteurs par rapport à la population totale.

L'évolution démographique et la mutation sociologique du village feront l'objet d'une prochaine pubication du cercle historique.

1941 – 21 décembre. Le Maréchal

Le maire propose l’achat, (mais a-t-il le choix ?) d’acheter un exemplaire de l’effigie du Maréchal Pétain éditée au profit des familles de prisonnier.

Le service de ramassage des ordures ménagères ne fonctionne plus

Le concessionnaire prévient la commune qu’il est dans l’incapacité de continuer à assurer le service  par manque de carburant ou de chevaux de trait.

1942 – 1944 Le cinéma à Vernouillet et la fête communale

Les français ont certainement besoin de spectacle pour s'évader un peu, malheureusement on sait que la censure allemande et de Vichy proposait plus de films de propagande que de frivolités. La commune cherche à passer un contrat avec la Société Régionale des Cinémas pour une location éventuelle de la salle de gymnastique (salle Bourdillon). Voir anciens pour savoir s'il y a eu des projections?

La fête de la St Etienne

« Le 20 février 1944, le groupement corporatif national des industriels forains sollicite l’autorisation de la tenue en 1944 de la fête foraine à sa date habituelle, le Conseil donne un avis favorable» Il est heureux de voir que malgré les difficultés de la vie quotidienne les français éprouvent le besoin de conserver les traditions.

1942 – 21 août Les allemands veulent tout savoir

Le préfet fait savoir qu’à dater de ce jour les procès verbaux des réunions du Conseil doivent être envoyés à la KreisKommandantur de Saint Germain.

Le personnel communal en novembre 1942

Le Conseil adopte les nouveaux statuts du personnel communal  suivant les instructions du préfet en date du 19 octobre 1942.

Le personnel communal se compose du secrétaire de mairie M. Nivelle et de deux commis Mmes. Le Gall et Ligier, d’un appariteur M. Piel et de trois femmes de services Mmes Mordant, Terruel et Drouard. Les cantonniers ne sont pas comptés car il relève du service vicinal et sont payés sur un budget spécifique

1942 – 6 septembre Vernouillet manque de gaz, de charbon, d'alcool et de chaussures!

La distribution du gaz est suspendue de 8 à 11heures, de 13 à 18 heures et de 20 à 5 heures du matin. Pour pallier à ces coupures, la commune demande au répartiteur une plus grande quantité de charbon pour l’usine à gaz d’Andrésy. Elle sollicite également  une attribution supplémentaire d’alcool à la commune de Vernouillet. Cet alcool était utilisé pour le démarrage des véhicules à gazogènes et directement sur certains moteurs d'engins agricoles et industriels.

On manque aussi de chaussures

« Le conseil constate que les allocations de chaussures de travail ou de fatigue sont extrêmement faibles depuis janvier 1942, soit 10 paires de chaussures pour femmes et 300 paires pour hommes pour l’ensemble des quatre communes de Vernouillet : 1600 habitants, de Verneuil : 1434 habitants, de Médan : 415 habitants et Villennes : 1364 habitants. Soit une population de 4813 habitants composée en majeure partie d’ouvriers agricoles ou d’autres corps d’état dont les besoins deviennent urgents »

En 1944, même le pain noir est rationné

Le conseil demande à être rattaché à un meunier plus près de Vernouillet, peut être sans trop y croire. Les Vernolitains et tous les français ont faim et froid, le régime de Vichy montre son incapacité a assurer un ravitaillement suffisant. Mais nos édiles font preuve de courage et d'imagination.

« Le maire expose au Conseil qu’il n’y a plus de farine chez les boulangers et qu’à partir de ce jour il n’y a plus de pain. Bien qu’en possession d’un bon de livraison de farine, les difficultés de déplacement empêchent tout transport attendu que la farine est à plus de 40 km de Vernouillet dans une zone dangereuse. Dans cette situation le Conseil décide de procéder à l’achat de blé chez les cultivateurs locaux, ce blé étant après avoir été écrasé mis à disposition des boulangers. Pour éviter tout gaspillage, la ration est unifiée à 200 grammes par personne, la distribution sera contrôlée par pointage de la carte individuelle de d’alimentation.»

1943 . La défense passive et les bombardements

La Direction Générale de la Défense Passive promet la mise à disposition de tous les renforts (incendie, sanitaire, déblaiement) en cas d’évènement graves.

Et il y en eu, la destruction du Pont sur la Seine a eu comme conséquence de priver de gaz et d'eau un partie des habitants de Triel rive gauche et on a dû les alimenter, à partir d’une canalisation du réseau de Vernouillet.

Le bombardement du 3 septembre 1943 à causé des dégâts importants a plusieurs particuliers qui ont été indemnisés par la mission départementale de secours  en janvier 44 :

M. Knudel :1000 frs, Mme Vve Rouet : 500 frs, Mme Bourgeois : 500frs, M. Norris : 500frs, M. Joly : 500frs.

Mais la commune demande aussi des dédommagements pour  le terrain de sports.

« M. le maire rappelle que le bombardement  aérien du 3 septembre de l’année dernière a gravement endommagé les terrains et aménagements du stade. Les dégâts constatés par M. Huan s’élèvent à 136131,28 francs. D’autre part la lisse du terrain de footbal ayant été arrachée et enlevée pour les besoins des troupes d’occupation, son remplacement nécessite une dépense supplémentaire de 52 956,35 francs. » Le conseil décide de voter la quotte part des dépenses incombant à la commune et sollicite une subvention estimée à 90% des dépenses auprès de la Direction Départementale de l’Education Générale et des Sports

Le 6 juin 1944, la libération de la France commence, le 26 août Charles De Gaulle descend les Champs Elysées. Le 9 septembre il forme son gouvernement en intégrant les chefs de la résistance.

Ce sera toutefois insuffisant pour désamorcer les velléités communistes, se pose aussi la question du rôle que doivent jouer les Comités Départementaux et locaux de Libération, comme le prouve l'exemple de Vernouillet ou les tergiversations du préfet montre bien l'embarras dans lequel se trouve le chef du gouvernement.

1944 – 2 octobre

Aux cruautés de l’existence même vont bientôt s’ajouter les déchirements de l’après guerre

Le Comité local de libération prend le pouvoir et s’autoproclame Conseil municipal

Etaient présents : MM. Defaye - Union des syndicats, Souhant – O.C.M., Drouard - C.D.L.R., Petit – Président P.S., Phégnon – vice président P.S., Chéreau – secrétaire M.N.C.P.

« Le comité local de la libération dans sa séance du 30 écoulé, après enquête auprès de la population de Vernouillet, sur la gestion du maire et son attitude collaboratrice, ainsi que l’inertie de certains membres du Conseil municipal a pris la décision de pourvoir au remplacement du maire et de ses collaborateurs».(sic)

Le Comité a établi une liste ci-jointe du nouveau conseil municipal

Séance du 3 octobre 1944 : Election du maire et de ses adjoints.

Sous la présidence de M. Dappe Narcisse, doyen d’âge, qui après l’appel nominal a donné lecture des résultats constatés aux procès verbaux des élections et déclaré installer les conseillers dans leurs fonctions.

La secrétaire de séance est Mme Vigouroux Germaine, c'est la première femme à siéger dans une équipe municipale.

Election du maire. 16 bulletins sont trouvés dans l’urne, dont deux blancs, la majorité absolue est de 8.

M. Malher ayant obtenu 14 voix est proclamé maire. Il avait démissionné du Conseil municipal le 6 janvier 1941, mais n'est certainement pas resté inactif depuis.

M. Petit Alphonse est élu adjoint et M. Pottier Louis adjoint supplémentaire

L’ordre du tableau des conseillers municipaux est le suivant :

M. Malher Jean, chef du personnel adjoint aux Assurances Sociales ; Petit Alphonse, employé SNCF ; Pottier Louis, retraité SNCF ; Phégnon Henri, Assureur conseil; Houot Louis, confectionneur ; Surgis Auguste, commerçant ; Dappe Narcisse, cultivateur ; Lemesle Emile, docteur ; Defaye Alfred, employé SNCF ; Fouque Marcel, agent d’assurances; Souhaut Adolphe, ajusteur ;  Goujon Alfred, cultivateur ; Chéreau Emmanuel, employé SNCF ; Vigouroux Germaine, couturière ; Drouard Paul, artisan Verlhac Léon.

Et le maire destitué, Georges Bourdillon, contre-attaque, Il donne des gages et des preuve de son honnêteté

A la suite de sa destitution, et de cette attaque sur son honorabilité surtout il réagit aidé par une  pétition de ses sympathisants, mais il ne faut pas oublier que cette lutte pour le pouvoir est avant tout partisane et politique.

Voilà ses propos et quelques unes des cinquante pétitions consignées au registre des délibérations à cette date.

«  Puisque le présent registre mentionne à mon égard mon attitude collaboratrice, je me permets afin que la postérité en sache, de relater ci dessous les copies conformes d’attestations qui m’ont été remises en témoignage de la fausseté de cette accusation. »

Quelques exemples sur plus de 50

1-Je soussigné André Nivelle, prisonnier évadé, déclare sous la foi du serment que M. Georges Bourdillon, maire de Vernouillet, n’est pas un collaborateur et n’a jamais dans ses actes donné la moindre facilité aux exigences des troupes d’occupation.

Parce que ce dernier m’a en 1940,en connaissance de cause, pris comme secrétaire de mairie, il me mit au courant de toutes les roueries propres soit à tromper l’ennemi, soit à gagner du temps dans l’exécution des demandes allemandes ou collaborationnistes de Vichy. J’ai vu pendant quatre ans M. le maire faire l’impossible, s’ingénier et donner toutes facilités aux « réfractaires » (au régime de Vichy), insoumis, israélites traqués en leur procurant fausses cartes d’identité, cartes d’alimentation et emplois. Donner tous conseils en vue de sauvegarder le maximum de français contre toutes les formes d’entreprises allemandes.

2- Je soussignée Madame Colonne, israélite, propriétaire de la villa Beauchamp, ait trouvé       auprès de M. Bourdillon l’aide nécessaire pour notre sauvegarde pendant l’occupation.

3-Je soussigné Ménage Félicien, 24 rue Jean Jaurès déclare qu’étant« réfractaire »

M. Bourdillon m’a donné toutes facilités pour échapper à la police allemande.

4-Je soussigné Pierret Lucien atteste que M. Bourdillon a été à mon sujet au dessus de tout éloge pour me permettre d’échapper au Service du Travail Obligatoire

5- Moi, Albert Quinot, comptable agréé à Vernouillet, 3rue de Breteuil, reconnais que M. Bourdillon m’ a prévenu au début de Décembre 1943 de ne rien faire ni dire sur les allemands alors que j’étais recherché pour menées Gaullistes. J’étais partisan, le jour de la libération de la commune par les américains, de renvoyer le maire et ses conseillers et  de faire peau neuve. Il me fût répondu par le chef de la résistance             dont j'étais  « Nous devons marcher avec le maire »

            6-Je soussigné Godfrin Fernand atteste mes rapports avec M. Bourdillon duquel j’ai      toujours reçu des conseils et l’aide nécessaire pour échapper aux exigencesallemandes.

Ce qui vient de se passer à Vernouillet n'est pas un cas isolé, dans de nombreuses communes les comité de libération ont agi de la même manière, à l'échelon supérieur les comités départementaux ne savent s'ils doivent conseiller le préfet ou administrer eux même ce qui explique ce qui suit concernant les changements décisionnels préfectoraux.

Le Préfet annule la décision du Comité local de libération et réinstalle l’ancien conseil municipal

Les délibérations des 2 et 3 octobre sont annulées ainsi que le précise le préfet de Seine et Oise le 5 octobre :…M. Georges Bourdillon maire élu et les conseillers élus le 1er septembre 1939 doivent rester en place. Signé Roger Léonard, préfet de S et O.

Mais le 6 novembre nouveau coup de théâtre : Le préfet change d’avis

Le préfet de Seine et Oise faisant fonction de Commissaire Régional de la République,

Vu l’ordonnance du 21 août portant sur l’organisation des pouvoirs publics de France après le Libération.

Arrête : Il est institué dans la commune de Vernouillet en remplacement de la municipalité en exercice à la date du 25 août 1944 une délégation spéciale chargée d’administrer provisoirement la commune jusqu’au élections municipales prochaines. Cette délégation est constituée comme suit : M. Malher Jean, Petit Alphonse, Pottier Luis, Phégnon Henri, Houot Louis, Surgis Auguste, Dappe Narcisse, Lemesle Emile, Defaye Alfred, Fouque Marcel, Souhaut Adolphe, Goujon Alfred, Chéreau Emmanuel, Vigourux Germaine, Drouard Paul, Verlhac Léon.

Art. 2 : la délégation spéciale entre en fonction  immédiatement

Enfin , le 26 novembre le  Préfet parle de recompléter le Conseil alors qu'il s'agit d'un changement de fond.

Les conseillers sont désignés par arrêté préfectoral . (arrêté du préfet du 15 novembre )

« Le préfet vu l’ordonnance du 21 avril 1944 et considérant qu’il y a lieu de maintenir en fonction et de recompléter (sic) le Conseil Municipal élu avant le 1er septembre 1939 et sur avis du Comité Départemental de Libération arrête que le Conseil municipal de Vernouillet est constitué comme suit : »

M. Malher Jean, Petit Alphonse, Pottier Luis, Phégnon Henri, Houot Louis, Surgis Auguste, Dappe Narcisse, Lemesle Emile, Defaye Alfred, Fouque Marcel, Souhaut Adolphe, Goujon Alfred, Chéreau Emmanuel, Vigourux Germaine, Drouard Paul, Verlhac Léon.

Suite à cet arrêté du préfet, les conseillers doivent élirent maire et adjoints.

M.Malher Jean obtient 14 voix et est proclamé maire, à l’élection au poste d’adjoint M. Petit obtient 11 voix et est élu, enfin pour le poste d’adjoint supplémentaire M. Pottier Louis obtient 12 voix et est élu.

Ces boulversements qui ont conduit des hommes nouveaux et pour la première fois une femme aux commandes de la commune ne peut faire oublier les dures réalités de la vie. Il n’est donc pas étonnant que les premières décisions de cette nouvelle équipe nous ramènent à la vie quotidienne. La France est libre mais elle va souffrir encore longtemps des séquelles de la guerre. Les vernolitains vont manquer de l'essentiel pour quelques temps encore.

Il reste des factures impayées par manque de responsable financier communal

A M. Alain, épicier pour 447 frs, à M. Godet, pompes funèbres pour les victimes du 28 août (libération de Vernouillet), à M. Duffau, pharmacien pour fourniture de pansements et produits pharmaceutiques.

Il faut revaloriser les traitements des agents municipaux

M. Nivelle, le secrétaire de mairie qui avait affiché son soutien à l’ancien maire va voir son salaire presque doubler de façon rétroactive il passe de 1792 à 3060 francs, mais ce sera plutôt une indemnité de départ car le nouveau maire décide de réintégrer Mme Maublanc qui avait été contrainte de donner sa démission selon une loi inique et sur la pression de l’entreprise qui occupait son mari. Mme Ligier, secrétaire au ravitaillement voit son salaire passer de 2260 à 2960 francs.

Il faut assurer le chauffage et le ravitaillement

« Le 15 décembre 1944, le maire informe le conseil que devant l’impossibilité d’une entente cordiale avec Mlle Droin, propriétaire du château, concernant la fourniture de bois de chauffage pour les habitants de la commune, il a demandé au préfet une réquisition de 30 stères de bois à prélever sur le terrain boisé du château. » Le maire a aussi sollicité l’autorisation du préfet et souhaite une réponse rapide car les habitants déjà privés de gaz ont les plus grandes difficultés à se chauffer et à faire la cuisine.

1945 – 11 février. Un appel au secours des communes au gouvernement

Le budget 1944 a laissé apparaître une insuffisance de revenus importante de 262424 francs, pour y faire face le Conseil a été contraint de voter une augmentation des impôts sous forme « de centimes additionnels en particulier pour les remboursements d’emprunts. 36712 frs pour le groupe mairie-école, 14112 francs pour les routes»

Le Conseil dans son envoi du budget primitif au préfet fait remarquer à ce dernier « que les charges imposées aux habitants, sont alourdies considérablement par suite de l’état de guerre, de la vie chère et des augmentations du personnel communal. »

Le Conseil demande donc qu’une subvention importante soit accordée pour alléger les charges de la commune et que les dépenses dues à la guerre et celles imposées par l’Etat soient supportées par ce dernier. « Ces dépenses sont la conséquences de la distribution par la mairie des bons d’alimentation, des charges nouvelles concernant la police d’Etat, les sapeurs pompiers et la défense passive». On peut y ajouter la réfection des routes défoncées par les tanks et les convois militaires. D’autre part, par manque de matériaux, les immeubles communaux sont délabrés d’autant plus qu’ils ont été réquisitionnés pour les militaires ou pour loger des sinistrés. 

 « Le Conseil émet le vœu qu’une politique hardie du gouvernement procure à l’Etat les moyens de prendre en charge les dépenses précitées. »

1945 – 18 février. Une salle des fêtes et de cinéma

« Le maire rend compte des pourparlers qu’il a engagé pour la création d’une salle des fêtes et de cinéma. » Il est symptomatique de cette époque de « penser » à la distraction, pour « panser » les plaies qui sont encore vives.

1945 – 18 mai. Enfin des élections municipales démocratiques

Cette fois, tout rentre dans l’ordre, ce n’est plus le comité local de libération ni le préfet qui désigne les conseillers mais le scrutin universel auquel les femmes prennent part pour la première fois, deux d’entre elles seront élues. Pendant l'entre-deux-guerres le droit de vote des femmes a été proposé plusieurs fois par les députés mais a toujours été refusé par le Sénat. Le 23 juin 1942 De Gaulle prend position en faveur d vote des femmes et l'inscrit dans une ordonnance du 21 avril 1944 confirmée le 5 octobre 1944.

« Le 18 mai à 20 heures les membres du Conseil municipal proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote du 29 avril et 13 mai se sont réunis en mairie pour élire le maire et les adjoints.

Sont installés conseillers municipaux : MM. Malher Jean, Goujon Alfred, Lesmesle Emile, Chéreau Emmanuel, Fouque Marcel, Pottier Louis, Dappe Narcisse, Drouard Paul, Defaye Alfred, Surgis Auguste, Petit Alphonse, Mme Vigouroux Germaine, Mme Durosé Simone, Houot Louis, Parisse Arsène, Souhaut Adolphe.

M.Malher Jean obtient 15 voix sur 16 et est proclamé maire, M. Goujon Alfred obtient 13 voix à l’élection de l’adjoint est nommé à ce poste et M. Fouque Marcel est élu adjoint supplémentaire ayant obtenu 11 voix. »

Une victoire bien arrosée, mais c’est bien connu la fanfare a toujours le gosier sec

« Le 27 mai 1945, la commune doit payer la somme de 920 francs pour régler la facture du restaurant « Les Charmilles  représentant le montant des consommations de la fanfare le jour de la victoire. » Curieusement, c’est là un des seuls témoignage officiel qui nous fasse imaginer ce qu’à dû être cette journée de liesse dans le pays.

1945 – 11 août. Les salaires ne suivant plus l’inflation, les salariés démissionnent

« Le Conseil par suite de la démission du cantonnier et n’ayant aucune demande d’emploi concernant son remplacement, décide de faire effectuer des heures supplémentaires aux deux cantonniers restants et au gardien du cimetière. » Le Conseil attire l’attention du préfet sur l’insuffisance des traitements du personnel communal qui laisse entrevoir d’autres démissions et sur l’impossibilité de recruter du personnel à ce tarif.

Le 21 octobre 1945, les élections révèlent l'échec du Général, les partis qui ne partagent la vision qu'il a de la Constitution représentent les trois quarts de l'électorat. Il quittera la présidence du gouvernement le 20 janvier 1946.

 Des meubles sans propriétaires

Le Conseil demande l’autorisation de vendre les meubles laissés dans une propriété occupée par les allemands, meubles non réclamés et entreposés dans un bâtiment communal

Une boulangère bien obligée de faire un long crédit

« Le Conseil décide de payer la somme de 118 francs à Mme Leborgne pour fourniture de pain aux hommes réquisitionnés par les allemands en août 1944. »

Le Conseil des prudhommes

L’activité industrielle de la région s’étant développée de façon notable depuis quelques années, de nouvelles usines se sont crées, la population ouvrière du canton s’est accrue considérablement. Le conseil donne pour ces raisons un avis favorable à la création d’un conseil des prudhommes dans le canton. 

Budget primitif 1946.

Les recettes s’établissent comme suit : Propriétés bâties 110000 francs, propriétés non bâties 12000, taxe d’habitation 210000, ordures ménagères 65000, locaux professionnels 10000, taxe sur les chiens 30000, taxe sur les chevaux et voitures 95061 francs soit un total de 537061 francs.  Population 1515 habitants

Un service communal surchargé: le ravitaillement

Le 17 mars 1946, le Conseil  prélève une somme de 5000 francs au budget additionnel pour payer les heures supplémentaires effectuées par M. Rondeleux du service municipal du Ravitallement. 

L’intercommunalité , on y pense de plus en plus, en tous cas l’idée des SIVOM  est née

Le 28 avril 1946 la commune créée une commission pour étudier un certain nombre de travaux en commun avec Verneuil et Triel : Piscine, Douches, Dispensaire, Terrain de sports, Routes, Ordures ménagères, Cours complémentaires.

MM.Surgis et Drouard sont désignés comme délégués à cette commission.

L’ambulance des deux rives

Le conseil approuve le principe de l’achat d’une ambulance avec la commune de Verneuil et Triel dont le financement pourrait être assuré au moyen de souscription.

Le 9 avril 47, Vernouillet  décide l’achat par moité avec la ville de Triel (Verneuil a abandonné le projet) d’une ambulance. L’ambulance portera l’inscription : Ambulance Intercommunale. Villes de Triel et Vernouillet». Voir Grand pour photo?

Le 11 février 1949, le Conseil municipal décide d’abandonner, à la commune de Triel, la recette 1948 revenant à Vernouillet pour frais de gestion (40000 frs). Cette ambulance a donc bien fonctionné.

Création d’un syndicat intercommunal pour l’équipement sportif

  1. La commune de Vernouillet adhère sans réserve au syndicat projeté entre les communes de Vernouillet Verneuil et Triel.
  2. Le syndicat  est formé pour une durée de (99 ans écrit au crayon) à compter de ce jour. Sa dissolution ne pourra être prononcée que dans le cadre légal en vigueur
  3. Le syndicat aura son siège à la mairie où se réunira le Comité d’Administration qui est constitué par les maires des trois communes.

« MM. Malher et Surgis seront désignés en novembre 1949 comme délégués au syndicat intercommunal pour l’aménagement d’un Centre d’Education Physique et des Sports. »

La commune décide de contracter un emprunt de 250 000 francs pour financer les travaux dès que ceux-ci seront décidés par la commission départementale des sports.

Les prochaines décisions montrent que l’on s’organise devant une pénurie de vivres et de produits de première nécessité mais que l'on commence à faire des projets d'avenir et que les vernolitains ont le souci de s'entraider

Les allemands ont oublier de  repeindre la salle de Gym avant de partir !

Le Conseil décide la remise en état de la salle de gymnastique fortement détériorée par l’occupation des allemands. Le 20 septembre 1947, la commune fera un emprunt de 420000 francs, remboursable par le ministère de la Reconstruction,pour réparer la salle.

La commission de recherche de blé

MM. Souhaut et Louis Pottier sont désignés pour faire partie de la commission de recherche de blé avec MM. Auger et Caminade en tant que représentant des familles nombreuses, de deux représentants du syndicat agricole patronal et deux représentants du syndicat agricole ouvrier.

L’Entraide Française

« Pour constituer une commission d’entraide le Conseil demande aux groupements suivants de désigner chacun un membre : Syndicat des cheminots, Syndicat des ouvriers agricoles, Union des femmes françaises, Ligue catholique, Syndicat agricole du patronat, Représentants des anciens prisonniers et des familles nombreuses. »

1946 – 2 août. On a perdu les boîtes de lait condensé

« Le Conseil est dans l’impossibilité de connaître l’emploi qui a été fait des boîtes de lait par l’ancienne municipalité mais devant la mise en demeure du Ravitaillement Général il décide de prélever la somme de 1278 francs sur les dépenses imprévues pour faire face à cette demande.»

Pour que le métier de sonneur de cloches devienne plus facile

« Le Conseil demande à M. Rupicki, architecte des Beaux arts, de réaliser le percement de la voûte de l’église pour l’installation de cordes descendant jusqu’au sol pour les sonneries de cloches.» On comprend mieux pourquoi le sonneur avait droit droit à une indemnité conséquente quand il lui fallait grimper dans le clocher avant de faire son travail, mais d'après un connaisseur ce percement n'a jamais été réalisé.

1946 – 6 septembre Les bains douches

« La commune a acquis la propriété Enault en 1929 dans un but d'utilité publique. Un partie des travaux a été exécuté en 1930 avec la réalisation de la mairie et de l’école des filles, la suite de ces travaux d’utilité publique, la réalisation des bains-douches a été retardée par la guerre et les difficultés d’approvisionnement en matériaux et par manque de financement. » Ces installations doivent être réalisées dans la maison appartenant à la commune  (emplacement actuel de la bibliothèque) et habité par M. Delille qui refuse de quitter les lieux, le Conseil repousse donc sa demande de prolongation de bail comme il en a été averti à plusieurs reprises. Ce projet sera abandonné et remplacé par le projet de l'architecte Brasseau à l'emplacement ou se trouve actuellement le service culture de la mairie.

« Le Conseil après examen approfondi approuve le projet établi par M. Brasseau, architecte, et s’élevant à 28500 francs concernant la création de Bains-Douches dans un local dépendant du groupe scolaire» Ces bains douches avaient été au départ prévus pour les élèves, ils ont servi jusque dans les années 80 à tous les habitants. Plan projet

Georges Bidault est chef du gouvernement tripartite (SFIO, PC et MRP) depuis le mois de juin, La IV république voit le jour le 27 octobre 1947

1946 – 20 octobre. L’Union des commerçants

« Le maire communique au Conseil une protestation de M. Duffau, président de l’Union des commerçants nouvellement constituée, concernant la taxe de locale sur les commerces. Le maire rappelle qu’il avait été contre cette taxe antidémocratique qui avait été écartée au moment de l’établissement du budget primitif, mais imposée ensuite par l’autorité préfectorale. Le Conseil prend cependant note de la suggestion de l’Union des commerçants qui consiste à unifier le taux de cette taxe sur les trois communes de Vernouillet, Verneuil et Triel. »

Une fonderie à Vernouillet ?

« Le Conseil repousse la demande d’installation d’une fonderie de bronze et d’aluminium, chemin de Breteuil, dans un but de salubrité publique à cet emplacement».

Le taxiphone n’est toujours pas en place

En juin 47, suite à de nombreuses demandes des habitants, le maire rappelle la demande d’installation d’un taxiphone qui s’est soldée à l’époque par le passage d’un agent des PTT pour en fixer l’emplacement.

La collecte de céréales, la police ne surveille pas les récoltes

Un  Comité Communal de Collecte des Céréales est  créé 

« Le Conseil ayant appris qu’il était question de diminuer les effectifs du commissariat de police de Conflans attire l’attention du préfet sur l’insuffisance de l'effectif actuel pour la surveillance des agglomérations et des récoltes surtout pendant la période actuelle d’insuffisance alimentaire».

1947 – 31 octobre. Elections municipales

« L’an 1947, le 31 octobre à 20h30 les membres du conseil municipal proclamés par le bureau électoral à la suite des opérations de vote des 19 et 26 octobre sont les suivants :

Goujon Alfred, Clédat René, Pottier Louis, Malher Jean, Dappe Narcisse, Reusse Yvonne, Baron Emile, Chéreau Emmanuel, Auffert Hervé, Fouque Marcel, Godefrin Lucien, Surgis Auguste, Fossey Alexandre, Rulleau Pauline, Petit Alphonse, Montier René, Poirier René. »

Il y a 17 conseillers, donc un de plus que précédemment en raison de l’augmentation de population. M. Malher est réélu maire.

1947 – 29 décembre. Enlèvement des ordures ménagères

« Deux soumissionnaires se sont présentés : M. Poupas fait une offre à 72000 francs avec un cantonnier communal qu’il ne peut s’engager à nourrir et M. Delavaud qui fait une offre à 75000 francs avec un cantonnier communal qu’il s’engage à nourrir. Le Conseil, considérant que le gros travail demandé au cantonnier nécessite une compensation qui lui est fournie en nourriture, accepte l’offre de M. Delavaud. »

Cette anecdote est assez symptomatique de cette époque ou la nourriture est une denrée rare et mieux considérée que l’argent qui se déprécie de jour en jour.

Les répartiteurs

On les appellent toujours les répartiteurs, mais ils composent désormais la Commission communale des Impôts. On se rend compte aussi avec cette liste des changements sociaux qui se sont opérés au vu de la transformation des corps de métiers. Les agriculteurs sont maintenant minoritaires et les employés, ouvriers  et artisans constituent la majorité des actifs. Le petit village rural est bien déjà une petite ville de banlieue

Titulaires : Mlle Reusse Yvonne, fonctionnaire - Drouard Paul, artisan – Churlet Maurice, employé SNCF - Merlin René, industriel – Caminade Pierre, employé – Montier René, ajusteur – Tréheux Edmond, cultivateur à Triel – Dappe Narcisse, cultivateur – Décatoire Paul, gérant d’épicerie – Berthelin Roland, comptable – Clédat Jean, entrepreneur de maçonnerie – Davous Louis, retraité SNCF.

Suppléants : Loncle Mathurin, marchand de charbon – Decayeux Louis, employé de banque – Bartholomé Henri, employé du chemin de fer – Chaplain Edouard, menuisier, Fabre André, employé – Surgis Auguste, fruitier en gros – Lejeune Marcel, représentant decommerce – Parisse Arsène, employé de banque – Hannière Maurice, cultivateur – Rivière Marcel, cultivateur à Médan – Joubert Marcel, commis architecte.

1948 – 27 janvier Personnel communal

Affiliation du personnel communal à la Caisse Nationale des Retraites.

« Le personnel qui bénéficiera de cette affiliation devra néanmoins continuer à faire partie d’une caisse de coordination de la Sécurité Sociale. Le Conseil autorise le maire à inscrire le personnel à la Caisse des Personnels des communes, 6 rue de la Douane, Paris. »

Horaires du personnel communal

« Le Conseil donne un avis favorable à l’application du nouvel horaire de travail du personnel administratif communal. Celui-ci sollicite l’obtention du jeudi après midi et offre de récupérer en faisant trois quarts d’heure supplémentaire par jour. »

Nouveaux horaires : 8h45 à 12h et 14 à 18h30 sauf le jeudi.

1948 – 22 novembre. La vie chère, ça continue

Indemnité de vie chère. Le Conseil accorde au personnel communal les avantages prévues au Bulletin Officiel du 16 octobre 1948 portant distribution d’une indemnité temporaire et un supplément temporaire de cherté de vie et un supplément d’indemnité de résidence.

Les bouchers-charcutiers

« En mars 1949, suite à l’arrêté municipal du 23 mars 1948 le Conseil décide d’appliquer le forfait pour le recouvrement de la taxe sur les viandes en accord avec les bouchers et charcutiers de la commune. »

Commerçants locaux, taxe de 5000 frs: MM. Sagnier Abel, boucher- M. David Clément, boucher – Mme Vve Lemoine, charcutière.

Commerçants forains, taxe de 2500 frs : M. Pichot, boucherie chevaline, Les Mureaux – D’Humé André, Charcutier à Vernouillet – M. Cordier, charcutier à Mantes – M. Cornu, boucher à Poissy – M. Manté, boucher à Porcheville.

On revient au charbon pour se chauffer

« Le Conseil autorise le maire à passer un marché de gré à gré avec M. Laccaret Vital, marchand de charbon à Verneuil pour la fourniture de 11 tonnes d’anthracite, coke et flambant, pour le chauffage des écoles pour la somme de 86010 francs. »

La suppression du  service du Ravitaillement, enfin une bonne nouvelle.

Le Conseil décide de maitenir M. Rondeleux au service du Ravitaillement, à raison de deux jours par semaine le mercredi et le samedi, jusqu’à la suppression de ce service.

Ce service sera supprimé avec le départ à la retraite de M. Rondeleux en juillet, et aussi parce que le service n’a plus lieu d’exister.

Budget 1950.

Taxes établies en vertu de la loi de finance du 13 août 1926 et qui feront l’objet de rôles établis par le service des contributions directes.

Chiens : 23.000 francs, Propriétés bâties : taux de 4,5% soit 37 000 francs

Propriétés non bâties : taux de 10% soit 22 000 francs, Ordures ménagères : taux de 20% soit 160 000 francs, Taxe d’habitation : taux de 15% soit 315 000 francs, Locaux professionnels : taux de 30% soit 56 000 francs, Voitures et chevaux : 1800 francs

Il est curieux de constater que la taxe sur les chiens rapporte, encore à cette époque, plus que les propriétés non bâties, la forte augmentation des services tel que le ramassage des ordures ménagères. La somme récoltée par la taxe d’habitation prouve bien que le village s’agrandit, enfin il est  frappant de voir le taux élevé de la taxe sur les locaux professionnels ce qui explique la faible implantation d’artisans et d’industriels sur la commune qui se perpétue encore de nos jours.

La dévaluation de 1948, les subsides du Plan Marshall et le début timide de la coopération européenne mettront du temps à relancer la machine économique. Mais c'est une autre page d'histoire qui reste à écrire pour une prochaine édition.

Ces 150 ans de la petite histoire de Vernouillet montrent la mutation importante qui s'est produite à partir du petit village pour devenir petite ville de banlieue. Pendant toutes ces années on voit le résultat d'un centralisme étatique français triomphant peser sur les choix et les décisions de nos élus. Ce n'est qu'après la guerre que l'étau se desserrera un peu, mais il restera encore beaucoup à faire et nous sommes encore loin aujourd'hui de la décentralisation qui prévaut dans plusieurs états voisins. C'est la faute à Napoléon !

Tableau récapitulatif des maires de Vernouillet entre 1800 et 1950

De 1799 au 24 décembre 1806                          Laroche Arnoult

De janvier 1807 au 16 juin 1807                         Plisson adjoint de Laroche fait office de maire

Du 28 juin 1807 au 23 juin 1836                          Berson Louis

Du 23 juin au 18 août 1836                                 VoyerJean-Baptiste (maire provisoire)

Du 18 août 1836 au 4 juillet 1837                        Churlet Jean Baptiste

Du 4 juillet 1837 au 14 mai 1848                         Mesnil Jean-Louis

Du 14 mai 1838 au 1er février 1852                   Vidal Lucien

Du 1er février 1852 au 17 juin 1857                   Rennes Auguste

Du 17 juin 1857 au 12 aôut 1860            Vidal lucien

Du 12 août 1860 au 25 novembre 1876             Berson Henri

Du 25 nov.1876 au 7 septembre 1879               De saint Léger Justin

Du 7 septembre 1879 au 25 juillet 1886             Rennes Gaston

Du 25 juillet 1886 au 20 mai 1888                       De Saint Léger Justin

Du 20 mai 1888 au 29 mai 1904                         Hottot Augustin

Du 29 mai 1904 au 24 juillet 1904                       Savary, adjoint fait office de maire

Du 24 juillet 1904 au 16 mars 1906                    Hottot Louis

Du 27 mars 1906 au 16 février 1908                  Pottier Georges

Du 29 mars 1908 au 17 mai 1908                      Degrond Jules

Du 17 mai 1908 au 19 décembre 1908              Pottier Georges

Du 21 janvier 1909 au 10 décembre 1919         Decaris Marie-Michel

Du 10 décembre 1919 au 17 mai 1925              Pottier Georges

Du 17 mai 1925 au 17 mai 1929                         Labrousse Albert

Du 17 mai 1929 au 8 novembre 1930                Bourdillon Eugène

Du 8 novembre 1930 au 2 octobre 1944                        Bourdillon Georges

Du 2 octobre 1944 à 1950 et plus??                   Malher Jean