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La Poste à Vernouillet

RAPPEL DES ORIGINES DU SERVICE POSTAL

Mise en place du service de la poste :

XII e siècle l’Université de Paris organise un service de transport de lettres d’argent et de colis pour les étudiants.

1464 : Louis XI organise un réseau de relais pour le transport des dépêches.

1576 : Les messagers Royaux sont autorisés à prendre en charge les correspondances privées.

1562 : Louis XII organise la poste royale avec des bureaux de réception et de distribution, et fixe des taxes.

1672 : Louvois fait procéder à la mise en adjudication de la ferme générale des postes.

1719 : Fusion des messageries de l’Université avec les postes royales.

1792 à 1797 : la poste est exploitée en régie.

1804 : Le service postal est dirigé par un Directeur Général.

1804 : La direction des postes est rattachée aux finances.

1819 : En Sardaigne circulent les précurseurs des timbres, en effet on utilise des enveloppes en pré payé connues sous le nom de Cavallini, précurseurs des « entiers postaux »,ou des tous récents « prêt à poster ».

1830 : Distribution du courrier dans toutes les Communes « de deux jours l’un »

1832 : Maintenant chaque jours 50.000 facteurs desservent 35.000 boîtes aux lettres

1840 : Le premier timbre est émis le 6 mai 1840 en Grande-Bretagne :c'est l’invention du timbre-poste mobile le célèbre « Penny Black », ci-contre. Oeuvre de Sir Rowland Hill. Reste à trouver comment éviter que le timbre soit réutilisé, à savoir l’oblitération.(Invention contestée par l’Ecossais James Chalmers)

1844 : Un an après la mise en service de la ligne de chemin de fer Paris Rouen par Vernouillet, la première malle poste emprunte cette ligne.

1848 : En France, l’Assemblée Nationale vote la réforme de la poste dotée d’un nouveau tarif postal et l’émission de la première série de timbres poste   d’une valeur d’affranchissement de 10, 15, 20, 25, 40, c et 1fr.(au sujet de cette série voir page 29) Ces valeurs sont mises en service le premier janvier 1849, elles sont calculées pour acheminer les lettres en fonction du poids, et sans taxe de distance pour la France, la Corse et l’Algérie. L’abandon des taxes produit un courrier moins cher, plus rapide et plus sûr. Auparavant pour un paysan, un ouvrier, envoyer une lettre correspondait à une journée de labeur.

Autre changement : c’est l’expéditeur en achetant le timbre qui paye les frais d’envoi.
Les Français, ceux qui avaient les moyens d’écrire et de payer l’acheminement du courrier n’adoptent pas facilement ce procédé, aussi il est décidé que pour une même lettre si l’expéditeur paye l’envoi c’est 20c si c’est le destinataire qui doit payer c’est 30c.

1873 : Décision du ministère des finances qui supprime définitivement les lignes et les relais.

1874 : U.P.U. (Union Postale Universelle), le service des postes universel siège à Berne.

1878 : Création du ministère des postes et télégraphes

1889 : on y ajoute le téléphone, et c’est le Ministère Les P.T.T.

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Viol des correspondances : de tout temps, sous tous les régimes, les pouvoirs se sont arrogés le droit de violer les correspondances

Dans notre Village

Cahier des doléances de notre paroisse : Dans mes quelques écrits, je fais souvent appel à cet ouvrage qui en son temps fut le volume de référence pour de nombreuses paroisses, parlementaires et autres personnes. L’article 13 laisse apparaître le souhait de voir passer les transports sous contrôle des Etats provinciaux.

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Le 15 janvier 1790, l’Assemblée Nationale divise le pays en 83 départements. Notre département porte le n° 72, numéro qui dorénavant figure sur le courrier de ce département.

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En 1791, notre département qui entoure celui de la Seine, se compose de 59 cantons répartis entre 9 districts.

En 1802, les 59 cantons sont répartis en 5 arrondissements et 36 justices de paix.

Premiers bureaux de poste du Royaume :

Les premiers bureaux de poste voient le jour en 1676 à Houdan, et Montfort L’Amaury avec bureau de la poste aux lettres. Versailles attendra 1693 et Triel sur Seine en 1743.

Acheminement du courrier :

Soit par diligence soit par la malle poste Ci-dessous le tracé des deux routes; l’une, la n°14 , dite route d’en haut passant par Pontoise importante ville à l’époque, et l’autre la n°13 passant par Triel, Mantes dite route d’en bas ou plus connue sous l’appellation de route Royale.

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(carte d’Henri CLERISSE, j’ai rajouté des indications en marron).

L’allure : Au sujet de l’allure qu’impose le postillon à l’équipage, d’après certains Auteurs si le terrain le permet, c’est le galop, pour d’autres c’est le trot. Au delà de ces divergences sur l’allure, il y a un détail que je n’arrive pas à comprendre, je m’explique exemple : l’équipage mène la diligence Paris Rouen de la poste de Triel à celle de Meulan, là les chevaux sont remplacés par l’équipage qui le relaye. Et suivant mes observations découlant de mon travail de jeune homme avec les bêtes de somme, je pensais qu’après un repos les  chevaux regagnaient leur écurie en tirant une diligence Rouen Paris, Meulan Triel d’autant qu’au retour vers leur écurie pas besoin de fouetter les bêtes. Elles tirent de bon cœur surtout si dans l’équipage, se trouve une mère qui allaite. Eh bien non ! L’équipage revient vers l’écurie impérativement au pas et à vide !

À Triel sur Seine :

L’histoire de Triel-sur-Seine, relatée par de nombreux historiens souvent locaux, nous enseigne qu’à défaut d’être une résidence Royale, ce Village tout au long des siècles, soit sur le fleuve soit sur les routes voit passer et pour certaines faire halte de nombreuses têtes plus ou moins couronnées, d’où sûrement le qualificatif de « route Royale » donnée au chemin la desservant, qualificatif, qui justifie que le long de cette voie se trouvent des Auberges de grande renommée.

Pour Mr Grand, historien Local et président de l’A.P.C.C.T c’est en 1702 lors du passage du Fils de Jacques II d’Angleterre qu’il est fait mention du relais sis au 139 rue Paul Doumer, relais transféré au 171 à l’Hôtel de l’Image en 1824 (Biget).  À l’Hôtel de l’Image : établissement d’un relais annexe tenu par des entreprises privées en 1797 jusqu’en 1824.

Ci-dessous article de journal sûrement le Courrier Républicain N°669 en date du 31 décembre 1957. (Doc. Pierre Grand) 

   Effectivement c’est le nouveau bureau de poste.

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Ainsi au 171 de la Rue Paul Doumer, à l’emplacement de l’actuel Bureau de poste, se trouvait l’Auberge à   « l’Image Saint Martin ». Auberge ouverte et  connue depuis le début du XVIIe et renommée pour son excellente cuisine et ses vins.

Il faut se souvenir qu’à l’époque il y a ceux les plus nombreux qui ne mangent pas à leur faim, et ceux qui ont les moyens de s’offrir des repas gargantuesques. Ils passaient ainsi plusieurs heures à table, où un seul repas se compose de très nombreux plats.

Quant aux vins, la renommée de celui de Triel le destine à la table Royale.

C’est lors de la promulgation de la loi du 1er nivôse de l’an VI (1797) que le propriétaire du relais l’Image Saint Martin établit en annexe le relais.

1743 : Création du bureau de la poste aux lettres, on le trouve au N° 144 de la même rue. Paul Doumer.

Pour la poste aux chevaux c’est à Monsieur H Clerisse président de la Société historique de Mantes et du Mantois que j’emprunte quelques lignes. C’est vers 1922 que l’Auteur est venu à Triel recueillir ce qui pouvait rester des souvenirs se rapportant aux relais.

Nota : dans ce récit il est fait une grande part à Triel, ne pas oublier que s’y trouvent les relais de postes et que très long temps, le courrier a transité par ce bureau que c’est aussi à l’époque un port fluvial important    et de plus Triel est également le chef-lieu de Canton.

.Sur nos Routes nationales en bordure nous pouvons encore voir des enseignes qui portent le titre « Au cheval blanc », c’est à coup sûr un ancien relais de poste aux chevaux.  Très souvent dans les grands attelages de six et huit chevaux le cheval de tête était blanc.

(Ancien relais de la Poste aux chevaux 139 /143 rue Paul Doumer Triel)

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En 2000 quand j’ai photographié ce bâtiment abandonné il y avait encore la niche pour la lanterne qui de nuit devait signaler le relais. À l’intérieur la vaste cours pavée, ainsi que les écuries avec mangeoires dont le nombre donne une idée de l’importance de ce relais. Aux greniers d’énormes poutres. Je crois me souvenir d’une ouverture donnant sur la Seine (ouverture qui ne semble pas figurer sur le plan de H.A. Clérisse). Il faut se souvenir que les moindres cours d’eau sont exploités pour  le transport des gens, bêtes, marchandises et surtout le vin  qui rappelons-le est produit en grande quantité dans la région, or cette  boisson supporte difficilement pas les cahots des routes.

 À droite de l’entrée le logement, bureau et salle d’attente (décrites avec détails par H.A.Clérisse déjà cité) Remarquez à droite l’inscription « le Cygne blanc » il ne peut y avoir de confusion avec ce qui précède au sujet du cheval blanc, car c’était une teinturerie et, dans mes souvenirs d’enfant, j’ai en mémoire des sachets de teintures pour textiles portant cette appellation.

Les souhaits et démarches de l’A.P.C.C.T. pour indiquer aux passants cet endroit comme lieu historique n’ont hélas pas abouti.

Attaque de la malle poste :

 Etant gosse, j’ai plaisir à lire des articles sur ces attelages, de diligence, plaisir d’autant plus grands s’il y a une attaque. Certaines attaques de diligences sont passées à la postérité telles le courrier de Lyon et dont les historiens donnent de nouvelles versions, non sur l’attaque en elle-même, mais sur les commanditaires de ce célèbre vol..

Sachant que ces agressions ne sont pas rares, je vais aux A.D.Y (1)..  Et voici recopié mot à mot l’original dans son intégralité Les ? remplacent des lettres illisibles.

Attaque de la malle poste entre Poissy et Triel-sur-Seine

(Source Archives Départementales des Yvelines. réf ; postes L.M.41.texte recopie par Louis Dufau  mars 2006.

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L’an cinquième de la république une et indivisible, le quinze brumaire, nous jacques Antoine   Meret brigadier de la gendarmerie nationale à la résidence de Poissy , soussigné vers les dix heures du soir sont venue trois chasseurs  à la station à Triel nous dire à la caserne que la malle avait été attaquée et volé sur le Grand chemin de Poissy a Triel, a l’instant nous sommes partis avec eux accompagnée des citoyens Guéry Rosignol, et Barate gendarmes de notre brigade, ou étant prés la maison appelé la  turue nous avons apercûe beaucoup de monde auxquelles nous avons reconnû le citoyen Morfin juge de paix du canton de triel accompagné de la garde Mobile et le courier et les deux postillons et la voiture de la malle poste attelé de trois chevaux , nous les avons  accompagnée jusque chez le citoyen Valin maître de postes a Triel, les quelles nous déclare qu’il avoit eté attaqué vert les huit heures du soir, que passant sur la route que six brigand étois venûe a leur rencontre qu’il ont arreté les chevaux l’on fait descendre de sur son cheval et ensuitte l’on liez avec des corde et en meme temps plusieurs ont monté sur le brancard de la voiture sont entré dedans et ont lies de meme le courier et l’on fait descendre et les ont conduit sous une voute et les ont gardé le pistolet a la main, au  meme instant un postillon venait de St germain avec deux chevaux sont été a sa  rencontre et ont saisi la bride du cheval et luy ont liez les mains derriere le dos et l’on fait decendre et l’on condui avec les deux premiers Sept à huit autres pendant ce temps ont conduit la voiture sur le débord de la route et ont volé tout ce qui l’avoit dedans, les   (1) voleurs ont coupée Les longes des cheveaux pour les attacher, il a été trouvé un  pistolet a un coup chargé avec trois chevrotines à eux appartenant nous sommes de Triel  au meme instant mi a la poursuite de ces brigands , et en avons donné avis au brigade de l’arrondissement pour faire ?ous les recherches nessesaire, dont de l’ons ce que defence  nous avons fait et dressé le présant proces verbal pour servire et valoir ce que de raison

Ce jour et an  que def ??d

                                                                                                                             Ici la signature

(1)  à cet endroit est inscrit sur la marge « les voleurs etois au nombre de quinze vingt ».

(1) Archives Départementales des Yvelines

Bonjour, le facteur rural :

Vers 1820 : le courrier est distribué à Vernouillet, Verneuil, Médan et Villaines (1) une à deux fois par semaine (sauf inondations) par le facteur piéton, venant à pied de Poissy.

 1830 : Date importante, par la création du facteur rural.

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 Auparavant un mot sur la notion de ces serviteurs de la poste.

Page 8 : j’écris « Le porteur quel qu’il soit, d’où qu’il soit, d’où qu’il vienne, où qu’il aille est animé d’une seule et même ambition: remettre le plus rapidement  le document »,

Des siècles plus tard, nous avons les pionniers de l’aviation, qui, au risque de leur vie, ont créé l’Aéropostale tel Saint-Exupéry, tel Guillaumet rampant sur les coudes dans la cordillère des Andes avec pour seule ambition de sauver le courrier.

Plus proche de nous, les deux Facteurs de Triel Loyer et Chourier au risque de leur vie font la liaison pour passer du courrier au travers des lignes Prussiennes (doc. P Grand). Nombreux sont ces Agents qui se sont portés volontaires pour passer des messages, peu ont réussi, à côté de leur nom figure : disparu, n’a plus donné de ses nouvelles. Ici j’emprunte à Mr Steenakers le paragraphe suivant « Disparu ! où ?quand ?,comment ? Personne ne le sait, tout le monde cependant peut le dire. Oui, tout le monde peut le dire, car plus d’une fois, pendant la guerre, sur les bords de la Seine, le Paysan qui se rendait dans les champs a découvert avec horreur le cadavre d’un homme absolument dépouillé de ses vêtements. C’était le cadavre d’un obscur employé des postes, messager improvisé qui n’a pas eu le bonheur de réussir dans sa courageuse entreprise et qui arrêté par une sentinelle Prussienne, a été immédiatement exécuté : ces messagers disparus   sont des martyrs » .

 À la même époque dans notre village de Vernouillet, l’Aéronaute Mangin sitôt qu’il a posé son ballon, alors que son passager n’a qu’un but s’enfuir,   lui aussi n’a également qu’un but empêcher que les Uhlans qui le poursuivent s’emparent du courrier destiné au gouvernement retranché à Tours. (2) et à qui il le remettra, après s’être joué de nombreuses embûches. Ces hauts faits   de courage et d’abnégation connus sont immortalisés dans de nombreux livres et films.

Ce qui ne doit pas nous faire oublier le travail certes moins spectaculaire des facteurs de campagne. Ces obscurs de la hiérarchie, vont à pied, à cheval, en vélo, en barque, en ski, souvent sur de longues distances, bravant les intempéries. En mauvaise saison bien au-delà de leur travail qui est la transmission du courrier, ils contribuent à une mission qu’ils ne soupçonnent peut-être pas : rompre la monotonie, la solitude des habitants des hameaux, et maisons isolées.

Le 3 mai 1843 : inauguration de la ligne Paris Rouen.

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Adieu la malle poste,

                                                                            Bonjour, le wagon Postal.

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(Doc. : Musée de la poste)

Sur cette ligne, le premier transport de malle, poste s’opère en 1844, ce wagon date, nous pouvons penser qu’il a circulé sur la ligne qui passe à Vernouillet. Dans ce wagon sont les ambulants, employés qui trient oblitèrent et dirigent le courrier, A chaque arrêt, ils prennent le sac postal (départ) que leur transmet l’Agent local de la poste, et donnent à ce même Agent le sac postal  ‘(arrivée) contenant le courrier local.

1877 : Plainte des habitants de Vernouillet : la distribution trop tardive du courrier ne permet pas de répondre le jour même.

16 avril 1878 : réponse, création d’un nouvel emploi de facteur pour une tournée supplémentaire, sur Verneuil, Vernouillet et Médan et les boîtes de Verneuil et Vernouillet seront levées une seconde fois.

5 mars 1881 : dans une lettre à monsieur le maire, Monsieur Gonse exprime le souhait que le Hameau de Marsinval soit desservi par le bureau de poste de Villennes distant de seulement 2500 mètres alors que celui de Triel se trouve à plus de 6000 mètres. Mais avant de faire les démarches actives auprès du ministre, il demande si ce dernier ne serait pas disposé a accorder une boîte aux lettres au dit hameau.)  La pose de la boîte est accordée c’est Monsieur Gonse qui finalement paye la boîte aux lettres. [1]

En guise de remerciement, il s’est trouvé un Elu pour lui faire remarquer que son acte rendait les gens du hameau de Brezolles jaloux et que la municipalité s’est vue contrainte de payer la boîte aux lettres de ce Hameau, Ce Monsieur Gonse Conseiller Général ? est également l’auteur de plusieurs lettres à l’intention de Savary Adjoint au Maire de Vernouillet pour promettre de faire avoir à Vernouillet le Bureau de Poste avant Verneuil.

Sans rapport avec la poste, Monsieur Gonse étant propriétaire au hameau de Marsinval d’une grande partie (dont le domaine actuel) voulait le rattacher à la Commune de Bures où il est châtelain.

7 juin 1900 : lettre des habitants du quartier de l’Amandier pour une boîte supplémentaire A noter que cette boîte payée par les demandeurs existe toujours, rue Jean Jaurès face à la rue Maurice Berteaux anciennement, Rue de l’Amandier. Rue des tournelles

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Bureau de poste à Verneuil ou à Vernouillet ?

Parmi les critères, d’obtention figure le produit de la poste et le nombre d’habitants. Pas plus Verneuil que Vernouillet seules, n’y peuvent prétendre, mais ensembles pas de problème, donc on se met ensemble et à chacun alors de développer ses arguments, pour avoir la poste, mais sa poste dans sa commune. Si le produit de la poste est sensiblement le même. Verneuil; avec 635 âmes a un peu moins d’habitants, mais, grâce à de nouvelles constructions, la population est en augmentation.

Depuis 1884 Achille Boyviren, le Maire de Verneuil se débat pour obtenir ce Bureau. L’accord du ministère, du Préfet et du Directeur lui sont acquis à une condition toutefois « Vous mettre d’accord avec Vernouillet pour un unique bureau de poste ».

S’ensuit un échange de correspondance : intervention du Préfet, du Député, de Monsieur Gonse, mais Vernouillet fait de la résistance, La lettre de Boyviren à son Collègue Hottot Maire de Vernouillet en date du 20 mai 1885, prouve qu’il y a eu de nombreuses discutions et met en évidence les réticences de Vernouillet, corroborées par les délibérations du C.M. (docs en annexe : n° 5) a être rattaché à Verneuil. Cette dernière sûrement pressée d’aboutir, fait la part belle à Vernouillet. En effet le local initialement prévu est remplacé par un autre encore plus proche de Vernouillet à qui elle ne demande que 300frs par an pour le fonctionnement de ce bureau, alors que la dépense prévue par Verneuil est de 3000frs.

Par Lettre en date du 16 juillet 1885 le Préfet invite de façon plutôt pressante.

Le maire de Vernouillet invite à délibérer sur la proposition de Verneuil. Refus unanime des Elus de Vernouillet qui à leur tour proposent que le bureau soit à Vernouillet, refus tout aussi unanime des Elus de Verneuil.

Découlant de ma participation à de nombreuses Associations intercommunales, je me permets cette remarque :  Plus que les limites territoriales qu’elles ont en commun, ces deux Communes sont aussi très proches, en témoigne le nombre d’Unions, d’Associations (loi de 1901) et autres communautés. Combien de projets de coopération et d’union jugés bénéfiques à ces deux Villages ont l’assentiment de la population, mais n’ont pas de suite par la faute des Elus.

28 novembre 1885 : longue lettre de Mr Gonse à l’adresse de L’Adjoint Savary «… mais tout espoir n’est pas perdu et par suite des démarches que j’ai faites, Vernouillet pourrait encore obtenir le Bureau de poste. Le transit du courrier est un non-sens, en effet arrivant en gare de Vernouillet [2] il part pour Verneuil pour ensuite être distribué à Vernouillet »,   mais il ajoute « Vernouillet n’aura pas tous les avantages qu’il avait avec le Bureau à Verneuil. réfléchissez ».

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 (1 Nouvelle réunion du Conseil Municipal le 2/12/85 avec comme dernier argument la sédentarisation de la population.

Résultat : Verneuil construit seul son bureau de poste qui est inauguré en 1886, l’histoire ne dit pas si les élus de Vernouillet étaient présents à l’inauguration.

Autre épisode aux conséquences  moins lourdes :  en 1900  le C.M. de Verneuil  souhaite une

levée supplémentaire pour la boîte qui se trouve dans l’enceinte de la gare, coût 60frs.demandés par la Compagnie de l’Ouest, qui se charge de ce travail A l’unanimité le C.M. de Verneuil vote 30 fr à condition que Vernouillet fasse de même Vote tout aussi unanime de Vernouillet pour refuser.

Donc a partir de la nos élus doivent accepter que les opérations postales de Vernouillet se fassent à Verneuil.                                                                                                                                                                                      

Appréciation du service par nos élus lors du C.M. de novembre 1887 « Le C.M. est unanime pour blâmer la manière dont le service de la poste est actuellement fait ». (Doc. en annexe n°8)

Et voici que la gare va leur donner l’occasion d’alimenter le feu de la discorde. En 1892 la ligne Paris Rouen par Argenteuil est achevée, donc Triel aura sur son territoire sa propre gare. Ainsi la station située à Vernouillet qui jusque là porte le nom de station de Triel doit changer de nom. Se basant sur le chiffre d’affaire réalisé par Verneuil ses élus demandent que le nom de Verneuil soit accolé à celui de Vernouillet refus de nos élites, Motif ? Éviter la confusion avec Verneuil-sur-Avre.

Le Bureau de Vernouillet : Les exigences d’attributions s’étant assouplies, Vernouillet peut prétendre avoir son bureau de poste. Conditions : mettre à la disposition des Postes un local pour une période de 18 ans pour le bureau mais aussi pour le local du Receveur qui doit obligatoirement y loger, également prendre en charge les frais de fonctionnements soit 985fr par an et acheter l’indicateur Thierry

Le local demandé ne figurant pas dans les biens communaux il faut soit le construire soit le louer.  C’est Monsieur Henri Derain Conseiller municipal qui donne à bail à la Commune de Vernouillet une maison sise Rue Du Culoisel.  (21 et 23 rue Paul Doumer).

Ah !J’allais oublier le prix cette opération : bail 400 fr. par an ; donc nous avons déjà 985 + 400 = 1385 fr. de frais. Et les conséquences de ce chauvinisme ne s’arrêtent pas là.

2 mars 1890 : le Conseil municipal décide la création d’un emploi de facteur boîtier chargé également du télégraphe, le télégraphe qui fonctionne 24 heures sur 24.

7 avril 1890 : le Conseil Municipal décide la création du bureau de poste et télégraphe. Les frais de fonctionnement s’élèvent maintenant à 1750 fr. par an ce qui représente une imposition de 18cmes additionnels.

29 mai 1890 : la somme pour la création du bureau de poste étant trop élevée le C.M. autorise le Maire M. Hottot à lancer une souscription publique de 3200frs qui servira également à l’installation du téléphone

24 juillet 1890 : le directeur des postes donne son accord.

16 septembre 1890 Madame Gaillaud née Gabaret est agrée pour le transport des dépêches, elle est remplacé le 30 septembre par Mme Stander

1er octobre 1890 : mises en service du bureau et du télégraphe qui est aussi Recette municipale.

Directrice ; Madame Bonnet

10 décembre 1890 : inauguration. (Pas de détail à ce sujet).

La Commune de Chapet : est desservie par Vernouillet.

21 juin 1891 ; Création d’un poste de deuxième facteur pour le hameau de Brézolles et Chapet

Ouvertures des bureaux ;

Jusqu’en 1900 les Bureaux sont ouverts tous les jours jusqu'à 21 heures. À partir de cette date, ils ferment à 16 heures les dimanches et jours fériés. Le télégraphe comme déjà dit fonctionne 24h/24

Ce cher Bureau de poste.

18 Octobre 1891 : soit 10 mois après l’inauguration, session extraordinaire du Conseil Municipal, motif : la direction des postes exige que la commune entreprenne d’urgence des travaux d’assainissement. Au vu des certificats de salubrité (1) l’humidité est telle que l’on ne peut y conserver les imprimés. C’est le début d’une très longue et coûteuse liste de réparations, non même pas, c’est plutôt du rafistolage, au point que le bureau est menacé de fermeture.

17 juin 1892 : Vernouillet demande que le bureau recette municipale passe en recette d’Etat (2) l’Administration n’y est pas opposée, mais déjà échaudée elle se montre intraitable, il n’est plus question de réparations c’est un nouveau local qu’elle doit trouver.

Lettre du Directeur des postes demandant au préfet d’intervenir pour que Vernouillet respecte ses engagements,

17 août 1893 : Afin que les choses soient bien claires ; le maire doit renvoyer signée la lettre d’engagement préparée par le ministère, à savoir construction d’un bâtiment à usage de poste et d’après les plans imposés « de vous prier de bien signer la déclaration ci-jointe et me la renvoyer le plus promptement possible»

Projet de construction à côté de l’école des filles (groupe les Tilleuls.)

Mars 1908 : est affiché un avis de recherche d’un local à usage de bureau de poste avec logement pour la Receveuse. Les personnes ayant des propositions à faire, sont priées de se faire connaître en déposant les dossiers en mairie.

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(La photo ci-dessus date de 1890)

Monsieur Bourdillon s’offre à construire Rue Du Culoisel (Paul Doumer) à 20 mètres plus bas du bureau en service actuel un  bâtiment d’après  les plans  imposés par  la direction  des postes  et c’est ce dernier projet  qui  est adopté par le Conseil. Municipal. Ainsi Monsieur Bourdillon entrepreneur construit le 2e bureau de poste.

(1) À l’époque ce sont les Docteurs qui délivrent les certificats de salubrité.

(2) Les frais de location et de fonctionnement sont à la charge de l’Administration.

La demande de la Municipalité déposée en 1892 pour passer de recette municipale en recette d’état n’ayant pas progressé, Monsieur Bourdillon pose deux conditions : 1° Tant que le bureau sera recette municipale, la Commune lui versera 600frs de loyer par an..2° quand le bureau sera transformé en recette d’Etat il sera loué par un bail de 18 ans a l’état qui lui versera 700 francs par an.

Ce deuxième bureau entre en fonction le 16 mai 1909

La recette municipale devenue recette d’état, le bail est reconduit jusqu’en 1994

L’inauguration donne lieu à un grand festin qui se déroule à la maison Puel, un peu plus bas en face de la nouvelle poste. Au menu   figure le vin des clos de Vernouillet

Ayant été construit d’après les types des bureaux en vigueur, il y aura peu de travaux, si ce n’est l’aménagement de la salle d’attente, les cabines téléphoniques, les boîtes pour la poste restante et, la pose de barrières de protection du personnel, ceci suite à une série d’agression (5 en deux mois décembre 1984 et janvier 1985).

Avant de passer au troisième bureau un regard sur ceux qui avaient pour mission l’acheminement du courrier de notre Village

Maîtres de postes aux Chevaux à Triel sur Seine.

1720 à 1793 : la famille Valin

1720 :Valin Nicolas, breveté .1762 : Valin Guillaume, Breveté.1769 : Valin Ambroise

breveté.

1793 : Valin Ba ???? et en 1797 ; nous retrouvons un Valin

1807 à 1820 : Talin Jacques,  mais en 1816 ; il y a un nommé Petit. De 1819 à 1829 : Blouin

1837 : Delaunay. 1842 : Benier. et de 1848 à 1853 ; Leprieur –Accoyer breveté

1854 à 1859 : Vautier Philippe breveté

Directrices, Directeurs de la poste aux lettres :

Poissy :

1805 : Le bureau de poste aux lettres tenu par Mr Chabosson, 1824 : bureau aussi à Poissy

À Triel :

1818/1820 : Bureau de poste aux lettres

1846 : Poste aux lettres : Mme Chevalier et en 1859 ; Melle l’Huilier.

1868 : Poste aux lettres, Mme Duval, idem en 1870.

À Verneuil :

1886 : Bureau de poste à Verneuil : directrice Mme Higot.

À Vernouillet :

1890 à 1904 : Bureau de poste ; Directrice Mme Bonnet

1905 à 1918/20 :  Mme Vuillemot, de 1920 à 1928 : Mme Nivard, de 1929 à 1935 Mme Monnnier de 1936 à 194 ? Mme Sicot. (1)

Ensuite les noms me sont communiqués par Marie Louise Dangueuger. Ce sont Mme Jardin, Mme Pouliguen. Le premier des Directeurs Mr Vignal, ensuite Mrs  Ajus, Mazeau, Pommier, Mr Colombani, et Mr Tognarélli  qui   quitte la deuxième poste et  inaugure la troisième.

Observation : Que ce soit pour la Poste aux chevaux ou pour la poste aux lettres, le titre de directeur n’est pas transmissible, il n’empêche qu’à la poste aux chevaux nous voyons plusieurs générations se succéder tel Les Vallin à Triel. Rien de tel pour les Directeurs de bureaux de poste aux lettres, mais ce qui frappe c’est la longévité des directeurs ou plutôt des directrices en poste ; 13 ans pour Mme Bonnet à Vernouillet. Quant à Mme Higot directrice du bureau de Verneuil elle occupe ce poste depuis l’ouverture en 1886 jusqu’en 1923 soit 37 ans !

Marques et cachets d’oblitération.

Dans l’attente d’avoir en 1890, son propre bureau, avec son cachet l’identifiant l’acheminement du courrier de notre Village relevant tour à tour de Saint-Germain, Poissy, Triel, Meulan à nouveau de Triel et en 1886 de Verneuil, porte les marques et cachets des  bureaux qui présentement traitent notre courrier.

Les villages rattachés à un bureau de poste disposant d’une ou plusieurs boîtes aux lettres ont un cachet que le facteur se doit d’apposer sur le courrier relevé dans ces boîtes.   Chez nous La première boîte aux lettres se trouve place de l’église et notre village est doté de la lettre C, lettre.qui peut-être soit nue,   dans un carré soit dans un cercle.

Aux Premières inscriptions manuscrites spécifiant outre le bureau de départ, en port dû, ou en port payé ont succédé les cachets à numéros de département comme écrit page 14. Celui de la Seine et Oise étant le n°72. Il fait corps avec le nom du bureau de poste expéditeur. Pour un même bureau, les différences de cachets peuvent être très nombreuses, dues soit au remplacement par usure, soit changement de directeur qui est propriétaire du cachet.

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Ci-dessus inscription                         ci-dessus cachet normal     ci-dessus le 72 est encadré    

manuscrite possible                                                                         de P.72.P (port payé)

 (Doc.  Grand Pierre)                                                                      L’expéditeur a payé les frais d’envoi.)                 

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Pour les Collectionneurs de ces marques postales, il en est une très convoitée parce que très rare celle qui par erreur porte le numéros 70 à la place du 72.

(1)Annuaire de Seine et Oise A.D.Y.

Oblitérations

 Seulement celles connues qui nous concernent : en 1852 chaque bureau est doté d’un numéro qui l’identifie, ils sont répertoriés sous le nom de cachets à petits chiffres celui de Triel est le 3424. La multiplication des bureaux a conduit l’Administration à une réorganisation d’où un nouveau cachet remplaçant l’ancien et connu sous le nom de cachet à gros chiffre celui de Triel est le 4025. En 1886 a sa mise en service le bureau de Verneuil est doté du Cachet 7682 (1)

A partir de 1876 progressivement les cachets à gros chiffres sont remplacés par des cachets portant date et identité du bureau.

Rien sur ces enveloppes sauf que celle de gauche       Celle-ci porte l’adresse « au moulin à vent «  datée de 187 ? porte le nom de Vernouillet

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(1) Sœur Marie Claire Tihon dans « Verneuil sur Seine Une grande histoire).

Cachets utilisés au premier bureau de poste 1890/ 1909.

Avec le nom de la ville                                                 Oblitérations du Bureau Vernouillet

Timbre du type Sage en service lors de l’inauguration du  bureau de poste de Vernouillet en 1890.

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À défaut d’avoir trouvé un des premiers cachets de ce bureau, voici un des derniers. Les timbres en cours durant cette période sont du type semeuse

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Autres oblitérations cachets d’ambulants à bord des trains, avec cachets de jour et cachets de nuits.

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Voici mais en changeant les noms ci-dessus par Paris à Rouen Paris au Havre. Les cachets dits convoyeurs, ambulants, très nombreux et divers qui ont oblitéré les courriers

Cachets utilisés au deuxième bureau de poste 1909 1984.

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À ma connaissance, les oblitérations sont normales jusqu’en 1984 date de la mise en service de la première flamme

Le Téléphone

1900 ; Installation du téléphone ;

           Le conseil municipal vote l’installation du téléphone à Vernouillet sous forme d’avances est établie à l’aide d’avances remboursables. Les frais d’installation pour Vernouillet s’élèvent à 3. 200F ce qui est considérable (env. 1/7 du dernier budget.)  Une liste de souscripteurs est établie. Ceux-ci seront remboursés sans intérêt aussitôt que les recettes de la création  le permettront.

Réseau téléphonique de Vernouillet en 1900. Six abonnés : Lignaire Enault, Bourdillon, Jolliot, de la Buissière et Coulon

Repaires;       Chemin 154 = Rue Paul Doumer, Rue Chaude = Rue Aristide Briand,

   Route de Triel = Rue Jean Jaurès, Rue des Amandiers = Rue Maurice Berteaux.                

Nota ; pour les Anciens on constate que l’emplacement de la maison Bourdillon se trouve rue Chaude à proximité de l’Eglise et non rue Eugéne Bourdillon où habitait Melle Bourdillon.

L’emplacement indiqué sur le plan pourrait laisser croire qu’il s’agit du café actuel, or ce lieu a été très longtemps propriété de la famille Zaconi (Zacon). M. Joliot était le proprIiétaire de la villa Beauchamps, rue Maurice Berteaux

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            L’installation du téléphone à Vernouillet est la première dans le  canton .Le 14 juillet 1900, Il a été demandé au Conseil Municipal que le bureau de poste de Vernouillet serve de relais pour l’établissement du téléphone dans les communes voisines de Verneuil et de Triel. Le Conseil refuse l’autorisation d’utiliser le bureau de poste de Vernouillet à cet effet.

La commune qui vote en août 1906 le remboursement des avances aux particuliers

Et vers 1932

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2006 : je ne juge pas utile de reproduire les feuilles du bottin des abonnés étant donné les autres moyens de communication, il n’a plus de significations sur le nombre de liaisons

[1] Renseignements fournis par M. Claude Godfrin

[2] ) En réalité la gare (station appellation des gares à l’époque) bien qu’elle soit dans la Commune de Vernouillet, porte tout normalement le titre de Station de Triel. Voir «Vernouillet hier et aujourd’hui : La gare».